Toutelatele

Katherine Heigl : ses confidences sur son après-Grey’s Anatomy

Publié le 08/12/2010 à 13:36 Mis à jour le 21/09/2013 à 13:37

Loin des propos conciliants de la majorité de ses consoeurs, Katherine Heigl est réputée pour sa franchise et n’hésite pas à dire réellement ce qu’elle pense, au risque d’une réputation peu flatteuse. « Diva », « ingrate », « capricieuse »... les adjectifs ont fusé pour décrire l’intéressée ces derniers mois dans les médias, a fortiori depuis son départ de la série Grey’s Anatomy. Mère d’une petite Naleigh, Katherine Heigl affiche clairement ses priorités aujourd’hui. Un véritable luxe à Hollywood, univers pour lequel l’intéressée n’est prête à aucune concession. À l’occasion de la promotion du film Bébé, mode d’emploi, celle-ci fait le point sur sa carrière et sa vie de famille.

On a tout lu et entendu sur votre départ de la série Grey’s Anatomy. Aujourd’hui, peut-on dire que cette décision a été liée à l’adoption de votre fille, Naleigh ?

Katherine Heigl  : Disons que cela a accéléré les choses. J’ai commencé à évoquer avec Shonda Rhimes (créatrice de Grey’s Anatomy, ndlr) l’idée d’aller de l’avant il y a plus de deux ans maintenant. Je lui ai dit que je voulais fonder une famille et, à ce moment-là, nous étions en pleine procédure d’adoption avec Josh, mon mari. Je souhaitais ainsi la prévenir et elle s’est montrée respectueuse et tolérante. Elle voulait essayer de trouver une solution pour que je puisse à la fois tourner dans la série et profiter de ma fille. Moi-même, je voulais vraiment pouvoir concilier les deux. Mais au bout du compte, il n’y avait pas de compromis possible avec mon emploi du temps sans que cela ait des répercussions négatives sur l’équipe et les autres acteurs. Ce n’était pas très juste pour eux et pour la série d’être plus ou moins à ma disposition.

Vos relations avec les producteurs de Grey’s Anatomy auraient été houleuses. Votre départ de la série s’est-il réellement fait à l’amiable ?

Je le pense. La nouvelle a été un peu choquante pour tout le monde je dirais, mais tous ont été dans l’optique de trouver une solution pour continuer à travailler ensemble. Et même si je sais que mon départ a déçu les fans et mes partenaires, ainsi que plusieurs membres de l’équipe technique, je devais faire un choix. Dans la vie, vous espérez pouvoir faire les choses telles que vous le souhaitez, mais ça ne se passe pas vraiment de cette façon. J’ai donc dû trouver le courage de prendre cette décision. Ne vous méprenez pas : je suis triste d’avoir quitté Grey’s Anatomy. Avec le recul, je pense que j’ai fait le bon choix. Je ne pouvais pas sacrifier ma relation avec ma fille.

Votre réputation veut que vous soyez franche, peut-être même un peu trop...

C’est vrai, je n’ai jamais eu peur de dire ce que je pense. Je ne comprends pas pourquoi nous évoluons dans une culture où les acteurs, ainsi que les politiciens, doivent en permanence cacher leur sentiment et leur opinion sur un tas de sujets. Mes proches apprécient ma franchise et j’attends la même chose d’eux en retour. Je sais que j’en prends pour mon grade dans les médias pour avoir la langue bien pendue, mais je ne vais pas sacrifier ma liberté d’expression sous prétexte que des gens ne considèrent pas normal que des femmes, à l’inverse des hommes, aient le droit de faire des critiques.

Cette réputation vous a valu une étiquette de diva, notamment pour avoir considéré votre premier succès commercial, En cloque, de « sexiste » ou encore après être montée publiquement au créneau dans l’affaire entre Isaiah Washington et T.R. Knight...

