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Kelly Clarkson, première gagnante de la Nouvelle Star US

Tony Cotte
Publié le 30/03/2009 à 13:30 Mis à jour le 26/05/2010 à 12:26

Sacrée gagnante de la première édition de American Idol il y a sept ans, Kelly Clarkson est une superstar dans son pays d’origine au même stade que Britney Spears. Avec deux Grammy awards et près de 10 millions d’exemplaires vendus à son actif outre-Atlantique, cette texane sort aujourd’hui son quatrième opus, All I ever wanted, deux ans après le polémique autour de son disque précédent et ses différends très médiatisés avec Clive Davis, légende de la musique et ancien Directeur Général de RCA Music Group. L’interprète connue en France pour son tube Because of you est ainsi de retour, plus en forme que jamais, et a profité d’une très courte escapade en France pour accorder quelques interviews à des journalistes privilégiés...

Tony Cotte : En France, vous êtes connue comme étant « la première gagnante de la Nouvelle Star américaine ». Sept ans et quatre albums après votre sacre, cette étiquette ne vous dérange-t-elle pas ?

Kelly Clarkson : Avant de participer à American Idol, j’ai vécu à Los Angeles où j’ai eu la possibilité de signer des contrats. Là-bas, les producteurs ont des kits prêts à être vendus, ils cherchent juste la fille pour compléter leur offre. Avec le recul, je suis heureuse d’avoir attendu une opportunité comme celle d’American Idol grâce à laquelle je peux dire ce que je veux, porter les vêtements de mon choix et être moi même aujourd’hui. Comme j’ai été la première gagnante, c’est quelque chose qui me suivra probablement jusqu’à la fin de ma carrière, mais je n’y vois aucun inconvénient.

Malgré cette liberté artistique, votre prétendu clash avec Clive Davis (ancien Directeur Général de RCA Music Group) a fait beaucoup de bruit en 2007 outre-Atlantique. A-t-il réellement tenté de vous empêcher de sortir votre troisième album, My december ?

Toute cette histoire a pris des proportions démesurées. Il est vrai, nous étions en conflit comme la majorité des artistes à un moment donné avec leur maison de disques et c’est tout ! Il n’y a rien eu de plus, aucune polémique, alors les gens en ont créé une. En réalité, j’ai dû me battre pour chaque album et particulièrement pour mon premier. A cette époque, après le phénomène American Idol, tout le monde voulait que le disque soit un succès. Il y a eu énormément d’idées différentes sur la manière d’y parvenir et, dans ce cas, il est difficile de faire entendre sa voix. Je doute cependant faire figure d’exception...

Il a été dit que vous auriez refusé l’offre de Clive Davis de 10 millions de dollars pour changer cinq titres de l’album My December au profit de chansons plus formatées pour les radios, dont Black Hole enregistrée par Lindsay Lohan ?

Lindsay Lohan n’avait pas enregistré le titre Black Hole quand on me l’a proposé. En réalité, quand un artiste négocie un album, il reçoit des offres absolument surréalistes. Mais on peut me mettre sur la table une énorme somme d’argent, je ne vais pas changer d’avis sur un morceau qui ne me plait pas ! Je veux être sûre du message que j’envoie et prendre plaisir à interpréter une chanson sur scène, parce que je serai ensuite obligée de le faire. Pour moi, la fierté et la dignité n’ont pas de prix.

Avez-vous réellement déclaré en 2007 : « J’ai vendu plus de 15 millions d’albums et personne n’écoute ce que j’ai à dire. Je me fous d’être une star, je veux juste chanter et écrire mes chansons » ?

J’ai effectivement dit cela. Dans ce milieu, tout le monde veut réussir et je suis très différente des artistes que je connais : je me fous d’être célèbre et d’être en tête des charts. L’important est que le public apprécie ma musique, vienne à mes concerts et qu’il y passe un bon moment. Quand un artiste commence à attacher trop d’importance à sa popularité, il finit par se perdre.


Comment peut-on garder totalement les pieds sur terre quand on est l’une des artistes les plus appréciées des Américains avec 2 Grammy Awards et près de 10 millions d’albums vendus outre-Atlantique ?

C’est marrant de dire cela, mais c’est difficile de lutter et de vaincre cette personne qui sommeille en vous. Je pense réellement être une fille simple, et c’est pour cette raison que j’ai intitulé mon dernier album All I ever wanted (Tout ce j’ai toujours voulu, ndlr). Mon ambition a toujours été de faire la musique que j’aime et dont je peux être fière même sur le long terme.

Votre dernier opus est plus enthousiaste et bien plus coloré que le précédent. Vous auriez été en dépression et mal dans votre peau il y a deux ans, cet aspect plus joyeux aujourd’hui est-il représentatif de votre personnalité ?

Tous mes disques correspondent à un chapitre de ma vie. Ils sont donc tous très différents et celui-ci en particulier. Même si on trouve dans All I ever wanted des morceaux tristes et intenses, c’est plutôt un album optimiste dans l’ensemble. J’ai donc décidé de n’y mettre que des visuels colorés et plus lumineux.

Vous avez signé pas moins de six textes sur cet album. Quel regard portez-vous sur votre écriture depuis le début de votre carrière ?

Je pense que l’on évolue naturellement, que l’on soit simple interprète ou auteur. Pour ma part, je ne pense pas avoir grandi en tant qu’artiste, mais simplement en tant que personne et, évidemment, cela change beaucoup de choses. Je ne peux pas parler d’amélioration ou de régression dans mon écriture, ce sont simplement les influences qui varient.

Malheureusement, vous n’avez jamais fait de concert en France à ce jour. Une date parisienne est-elle d’actualité ?

C’est une des raisons pour laquelle je fais un peu de promotion ici. Je sais que j’ai des fans et c’est une chose importante. J’adore les concerts live, pas seulement pour moi, mais également en tant que spectatrice. C’est un sentiment totalement différent, quand on va voir un artiste sur scène, on apprend à mieux le connaître. Avec ma maison de disques, nous souhaitons vraiment que ce soit le cas pour le public français.