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FBI : portés disparus vient renforcer les dimanches de F2

Cécile Raigne
Publié le 10/03/2006 à 01:06 Mis à jour le 10/03/2006 à 01:32

Réapparition anticipée pour FBI : Portés disparus. La saison 3 de la désormais série phare de France 2 arrive à l’antenne six mois plus tôt que prévu, soient quatre jours après la sortie DVD de la précédente. On les attendait pour cet été, le mercredi soir, comme en 2005, et en 2004. Finalement, c’est dès ce week-end, et en prime time dominical, que Jack, Vivian, Sam, Danny et Martin reprennent leurs deux enquêtes hebdomadaires. Un changement de période et de case qui signe un tournant pour la programmation des fictions US de la chaîne. Et qui renforce sa colonie de séries policières. D’ailleurs c’est dit, point de repos désormais le dimanche sur France 2 : on investigue ! Au menu : Nash Bridges, L.A : enquêtes prioritaires, le retour de l’équipe du FBI, et pour parachever le tout, le documentaire judiciaire de Faites entrer l’accusé.

Avec sa Soirée de Polars du vendredi, ses début d’après-midi occupés par Rex, Un cas pour deux, et Jag, et l’arrivée dès lundi en accès de Préjudices, la chaîne publique ne semblait pas avoir besoin d’un cop show de plus, un genre qui éclipse déjà les autres dramas et les sitcoms. Pourtant, face à TF1 et ses deux franchises tentaculaires Law and Order (New York, unité spéciale) et CSI (Les Experts), cette liste ne faisait pas le poids. Sans parler du développement sur le hertzien des séries américaines en prime time. TF1 les a placées le mercredi et le samedi, M6 le jeudi, vendredi et samedi, Canal + le jeudi. France 2 se devait de réagir en sortant un argument massue pour rééquilibrer la donne. C’est chose faite : elle rouvre la brèche du dimanche avec une série US fédératrice. Pour reproduire le phénomène Urgences, et fragiliser les scores des blockbusters de TF1, la chaîne publique avait tout intérêt à faire appel à FBI : Portés disparus, qui a déjà réussi à battre ses concurrents sur leur propre territoire.

Car plus qu’un programme à succès, elle est surtout la série américaine qui a été la plus regardée en nombre de téléspectateurs l’été dernier (Lost a quant à elle remporté la bataille des parts de marché), en conservant massivement son public à 21h40. Sa saison 2 a été un des événements de la programmation estivale, avec une moyenne de 6,5 millions de fidèles pour 30% de part de marché. Vu la tension laissée en suspend en septembre, et les évolutions scénaristiques de la saison 3, il y a fort à parier que ces inédits vont faire mouche cette fois encore. Comme le confirment les scores remportés sur CBS aux Etats-Unis. Programmée le jeudi soir, à 22h, juste après Les Experts, cette saison a réuni une moyenne de 21 millions d’adeptes, réussi l’exploit de conserver tous les téléspectateurs de la case précédente et tantôt menacé, tantôt devancé Urgences (sur NBC).

Pour mémoire, nous avions laissé les membres de l’équipe dans des situations délicates. Jack (Anthony LaPaglia) était sur le départ, quittant son poste pour suivre sa femme et ses deux filles à Chicago. Sam (Poppy Montgomery) et Martin (Eric Close) s’étaient intimement rapprochés, et Danny (Enrique Murciano) avait connu des déboires avec son frère. Et bien cette troisième saison promet de ne pas leur laisser de répit ! Suivant les évolutions amorcées par les opus précédents, elle va encore développer les intrigues entre les protagonistes et accentuer la dimension feuilletonnante de la série. Ce qui pourrait bien contraindre France 2 à respecter cette fois l’ordre de diffusion des épisodes. D’ailleurs dès dimanche, « Dans le noir », et « Tu ne tueras point », imprimeront une nouvelle donne.

Cette nouvelle dimension dramatique ne fait que renforcer un succès déjà titanesque. Car la série combine de multiples points forts. Dotée d’un budget pharaonique, elle est issue de la toute puissante écurie Bruckheimer, qui compte pas moins de 9 productions en cours de diffusion outre-atlantique, dont 5 dans le top 20 des audiences (FBI : Portés disparus, les trois séries des Experts, et Cold case). La recette tient aussi à sa structure de formula show. Par définition, chacun de ses épisodes repose sur une trame fixe qui fidélise le téléspectateur, sans évincer les néophytes. Ici : la disparition, puis le générique, l’équipe sur place, le tableau de reconstitution des dernières 24 heures, le compteur... le tout condensé sur un maximum de 72 heures après la perturbation initiale. Enfin, la série se veut en adéquation avec l’ère du temps et aborde des thèmes impliquants car d’actualité, comme prochainement la télé-réalité et le relooking par la chirurgie esthétique.

Un mystère subsiste toutefois : qui prendra cet été la succession de FBI le mercredi ? La saison 4, dont le 17ème épisode vient d’être diffusé aux Etats-Unis ? A moins que France 2 n’en profite pour lancer une petite nouvelle. Dans ce cas, la série SF Invasion avec Eddie Cibrian (New York 911) serait en bonne place. Ou E-Ring, une autre production Bruckheimerienne qui se passe au cœur du Ministère de la Défense américaine...