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Faute d’amour (Arte) : histoire vraie d’une disparition ou invention d’Andreï Zviaguintsev ?

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 13/05/2020 à 18:57

Un drame sensible est à suivre sur Arte ce mercredi 13 mai. Faute d’amour, nouvelle prouesse du réalisateur de Léviathan, puise ses origines d’un service de disparition mis en place en 2010 en Russie.

Un sombre drame, Faute d’amour , est à retrouver à partir de 20h55 ce mercredi 13 mai sur Arte. Récompensé du prix du jury à Cannes en 2017, il décrit une Russie froide et individualiste, représentée par un couple qui n’a eu d’yeux que pour sa petite situation impropre, au détriment de leur fils Aliocha, âgé de 12 ans.

Une œuvre sombre et forte

Filmé avec une noirceur et un cynisme qui peuvent renvoyer à l’adaptation du roman éponyme de George Orwell, 1984, par Michael Radford, Faute d’amour suit Boris et Genia, un couple en instance de divorce. Préoccupé par les visites de leur appartement, en vente, chacun pense à suivre son chemin. Boris s’attend à élever un autre enfant avec une jeune femme enceinte, tandis que Genia attend déjà son prochain mariage avec un homme aux moyens financiers développés. Dans tout ça, Aliocha n’a qu’une place bien dérisoire dans le cœur et les projets de ses parents. Mais un jour, l’enfant disparaît. Mais là encore, Genia et Boris interprètent cette disparition comme une futile fugue, jusqu’à ce que la réalité les rattrape.

Le cinéaste Andreï Zviaguintsev, qui n’en est pas à son premier film « coup de poing », avait déjà provoqué quelques relevés de sourcils à Cannes lorsque a été présenté Léviathan en 2014. Une œuvre cataclysmique représentée par l’action impitoyable d’un Maire prêt à tout pour conquérir les terres d’un modeste garagiste. Pour son cinquième - et à ce jour - dernier long-métrage, le Sibérien de naissance a tiré son inspiration d’un service spécial en quête de personnes disparues « Liza Alerte ». Actif en Russie, ce service n’est jamais à court de travail puisqu’une personne y disparaît... toutes les trente minutes.

La disparition d’une fillette de cinq ans chamboule tout

Le réalisateur a détaillé la genèse de son projet : « En 2016, « Liza Alerte » a été sollicitée pour retrouver 6150 personnes, dont 1015 enfants. C’était exactement ce que je cherchais, une interaction entre deux motivations qui nous animaient : l’explosion d’une famille et une histoire qui nous appartienne ». Ainsi, en 2010 a été créé « Liza Alerte », du nom de Liza Fomkina, une fillette de cinq ans disparue cette année-là dans une forêt à une centaine de kilomètres de Moscou.

Faute d’amour est proposé pour la première fois sur une chaine en clair ce mercredi 13 mai, juste avant le document dédié Il était une fois… Faute d’amour. Pendant cinquante minutes, Arte reviendra sur la genèse et le tournage de film coup de poing.