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Desperate Housewives : les révélations de Kyle MacLachlan

Emilie Lopez
Publié le 23/06/2009 à 13:05 Mis à jour le 25/03/2010 à 16:43

Dune, Twin Peaks, Sex & the city, Desperate Housewives... Depuis des années, Kyle MacLachlan se trouve au bon endroit, au bon moment. A l’occasion du Festival de Télévision de Monte-Carlo, l’interprète d’Orson est revenu sur son parcours, et notamment sur ses rôles de Trey, le mari impuissant de Charlotte, et du mari quelque peu « émasculé » de Bree Van de Kamp. Le tout avec un humour ravageur et une bonne humeur communicative.

Depuis quatre ans, vous interprétez le rôle d’Orson Hodges dans Desperate Housewives. Que pensez-vous de l’évolution de votre personnage ?

Kyle MacLachlan : Orson a vraiment eu un parcours intéressant. Quand j’ai rejoint la série, à la fin de la saison 2, ils avaient l’intention de faire de moi le meurtrier. Donc il avait vraiment une sensibilité très sombre. Au début, je ne devais pas rester aussi longtemps, mais j’aimais vraiment travailler pour cette série, du coup j’ai demandé à Marc (Cherry, le créateur de la série, ndlr) s’il n’y aurait pas une possibilité pour que je reste un peu plus longtemps.

Comment a-t-il réagi ?

Ca l’a surpris, mais après un temps il a accepté, et a décidé d’intégrer Dixie Carter, qui joue ma mère. Ils ont donc transféré tout ce côté sombre et mauvais sur elle. Cela m’a permis d’être dans une position différente.

Que pensez-vous de la relation entre Bree et Orson ?

Je pense qu’ils s’aiment vraiment, même si c’est d’une manière peu conventionnelle. Ils ont chacun rencontré la personne qui leur convient. Initialement, c’était difficile de discerner les vraies raisons de leur mariage. Mais aujourd’hui, leur amour est profond, intense et réel. Ils sont tous les deux tellement étranges et à part eux, qui d’autres auraient-ils bien pu trouver ? (rires)

Comment avez-vous vécu le départ de Nicolette Sheridan ?

J’ai pleuré pendant deux jours ! C’était une tragédie... Je plaisante ! Ca m’a attristé de la voir partir, on a travaillé brièvement ensemble, à la fin de la saison 4, et je l’appréciais vraiment beaucoup. Je trouve qu’elle apportait un genre vraiment différent d’énergie à Wisteria Lane.

En quoi diriez-vous que la série a changé votre vie ?

C’est vraiment merveilleux de faire partie d’une série ayant autant de succès, et c’est encore meilleur quand on vient nous demander d’en faire partie, ce qui a été le cas pour moi ! Et ce, que ce soit pour Sex & the city ou pour Desperate Housewives... Au-delà de ça, j’aime mon travail, j’aime les gens avec qui je travaille, et les personnages de la série.

Vous imaginez-vous encore longtemps tenir le rôle d’Orson ?

J’avoue que le must du must serait de travailler à New-York, parce que ma femme a une entreprise basée là-bas, donc on n’arrête pas de faire des allers-retours : grâce à nous, American Airlines n’a pas de souci à se faire ! (rires). On a un bébé, un garçon de 10 mois, et ça va devenir de plus en plus difficile pour moi, parce que j’ai horreur d’être loin de lui. Donc on verra ce que ça va donner...

L’idée d’adapter la série en comédie musicale a été évoquée. Qu’en est-il ?

J’avoue, ça, c’est de ma faute ! Je délirais un peu, au cours d’une interview, et j’ai dit « Vous ne pensez pas que ce ne serait pas sympa de faire une comédie musicale de la série ? » et on m’a pris au sérieux ! Je devrais m’excuser auprès de Marc Cherry pour ça... Même si c’est vrai que ce serait une super idée !


Marc Cherry a laissé entendre que la saison 7 serait la dernière. Pensez-vous que les séries comme Desperate Housewives ont une « durée de vie limitée » ?

Quand on a célébré le 100e épisode, Marc a dit qu’il serait d’accord pour aller jusqu’à la neuvième. Il est revenu dessus, mais ABC lui a fait une offre qu’il ne pouvait pas refuser ! Marc est l’homme de la situation pour trouver des rebondissements toujours intéressants. D’autant qu’il n’a pas de vie en dehors de Desperate Housewives ! (rires) Et il n’en aura pas tant qu’il n’aura pas fini ! Mais c’est le prix à payer quand on a une série qui a du succès. Il a d’ailleurs pour habitude de dire qu’il est marié à la série...

Quel souvenir gardez-vous de votre expérience sur Sex & the city ?

J’ai adoré travailler dans Sex & the city, à New-York, avec Kristen. J’aimais bien mon personnage de Trey, mais je m’amuse beaucoup plus avec Orson, car la palette d’émotions que je peux utiliser pour dépeindre ce personnage est plus large. Trey était une blague dans sa façon d’être, ce qui était marrant, mais avec Orson on peut jouer avec la comédie, l’utiliser, et non pas seulement être à sa merci. Et j’adore ça.

Entre Sex & the city et Desperate Housewives, vous êtes entouré de femmes ! Qu’avez-vous appris de ces deux expériences ?

Ca a été, et c’est toujours époustouflant ! Je sais maintenant des choses sur les femmes que je n’avais jamais imaginées ! (rires) Toutes les femmes avec lesquelles j’ai travaillé ont été extraordinaires, talentueuses, magnifiques, marrantes, et de belles personnes. Ces deux programmes sont menés par le casting féminin, et c’est ce qui fait leur force.

En 2002, lorsqu’on vous a demandé si vous alliez retravailler avec David Lynch, vous avez répondu « David attend que je sois un peu plus vieux ». Sept ans après, la question se repose : allez-vous retravailler avec lui ?

(Il éclate de rire) Maintenant, David dit qu’il attend que je rajeunisse ! On n’a pas de plan immédiat, on est bons amis, et on ne vit pas loin l’un de l’autre à Los Angeles. Pour l’heure, David se focalise de plus en plus sur la méditation. Mais nous n’avons pas encore discuté de l’idée de faire un film ensemble depuis longtemps. On avait plaisanté là-dessus, et j’avais eu l’idée folle de faire Twin Peaks pour Internet, des épisodes de 4/5 minutes, mais c’est quelque chose de trop énorme à mettre en place, et cela n’arrivera jamais. Mais c’était une bonne idée sur le moment...

Comment expliquez-vous le fait d’avoir joué tant de personnages « bizarres » dans votre carrière ?

Tout a commencé avec David Lynch. Dune était un livre de science fiction très intéressant, qu’il a rendu encore plus passionnant. Avec Blue Velvet, on a passé un autre cap, en terme de « bizarrerie ». Depuis cela, j’ai été casté pour ce qu’on m’avait vu faire, j’avais déjà établi cette sorte de personnalité un peu bizarre... Mais je ne m’en plains pas, j’aime donner à Orson ce petit côté mystérieux et sombre, et dont on ne sait pas vraiment d’où il vient.

N’avez-vous jamais espéré un rôle plus « traditionnel », de héros romantique par exemple ?

J’essaye, mais ça ne marche pas, je ne sais pas pourquoi ! (rires) Je viens de tourner un film, Mao’s last dancer, tiré d’une histoire vraie, dans lequel je joue justement ce genre de rôle. On verra bien si ça marche : si c’est le cas, c’est tout bon pour moi, sinon je resterai coincé avec mes rôles bizarres ! (rires)