Toutelatele

De Nouvelle Star à son album, les confessions de Thierry Amiel

Tony Cotte
Publié le 17/05/2007 à 00:19 Mis à jour le 11/04/2011 à 19:01

Il est loin le temps d’A la recherche de la Nouvelle Star. Thierry Amiel a depuis fait beaucoup de chemin. Six mois après la sortie de son album éponyme, et à la veille de ses deux premiers Olympia, il revient pour Toutelatele.com sur son parcours et sur l’émission qui l’a révélé. Rencontre avec un garçon timide et toujours inquiet de ne pas trouver le mot juste.

Tony Cotte : Dans quelques jours, vous allez vous produire sur la scène de l’Olympia. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Thierry Amiel : Je suis plutôt serein. Tout va bien avec mes musiciens et, sur les dernières dates, le public était enthousiaste. Ca ne peut se passer que pour le mieux. J’ai hâte d’y être. J’avais déjà chanté à l’Olympia en première partie d’Hélène Ségara. De savoir tout ceux qui y sont montés avant moi, rend la chose encore plus touchante. On dit que cette salle a une âme...

Tony Cotte : Vous ne l’avez pas ressentie à l’époque ?

Thierry Amiel : J’avais un trac énorme. C’était une des premières fois où j’interprétais des titres de mon premier album. Je n’avais pas suffisamment de recul pour savoir si je m’y sentais bien et encore moins pour ressentir ce genre de choses.

Tony Cotte : Les prochaines dates de la tournée ont été massivement annulées. Pour quelles raisons ?

Thierry Amiel : Nous avons seulement reporté quelques dates en novembre. Cette tournée a été programmée avant la sortie de mon deuxième album. Mon producteur calcule toujours de façon à ce que les concerts coïncident après l’exploitation de trois singles. Mis à part les fidèles, le public ne se déplace pas en ayant entendu qu’une chanson. Nous n’avions pas forcément envie que je me présente devant une salle à moitié vide. Il s’avère que Coeur sacré a été un succès étalé sur six mois, ce qui a retardé la sortie des autres titres. Je n’en suis actuellement qu’à mon second...

Tony Cotte : Le deuxième single annoncé devait être Réveille toi. C’est finalement De là-haut qui est exploité. Pourquoi ce choix ?

Thierry Amiel : C’est une histoire de goûts. Trois titres étaient pressentis pour sortir en single : Reveille toi, L’amour en face et De là-haut. J’ai indiqué mes préférés et chacun dans mon équipe a fait de même. Au final, c’est ce dernier qui a été cité en majorité.

Tony Cotte : Vous avez souvent fait part de votre envie de vous diriger vers les envolées lyriques et de mettre en avant votre voix aérienne. On ne peut pas dire que ce soit le morceau adéquat pour cela...

Thierry Amiel : Je le fais dans quelques chansons. En terme de voix aériennes, De là-haut propose des choeurs que je réalise moi même. J’avais trois envies particulières pour cet album : le lyrisme, la pop et les textes riches en émotions. Tous les titres ne regroupent pas forcément ces trois paramètres.


Tony Cotte : Cet album est disponible depuis maintenant six mois. A ce stade, quel bilan pouvez-vous en faire ?

Thierry Amiel : J’ai d’abord été rassuré que les gens soient au rendez-vous. J’ai en quelque sorte disparu pendant deux ans. Aujourd’hui, ça me fait plaisir d’être disque d’or. Mais il est difficile de dresser un bilan maintenant, je n’en suis qu’au début...

Tony Cotte : Plusieurs mois avant la sortie de cet album, Christophe Lameignère (président de Sony BMG France, ndlr) l’a présenté à la presse comme le meilleur qu’il ait pu « produire depuis cinq ans ». Une telle annonce vous a-t-elle mise une pression supplémentaire ?

Thierry Amiel : Sur le coup, j’espérais qu’il se modère un peu. Il y a eu un petit peu de pression mais cela reste son point de vue. J’ai eu par la suite une bonne presse pour mon disque. Ca m’a rassuré.

Tony Cotte : Les critiques ont été majoritairement positives. Mais quand Platine écrit que vous risquiez de vous « égarer en voulant devenir (...) une sorte de David Bowie français », quel est votre sentiment ?

Thierry Amiel : (rires) Je n’ai lu leur critique qu’en diagonale. J’ai souvenir qu’ils relevaient des qualités à l’album mais qu’ils n’étaient pas fan de mon évolution. Ca me fait rire car quelques mois plus tard, ils ont fait un bon papier sur moi. Pour être honnête, je n’ai pas vocation à devenir le David Bowie français.

