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Jérémy Banster (Un si grand soleil) : « Entre Alice et Claire, l’histoire de Julien n’est pas réglée... »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 07/04/2019 à 18:47

Depuis la rentrée, Jérémy Banster est à l’affiche d’Un si grand soleil sur France 2. Le comédien se confie sur le nouveau départ de son personnage Julien avec Alice. Il évoque également les intrigues qui autour le clan Bastide, le succès de la série et ses projets.

Benoît Mandin : Après avoir divorcé, Julien vient de reprendre une relation avec Alice, la mère de ses enfants. Comment aborde-t-il ce nouveau départ ?

Jérémy Banster : Suite aux récents événements, Julien a décidé de prendre les choses en main en reconstruisant sa famille. Le clan Bastide a été quelque peu chahuté. Il souhaite assumer pleinement son rôle de père de famille et entend être beaucoup plus présent pour ses enfants (Manon et Arthur, ndlr). Même si son entreprise L Cosmétiques l’accapare beaucoup, il souhaite redonner une priorité à sa famille.

Manon vient de vivre une histoire dramatique avec Maxime. Diriez-vous que cela a été un déclic pour Julien ?

Je suis là pour interpréter un personnage. De la part des auteurs, c’est venu juste après l’intrigue de Manon. La relation avec Maxime a eu une issue insoutenable et dangereuse pour Manon. Elle a subi un enlèvement et des violences. C’était normal que Julien réalise qu’il devait davantage protéger sa famille. Même chose pour Alice, son ex-femme et mère de ses enfants.

Pourquoi Julien et Alice ont fait le choix de garder secrète leur relation ?

Je trouve ça très bien que l’on soit allé jusqu’au divorce. Souvent, on en parle et ça ne se fait pas. C’est un vrai nouveau départ pour Julien et Alice. On efface ce qui s’est passé en repartant de zéro. Ils ont souhaité protéger Manon et Arthur, car ils ne savaient pas trop où cela va les mener. Est-ce du sérieux ou un simple coup de nostalgie ? Finalement, ils se sont fait griller par les enfants (rires). L’idée était surtout de ne pas les mettre dans une fragilité supplémentaire.

Quel regard portez-vous sur leur relation ?

Avec un grand sourire. Julien et Alice me font beaucoup rire. Je trouve les Bastide assez hauts en couleur. Sous les airs de famille modèle, ils ne le sont pas du tout. Avec les Bastide, c’est rock n’roll (rires). En plus des événements survenus à Manon, Arthur décide de se lancer dans sa première aventure amoureuse. Je trouve ça très intéressant et courageux de sa part d’en parler. Julien assume ses choix jusqu’au divorce et ne vit avec aucun regret. Les Bastide font des erreurs, les assument et restent entiers.

« Les Bastide font des erreurs, les assument et restent entiers »

Julien a-t-il fait vraiment tourner la page de son histoire passée avec Claire ?

Il faut le demander aux auteurs. Quelque part, cela a été mis en suspens. L’histoire avec Claire n’est pas résolue et réglée puisque le chantage fait par Elisabeth Bastide n’a pas été dévoilé. Quand Julien va l’apprendre, il va se passer des choses. Julien aura une vision de cette rupture et de ce moment raté.

Quel portez-vous sur la relation de Julien et Elisabeth Bastide ?

Elle l’aime, mais pour son bien personnel. Le véritable amour dans la vie est quand on aime les gens pour eux. Elisabeth va apprendre avec le temps et c’est un plaisir de jouer avec Chrystelle Labaude. En réalité, les Bastide sont 6 avec Théo Estrella (joué par Gary Guénaire, ndlr). Elisabeth peut également être mise dans ses épicuriens qui dévorent la vie avec ses fragilités et ses failles. Elle est pleine d’amour, mais elle ne sait pas toujours le révéler.

Comment avez-vous imaginé ces paradoxes ?

Avec Maëlle Mietton (interprète d’Alice, ndlr), nous avons souhaité aller dans ce sens. On ne voulait pas faire des Bastide un cliché de famille bon chic bon genre. On les a décalés de plus en plus tout en leur donnant beaucoup de nous même. Julien n’est pas simplement chef d’entreprise, il est aussi dans la comédie. Il ose assumer ses faiblesses avec humour. C’est très intéressant en tant que comédien de pouvoir changer de registre. Il faut toutefois être vigilant sur les émotions que l’on souhaite faire passer. Ce paradoxe est aujourd’hui la marque de fabrique des Bastide. On se surnomme la Inglorious Bastide en référence au film de Quentin Tarantino. Les Bastide ne sont pas toujours glorieux, mais entiers et épicuriens.

