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Du Tuteur de F2 au jeu de M6, Roland Magdane se dévoile

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Directeur de la publication
Publié le 03/09/2007 à 12:06 Mis à jour le 07/04/2011 à 17:08

C’est la rentrée des classes ! Et le nouveau professeur de M6 se nomme Roland Magdane. En guise de cours, l’humoriste, qui a incarné pendant 5 ans Le Tuteur sur France 2, prend les commandes d’un jeu faisant fureur aux Etats-Unis, Etes-vous plus fort qu’un élève de dix ans ? . Entre deux enregistrements et de nombreux fous-rires, Roland Magdane nous raconte cet incroyable défi...

Jérôme Roulet : On vous connaît humoriste, acteur et vous voilà maintenant animateur télé. Comment en êtes-vous arrivé là ?

Roland Magdane : Je ne suis jamais là où l’on m’attend (rires). Ma vie a été une suite de défis. Celui de partir aux Etats-Unis et d’en revenir ! Le défi de faire des rôles dramatiques tout en faisant des one-man-show. Et maintenant, M6 avec ce nouveau jeu numéro 1 aux Etats-Unis. Au départ, j’avoue avoir été un peu étonné mais aussi flatté que l’on me propose cette émission. Mais nous avons travaillé en bon intelligence avec M6.

Jérôme Roulet : Avez-vous hésité avant d’accepter la proposition ?

Roland Magdane : Tant que je n’avais pas fait les essais, je n’ai voulu prendre aucune décision. Je l’avais bien indiqué à la chaîne. J’en avais besoin pour savoir si j’allais être à l’aise dans ce nouveau costume. Après les essais, je me suis aperçu qu’il ne fallait surtout pas que j’essaye de revêtir un costume de présentateur. Il fallait que je sois moi. Donc, c’est sûr, la présentation n’est pas tout à fait classique. Généralement un animateur se tait pendant que les gens réfléchissent. Moi, je continue à déconner (rires)

Jérôme Roulet : Par quoi avez-vous été attiré dans ce concept ?

Roland Magdane : Il est imparable ! C’est une machinerie terrible. On a des candidats qui ne sont pas lambda, ils ont bac+2 ou bac+6. Et puis, ça parait tellement simple : dix questions et 100 000 euros pour répondre à des questions du CP à la sixième. Pourtant souvent, il y a panique à bord avec les candidats alors que les réponses sont données par des mômes de dix ans. C’est assez amusant franchement. En plus, la production a pris des mômes avec un franc parlé. Certains élèves vont devenir des petites vedettes. Il y en a un, par exemple, qui pense toujours qu’il sait tout et il se plante tout le temps. J’ai beaucoup de tendresse pour ce garçon, il me fait penser à moi (rires)

Jérôme Roulet : Vous devenez en quelque sorte L’instit ou la « Mademoiselle » Joubert de M6 ?

Roland Magdane : Non (rires). En tout cas, quand ils ont montré les essais au panel test, il s’est avéré que les adultes me connaissent bien donc eux savaient exactement à quoi s’attendre. Mais les mômes de dix ans ne savent pas du tout qui je suis. Et pour eux je représente le prof qu’ils aimeraient avoir ! C’est sûr un prof qui déconne tout le temps (rires). Je les rassure tout de suite : qu’ils regardent la télé s’ils veulent un prof comme moi car dans les classes, ça ne va pas déconner aussi fort !

Jérôme Roulet : Pour mener à bien votre mission, vous êtes-vous inspiré de la version américaine, Are You Smarter Than a 5th Grader ?

Roland Magdane : Je l’ai regardée mais je ne m’en suis pas inspiré. J’ai vu que la mécanique était imparable et ludique. Un môme de dix ans qui va se faire traiter de nul par ses parents à 19 heures, pourra montrer qu’il n’est pas aussi nul que ça à 20h10 en répondant à une question dont le père n’aura aucune idée (rires). On a tous des gros points d’interrogations qui nous entourent. Enfin moi, de mon côté, ce ne sont plus des failles, ce sont des gouffres (rires). Je me suis aperçu que je pouvais répondre à deux questions sur 10 ! C’est effrayant...


Jérôme Roulet : La première fois que M6 a proposé un jeu sur son antenne, Mission 1 million, cela s’est soldé par un échec. Vous avez une quelconque pression ?

Roland Magdane : C’est énorme ! Je vais bien être clair, la chaîne a eu la courtoisie de ne pas me mettre de pression (rires). Je pense qu’ils sont assez intelligents pour savoir que je suis assez intelligent (rires) - même si je ne suis pas plus intelligent qu’un élève de dix ans ! - pour comprendre que le défi est énorme. Et que face aux deux journaux, j’ai un léger poids sur les épaules sans compter Plus belle la vie ! Mais bon, ma vie est une suite de défis et j’aime ça !

Jérôme Roulet : Pour combien de numéros avez-vous signé ?

Roland Magdane : Je ne sais pas du tout car je ne m’en occupe pas. Si ça marche, il n’y a aucune raison que ça s’arrête. Mais si demain seulement deux mecs regardent en France, je pense que dans ce cas-là, le contrat vaut très peu ! (rires)

Jérôme Roulet : En posant vos questions, dans quelle matière êtes-vous le plus à l’aise ?

Roland Magdane : Aucune ! C’est la cata partout (rires) D’ailleurs parfois non seulement je ne connais pas la réponse mais je ne comprends pas la question que je pose (rires). Alors je me marre ! Et c’est là où je suis peut-être différent d’un présentateur normal quand je suis perdu, je n’hésite pas à la dire et ça fait bien marrer le public...

