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Hélène Gateau : « On a un public sensible à la cause animale sur Midi en France »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 01/03/2014 à 17:15 Mis à jour le 27/11/2014 à 07:42

Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire de Nantes, Hélène Gateau, fraichement mariée, s’est sentie comme un poisson dans l’eau au 51e Salon International de l’Agriculture au milieu des animaux. Pour Toutelatele, la chroniqueuse de Midi en France depuis 2011 confirme son attachement à la cause animale et communique son enthousiasme.

Clément Gauthier : Comment évoluez-vous dans Midi en France avec cette semaine spéciale salon de l’agriculture ?

Hélène Gateau : C’est très excitant, car c’est comme mon festival de Cannes et j’ai voulu tout montrer, même si ce n’était pas possible tellement il y a de concours et d’activités. On a essayé d’être le plus exhaustif possible et ça a été assez épique. Dans chaque émission, j’ai eu quatre duplex avec l’équipe, caméramans, son, lumière, etc. Et en une heure d’antenne, il faut que j’assure mes quatre duplex en me rendant d’un endroit à un autre bien plus éloigné. On court dans les allées avec le micro en l’air pour ne pas se perdre. C’est une super ambiance. C’est très sympa de revoir plein d’éleveurs qu’on a croisés dans Midi en France. Pour eux, c’est l’événement de l’année. Ils travaillent sept jours sur sept donc, venir à Paris, c’est une expérience.

La rencontre avec le public vous stimule-t-elle davantage ?

J’aime bien pouvoir passer de l’enclos des vaches à celui des cochons ou des moutons. Il y a une diversification des activités en une matinée. J’ai une tendresse toute particulière pour les éleveurs qui travaillent très dur. Ceux présents sont des éleveurs de races locales, des petites races qui représentent le patrimoine naturel et historique de la France. Ce sont des gens passionnés qui aident à la diversité.

Quel animal remporte votre préférence ?

Le cochon. J’adore les porcelets. Ça m’attendrit et me fait rire. Il y en a plusieurs sortes, les cochons tout roses, les culs noirs du Limousin, le Porc de Bayeux qui a des taches noires. Le cochon est très proche de l’homme. On a un fort pourcentage d’ADN commun. Je ne dirais pas que je communique avec les cochons, mais il se passe quelque chose.

Comment avez-vous choisi vos reportages ?

Un journaliste, Benoît Gautier, travaillant avec moi à la rédaction, m’épaule. Chaque jour, on a déterminé une région. À partir de là, on a trouvé les éleveurs déjà rencontrés ou des nouveaux. Ensuite, on a tenté d’avoir une variété d’espèces représentées.

François Hollande s’est récemment exprimé sur le statut de l’animal, toujours considéré comme un bien meuble dans le Code civil. Que vous inspire cette inflexibilité ?

C’est une promesse non tenue, car il avait dit, avant de se faire élire, que la condition animale serait l’une de ses priorités. Aujourd’hui, on ne lui demande pas grand-chose. Dans le code rural, l’animal est déjà considéré comme un être sensible. Du coup, il y a des sanctions contre les personnes qui maltraitent les animaux, les font souffrir, ou ne sont pas à la hauteur. Il y a une escalade de violences terribles faites aux animaux, entre Oscar, le chat qui avait été balancé contre un mur, où les jeunes qui ont maltraité une chèvre en la faisant mordre par un chien d’attaque. Ce sont des gens qui méritent des peines de prison. Mais tant que l’animal est considéré comme un bien meuble dans le Code civil, on n’aura jamais de sanction à la hauteur.

« Tant que l’animal est considéré comme un bien meuble, on n’aura jamais de sanction à la hauteur »

Comment faire pour imposer ses convictions à ce sujet ?

Les associations de la protection animale sont très présentes. La fondation 30 Millions d’Amis ou la fondation Brigitte Bardot ont mis en avant la pétition signée par 24 intellectuels, appelant le Président de la République à réfléchir sur le statut de l’animal. Ça avait été signé par une centaine de milliers de personnes. J’avais relayé le message à l’antenne. Énormément de personnes, notamment sur notre page Facebook, nous ont suivis. On a un public sensible à la cause animale sur Midi en France. On peut aussi participer à des manifestations qui peuvent éventuellement se dérouler.

Pensez-vous que Midi en France œuvre pour la reconsidération du statut animal ?

Oui, je le pense, car on fait la promotion des éleveurs traditionnels. Vous ne me verrez jamais parler d’élevages de porcs ou de poulets en batterie, de vaches laitières dans des considérations déplorables. Je mets en avant l’élevage bio et traditionnel. Chaque semaine, j’ai une chronique adoption où on peut adopter un à deux chiens. Ça marche super bien et on a de très belles histoires de gens qui traversent la France pour venir adopter l’animal. L’émission participe au bien-être animal.