« Un si grand soleil est digne d’un prime time »

Que pensez-vous de l’évolution de Julien ?

Son évolution correspond à ce qui m’avait été présenté au lancement de la série (en août 2018, ndlr). Julien s’est émancipé et j’essaye d’en faire un personnage fort malgré tout. Je souhaite qu’il ne soit pas simplement impacté, mais qu’il soit aussi impactant. On ne peut pas être simplement en réaction aux événements, il faut agir. Les intrigues font qu’il y a beaucoup de débats que ça soit pour L Cosmétiques ou sa vie familiale. On passe aussi bien de scènes de comédie, d’émotion, de colère... Julien présente un éventail assez large. En tant que comédien, c’est un bonheur de pouvoir jouer sur tous ces tons différents.

Quel bilan tirez-vous de ces sept premiers mois dans Un si grand soleil ?

Un bilan plutôt positif. Le succès, c’est toujours bien et il faut le prendre quand il arrive, c’est assez rare dans nos métiers. Mais il faut savoir le digérer et s’en servir pour de bonnes choses comme se remettre en question.

Comment expliquez-vous le succès grandissant de la série ?

Il y a un toujours un désir de qualité de la part de Thomas de Mattéi (producteur d’Un si grand soleil, ndlr) et de France Télévisions. Ils s’efforcent de faire une série de qualité en allant chercher des réalisateurs de cinéma. Le public le ressent à l’écran, car il y a de belles images, de beaux cadres. La musique du générique de Talisco en anglais est un choix fort pour donner le ton d’Un si grand soleil. Le feuilleton présente aussi une qualité dans son casting. C’est digne d’un prime time. Tous ces éléments ont fait que le succès est arrivé très vite. France 2 a fait aussi une formidable campagne de promotion. Tout le monde a voulu mettre la barre assez haute. C’est une addition de talent et de travail. Un si grand soleil a été un gros risque pour France 2 et France Télévisions. Je trouve ça formidable que toutes les personnes qui ont travaillé directement ou indirectement sur cette série soient récompensées. Il faut aujourd’hui garder la même exigence.

« Avec ma femme Marie-Gaëlle Cals (Cécile Alphan), on a hâte de pouvoir défendre des scènes en commun »

Entre 1996 et 2008, vous êtes apparu dans Sous le soleil. Deux comédiennes de la série, Mélanie Maudran et Tonya Kinzinger (interprètes de Claire et Janet Lewis, ndlr) jouent dans Un si grand soleil...

Mélanie, je ne la connaissais pas, car on n’a pas tourné à la même période. C’est une belle rencontre de travail et humaine. Avec Tonya, on s’est connus même si je ne tournais pas avec elle. C’est une très belle personne, elle n’a pas changé. Dans Un si grand soleil, nos personnages ne se croisent pas comme celui de la juge Cécile Alphand qui est jouée par Marie-Gaëlle Cals, ma femme dans la vraie vie. On aimerait jouer des scènes ensemble.

Comment se sont produites vos arrivées dans la série ?

Cela s’est fait totalement séparément. On a passé un casting chacun de notre côté. À un moment donné, on a su que l’on était sur le même projet, mais c’est intervenu tardivement. Marie a été choisie pour jouer la juge et moi, Julien Bastide. Cela a nécessité une grande organisation pour notre petite famille. Aujourd’hui, on a l’impression d’évoluer sur deux films différents puisqu’on ne joue jamais ensemble. On a hâte de pouvoir défendre des scènes en commun.

Parallèlement à Un si grand soleil, avez-vous d’autres projets ?

J’ai une société de production Cantino Studio. Elle existe depuis une dizaine d’années. On travaille sur des documentaires. Pendant de nombreuses années, on a fait La grande rencontre avec Laurent Weil sur Canal+ et des portraits de chanteurs populaires tels que Jean-Jacques Goldman et Céline Dion pour W9. On a aussi signé des documentaires sur Almodovar et le cinéma. On a des projets de fictions et de courts métrages. On planche sur un beau documentaire autour du Cri du Goéland et le traitement des déchets, sujet qui me tient à coeur avec mes associés. En tant que réalisateur, j’écris mon deuxième long métrage.