Jérôme Roulet : Vous aimez regarder les jeux TV ?

Roland Magdane : Je regarde Arthur et les boites (A prendre ou à laisser). En tournée, c’est l’heure ou je me repose un peu dans la loge avant le spectacle. Et j’aime bien ce jeu, je regarde jusqu’au bout !

Jérôme Roulet : TF1 recherche un animateur pour succéder à Arthur, vous pourriez peut-être postuler (rires)

Roland Magdane : (rires) Pour l’instant, c’est la 6 qui a été la plus rapide ! Ils vont peut-être le regretter (rires) Je suis en contrat d’exclusivité sur la chaîne mais on sait jamais tout peut arriver. Peut-être que M6 peut racheter A prendre ou à laisser !


Jérôme Roulet : Vous avez passé dix ans aux Etats-Unis. Avez-vous été totalement déconnecté de la France à ce moment-là ?

Roland Magdane : Complètement ! Mon agent américain m’encourageait même à ne pas fréquenter les français aux Etats-Unis.

Jérôme Roulet : Pourquoi cet exil prolongé ?

Roland Magdane : Je voulais faire un break d’un an. Mon personnage caricatural était un peu lourd à porter en France dans les années 80. J’avais mon costume avec mes pantalons à bretelles ! (rires) Pour en sortir, ce n’était pas évident. Coluche avait eu son Tchao Pantin, moi je ne l’avais pas eu alors je suis parti me ressourcer. Et puis après avoir vu ce qu’il se passait là-bas. Je me suis dit pourquoi pas essayer de faire 20 minutes en anglais et voila... ça s’est transformé en années (rires)

Jérôme Roulet : Et vous avez été élu là-bas meilleur comique étranger...

Roland Magdane : (heureux) Oui, c’est ma petite légion d’honneur à moi et j’en suis très fier.

Jérôme Roulet : Ressentez-vous une quelconque nostalgie de cette période ?

Roland Magdane : Non aucune, mais avec le recul, je me dis que j’étais quand même gonflé ! Dans mon métier, être aux Etats-Unis, c’est quelque chose de fantastique car il n’y a pas d’étiquettes là-bas. Et en revenant en France, je me suis dis que j’allais faire mon métier dans toutes les directions même si c’est long ! Et je tenais à jouer des héros dramatiques.

Jérôme Roulet : On se souvient du triomphe du téléfilm, Une Sirène dans la nuit (1998). Peut-on dire qu’il a relancé votre carrière en France ?

Roland Magdane : Je dirais plutôt lancer une nouvelle carrière. Quand je suis revenu, le public ne m’avait pas oublié. Et ma carrière d’humoriste est repartie du jour au lendemain. Mais en revanche, personne ne croyait en moi dans les rôles dramatiques. Et ce téléfilm a fait une telle audience qu’à partir de là, les portes se sont ouvertes pour faire autre chose. Une sirène dans la nuit a été le premier détonateur pour partir dans une nouvelle direction comme peut-être le jeu de M6 en sera un aussi !


Jérôme Roulet : Vous incarniez encore il y a peu François, Le Tuteur. Après 5 ans dans la peau du personnage, qui a décidé du divorce ?

Roland Magdane : Je remercie Pierre Grimblat de m’avoir choisi pour cette aventure. Nous avons tourné les quatre derniers cet été avec à la réalisation Edouard Molinaro et José Pinheiro. On part la tête haute puisque Le Tuteur obtenait le meilleur taux d’écoute des séries de France 2. Maintenant, la raison officielle est un « changement de ligne éditoriale ». Je ne sais pas vraiment ce que ça signifie. Je ne suis pas fâché avec la chaîne mais il va falloir qu’ils assument leur décision car il y’a des gens qui ne vont pas bien comprendre...

Jérôme Roulet : Le Tuteur ne remplissait-il donc pas la fameuse mission de service public ?

Roland Magdane : Ca serait un peu ça... Le service fictions aurait décidé que le social serait dorénavant dans des reportages et non plus dans des fictions ! Pour ma part, je pense que Le Tuteur est vraiment ciblé France 2. C’était le programme typique ! Maintenant, le directeur de la fiction m’a dit très gentiment : « On me paye pour changer donc je change » Je ne comprends vraiment pas cette décision. Eux-mêmes non plus, je pense (rires)

Jérôme Roulet : Une audience au top, un héros dans le cœur du public... La page Tuteur est définitivement tournée ?

Roland Magdane : C’est la fin d’un cycle. Il vaut mieux partir au sommet plutôt que d’attendre encore 5 ans et chuter. Il y a un capital-confiance du public, je sais que si demain j’attaque une nouvelle série, il suivra donc finalement la destinée est peut-être bien faite. J’ai toujours eu dans mon métier beaucoup de chance, donc ce n’est pas dramatique...

Jérôme Roulet : A partir du 28 septembre au théâtre Dejazet, vous allez fêter sur scène vos 25 ans de carrière. Qu’allez-vous offrir à votre public ?

Roland Magdane : Je vais faire les sketchs que tout le monde me réclame : les organes, lettre à ma mère, l’épicier, le caddie, le dentiste, le barbecue... J’ai toujours mélangé tendresse et rigolade dans mes spectacles mais pour celui-ci, place à la rigolade. On part pour 30 représentations et plus si affinités (rires) La scène c’est mon fleuve tranquille, que je sois à la mode ou non, que je passe à la tv ou non, les gens sont toujours venus me voir en spectacle... En 25 ans, les petits ruisseaux font des grandes rivières et les rivières se transforment en fleuve.