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De Revealed à 10.000, Roland Emmerich se dévoile

Emilie Lopez
Publié le 08/03/2008 à 11:20 Mis à jour le 31/03/2011 à 17:53

Un seul et même homme se cache derrière l’extraordinaire explosion de la Maison Blanche dans Independance Day ou encore l’apocalyptique New York sous la neige du Jour d’après : le réalisateur Roland Emmerich. A l’occasion de la sortie de son nouveau futur blockbuster, 10.000 et de la diffusion sur CNN d’un numéro spécial de Revealed, l’allemand le plus américain au monde répond aux questions de Toutelatele.com...

Emilie Lopez : Ce 8 mars, CNN propose un numéro spécial de son programme Revealed, consacré à votre nouveau film, 10.000, qui sortira sur les écrans français le 12 mars prochain. Pourquoi avoir accepté de participer à cette émission ?

Roland Emmerich : En temps normal, je dois avouer que je n’aurai jamais accepté. Mais ils m’ont montré un reportage qu’ils avaient fait sur Mario Testino. Et j’ai trouvé que c’était un portrait très original, et particulièrement bien conçu. J’ai donc donné mon accord.

Emilie Lopez : Que pourront apprendre vos fans en regardant ce documentaire ?

Roland Emmerich :Cela peut aider à comprendre à quel point c’est difficile de faire un film de ce genre ! (rires). Les téléspectateurs découvriront tous les aspects de la production, et pourront ainsi comprendre toute la complexité d’un tournage. D’autant qu’ils nous ont suivis partout, y compris au montage !

Emilie Lopez : On découvre notamment, dans ce documentaire, des images du tournage en Afrique. Travailler dans de telles conditions n’a pas dû être facile...

Roland Emmerich :Pour être exact, le tournage du film dans son ensemble a été difficile. Nous avons non seulement travaillé sur deux continents différents, l’Europe de l’Est et l’Afrique, ce qui, en terme de logistique, est un véritable casse-tête. De plus, les changements climatiques et toutes sortes de contraintes ont considérablement ralenti sa conception.

Emilie Lopez : Après une invasion d’extraterrestres et un changement climatique apocalyptique, comment vous est venue l’idée de faire un film traitant de la préhistoire ?

Roland Emmerich :J’ai vu, il y a un certain temps, un documentaire sur la BBC, racontant la disparition des mammouths. Et cela m’a énormément intéressé. Par la suite, je me suis documenté à ce sujet, ai lu énormément de livres, notamment sur ces animaux et sur les civilisations. C’est là que j’ai trouvé mon inspiration.

Emilie Lopez : De prime abord, votre film pourrait ressembler à celui de Jean-Jacques Annaud, La Guerre du Feu...

Roland Emmerich :Je suis particulièrement fan de Jean-Jacques Annaud, et surtout de La Guerre du Feu. Mais il y a une énorme différence entre nos deux films. Si Jean-Jacques plaçait son action vers 35.000 ans avant JC, on sait aujourd’hui qu’il s’agissait plus d’approximativement 400.000 ans avant JC... Ce qui n’est pas le cas de mon film, que je voulais plus proche et plus « moderne » en quelque sorte.


Emilie Lopez : Est-ce la raison pour laquelle vous avez décidé, à l’inverse de Jean-Jacques Annaud, d’inclure des dialogues dans 10.000 ?

Roland Emmerich :Les nombreuses recherches que nous avons pu faire sur le sujet m’ont amené à penser qu’à cette époque, les hommes étaient totalement développés. Il n’y a donc aucune difficulté à les faire parler... Quoi qu’il en soit, je ne voulais pas faire un documentaire, mais un film d’aventures !

Emilie Lopez : Vous alternez entre films “historiques“ et films “apocalyptiques“. Avec 10.000, vous mêlez les deux. N’êtes-vous pas attiré par d’autres genres ?

Roland Emmerich :Chaque réalisateur a son propre « style », ses propres centres d’intérêt : Hitchcock, par exemple, faisait principalement des thrillers. Pour ma part, j’ai deux passions : l’histoire, et les films à « grand spectacle ». Je trouve que ce sont des histoires sympas à raconter et à mettre en image.

Emilie Lopez : Pourriez-vous tout de même imaginer faire un film sans effets spéciaux ?

Roland Emmerich :Ce ne serait pas quelque chose d’impossible. Mais les effets spéciaux font partie intégrante de mes films, c’est même l’une des choses les plus importantes. Je ne suis pas obligé de les utiliser, mais j’adore ! Ça m’excite vraiment à chaque fois.

Emilie Lopez : Pour quelles raisons avez-vous penché pour ce style de films plutôt qu’un autre ?

Roland Emmerich :Je pense que si j’en suis venu à faire des films catastrophes, c’est simplement parce que lorsque j’étais petit, mon grand frère s’amusait à détruire mes jouets ! (rires)

Emilie Lopez : Vous vous entourez souvent des mêmes équipes pour vos films. Est-ce une nécessité de travailler principalement avec des personnes que vous connaissez ?

Roland Emmerich :C’est vrai que c’est important pour moi. Et si cela me convient, ainsi qu’à eux, pourquoi m’en priver ? De cette façon, tout va plus vite et tout coule de source, parce qu’on parle vraiment la même langue et on se comprend plus facilement.

Emilie Lopez : Vous avez précisé avoir fait Independence Day pour vous moquer du patriotisme américain. Un message qui n’a pas été vraiment compris. Pour Le jour d’après, vous vous intéressiez à l’écologie. Quel sera votre prochain cheval de bataille ?

Roland Emmerich : Le message de 10.000 est simple : l’union fait la force. Quant à mon prochain film (que je n’ai pas encore commencé), il tournera autour d’une question : que ferions-nous si la fin du monde était proche ?