Tony Cotte : Avec Elodie Frégé, les médias vous considèrent comme les révélations issues de la télé-réalité depuis la sortie de vos albums respectifs en fin d’année dernière. Est-ce une image que vous assumez ?

Thierry Amiel : Je n’ai pas écouté tout l’album d’Elodie mais j’aime beaucoup ce qu’elle dégage. La Ceinture est un très beau titre. Tout se passe bien pour elle et j’en suis content. Pour ma part, l’image de « révélation » que l’on pourrait avoir ne me dérange pas. Je n’ai aucun problème avec Nouvelle Star.

Tony Cotte : Cela ne vous ennuie donc pas quand les journalistes vous en parlent ?

Thierry Amiel : Etrangement, ils ne m’en parlent pas souvent. Ce qui me fait rire ce que l’on me demande toujours si le fait d’évoquer Nouvelle Star me dérange, mais il s’agit la plupart du temps de l’unique question sur le sujet.


Tony Cotte : Nous allons faire entrave à la règle. Récemment, André Manoukian vous a cité lors d’un prime. Quatre ans après votre participation à l’émission, que ressentez-vous ?

Thierry Amiel : Je ne le savais même pas (rires). Je n’ai regardé que le premier ou deuxième prime à Baltard. C’est sympathique de leur part d’avoir fait un compliment.

Tony Cotte : Même Marianne James, qui n’était pas du jury lors de la première saison, vous congratule dans les médias ...

Thierry Amiel : Très tôt, elle m’a fait part de sa sympathie. Elle a suivi la première édition mais ses compliments étaient au détriment de Jonatan, qui est un ami. C’était plutôt gênant, j’étais dans une mauvaise position. Il n’a rien demandé. J’aimerais signaler à tous ceux qui sont irrespectueux envers lui, qu’il a tout de même était élu. On lui reproche d’avoir gagné, mais c’est le public qui en a décidé ainsi.

Tony Cotte : Vous ne semblez pas être un téléspectateur assidu de cette saison de Nouvelle Star. En revanche, avez-vous des favoris ?

Thierry Amiel : J’ai retenu quelques noms. J’apprécie Julien, Julie et Tigane. J’aime ce qu’ils proposent. Et globalement, le niveau me semble meilleur que celui d’A la recherche de la nouvelle star.

Tony Cotte : A ce stade du jeu, auriez-vous des conseils à faire part aux différents candidats ?

Thierry Amiel : C’est toujours difficile de donner des conseils. Il est primordial pour eux de faire les bons choix artistiques lors des primes. Julien, par exemple, l’a très bien compris. Souvent dans les émissions du genre, les candidats veulent à tout prix gagner comme s’il s’agissait d’un aboutissement. Mais la « victoire » n’est que le début. Il faut réaliser que l’on construit déjà sa carrière dans le choix des chansons que l’on interprète au cours de l’émission.

Tony Cotte : On ne peut pas dire que les vôtres aient un grand rapport avec la direction artistique que vous empruntez aujourd’hui !

Thierry Amiel : Pourtant, j’ai envie de montrer qu’il y a un lien entre tout ça. Nous avions une totale liberté dans nos choix et certains étaient osés. Je voyais bien la tête de la prod quand je voulais faire du Brel. Mais je n’écoutais que mes envies. Je voulais avant tout de grandes chansons. Ce qui me touchais dans chacune d’elles, c’était les textes et la faculté de pouvoir passer des émotions. Lors de la conception de mon dernier album, je souhaitais conserver cela tout en vivant avec mon temps. J’ai pu y ajouter les influences de ce que j’écoute à l’âge de 24 ans. En résumé, ce disque est un parfait reflet de ces différentes facettes.

Tony Cotte : Lorsque dans Le Grand Journal, on vous a demandé pour quel homme politique vous ne souhaitiez pas chanter, vous avez cité tous les candidats de droite. A l’heure où l’engagement n’est plus un tabou pour les artistes, est-ce votre manière de dire que vous êtes plus Stade Charlety que place de la Concorde ?

Thierry Amiel : Cela ne veut pas dire que je suis de gauche. J’ai dit ça trop spontanément dans l’émission. Je n’aurais peut-être pas du répondre. Je suis là pour chanter. Je ne me sens pas investi et je suis encore jeune. Je n’ai pas envie de donner mon avis mais, en tout cas, j’en ai un !