Je le comprends et je suis la seule responsable de l’image que je peux faire refléter. En réalité, je suis une personne ouverte et je dis ce que je pense même si je suis de mauvaise humeur, fatiguée ou tout simplement quand je devrais me taire. Je n’ai jamais tenté d’embarrasser mes partenaires de Grey’s Anatomy. Je me suis exprimée sur ce qui me paraissait juste dans l’affaire avec T.R. et je l’assume parfaitement. Je ne m’excuserai jamais pour ça ! Ce qui était intéressant, c’est que les médias ont commencé, à partir de là, à me considérer comme une garce parce qu’une femme a simplement osé dire ce qu’elle pensait.


Qu’en est-il de votre plainte dans l’émission de David Letterman suite à une journée de travail de 17 heures sur le plateau de Grey’s Anatomy...

Je l’avoue, je n’aurais jamais dû me plaindre d’avoir fait une grosse journée de travail. Tous les autres acteurs de Grey’s Anatomy ont bossé des journées entières et je regrette d’avoir été celle qui se lamente publiquement à ce sujet. Je suis reconnaissante d’avoir eu la chance de participer à cette série, elle m’a donnée une liberté financière et la possibilité aujourd’hui d’avoir une carrière cinématographique productive. Comment pourrais-je ne pas être reconnaissante ? Ma résolution est désormais de devenir moins impulsive quand je parle de moi. Après tout, j’ai conscience d’avoir une vie fabuleuse et j’espère simplement qu’on ne me voit pas comme une fille gâtée et ingrate.

Revenons sur cette carrière cinématographique en question. Après En cloque, 27 Robes, L’Abominable vérité et Kiss & Kill, vous semblez abonnée aux comédies. Pourquoi choisir uniquement ce genre ?

Il semblerait, en effet, que ce soit le cas et je ne sais pas pourquoi. Peut-être devrais-je m’essayer aux drames un peu plus sophistiqués ? Je ne suis pas très focalisée sur le genre de films que je veux faire. Il s’avère que je reçois essentiellement des propositions de comédies, mais il est certain que je ferai des longs-métrages plus sérieux. J’ai eu l’opportunité d’être dans ce registre sur Grey’s Anatomy, je sais donc que j’aurai la chance de faire une bonne comédie dramatique un jour.

En attendant, les spectateurs français peuvent vous retrouver à l’affiche de Bébé, mode d’emploi, dès ce 8 décembre dans les salles obscures. Quels souvenirs gardez-vous du tournage ?

Tourner cette comédie était agréable, mais je vivais une des périodes les plus stressantes de ma vie. Avec mon mari, nous savions que nous allions avoir notre fille Naleigh, mais elle nous a été donnée deux mois avant la date prévue. Elle est ainsi arrivée quand je débutais le tournage de Bébé, mode d’emploi à Atlanta. Coïncidence : mon personnage dans le film se retrouve contre toute attente avec la garde d’un enfant. Je vivais donc la même situation devant et hors caméra. Ce qui était difficile, c’est que je passais plus de temps avec les triplets engagées pour jouer le même bébé dans le film que ma propre fille tout juste adoptée. Je peux le dire, ça a même été douloureux. Heureusement, tout va pour le mieux aujourd’hui.

Cette situation vous a-t-elle permis d’aborder votre personnage différemment ?

Je pense que ça m’a aidée à comprendre comment une vie peut considérablement changer quand vous devenez mère. Même si vous êtes mariée depuis quelques années, tant que vous n’avez pas d’enfant à élever, vous restez quelque part égoïste. D’un coup, vous vous voyez comme un membre d’une famille, vous devenez plus protecteur et vous pensez au futur. Naleigh a totalement changé ma vision de la vie. Je sais que ça peut paraître un peu cliché, mais je sens que j’ai évolué. Je suis devenue plus sereine et mon quotidien n’est plus exclusivement lié à mon travail. Je suis très reconnaissante de l’avoir dans ma vie et qu’elle soit devenue ma fille.