Koh-Lanta 9 > Les stratégies vues par Kader

Aurélie Demarcy : Téléspectateur assidu des précédentes saisons de Koh Lanta, quelles raisons vous ont poussé à passer de l’autre côté de l’écran ?

Kader : J’ai quasiment suivi toutes les saisons de l’émission. J’avais, à mon tour, envie de me confronter aux autres et d’aller au bout de moi-même malgré la faim, le manque de sommeil et celui des proches. En tant que compétiteur, ce sont des choses que l’on a envie de connaître. Pour moi, Koh Lanta était un réel challenge.

Vous êtes-vous préparé avant de vous envoler pour Palau ?

On ne sait jamais si on va être sélectionné, donc on ne peut pas s’entraîner comme à une compétition sportive. Et il ne faut pas perdre trop de poids non plus, car une fois sur l’île, ça peut être un désavantage physique.

Avec le recul, quelle est la principale difficulté d’une telle aventure ?

Avant tout, les alliances. Les complots, tout ce qui est stratégie est très lourd à gérer. La promiscuité, le fait de devoir vivre avec des gens qu’on n’apprécie pas forcément est également très difficile à supporter. Dans le monde réel, on ne côtoie les gens que l’on n’aime pas, sur Koh Lanta on est contraint de vivre à leurs côtés. Un autre paramètre extrêmement dur à surmonter, c’est la faim.

A plusieurs reprises les candidats vous ont reproché de vous économiser, qu’en pensez-vous ?

C’est entièrement faux, et je dirais même qu’à certains moments, je me suis mis au niveau des autres. Les jeux se font en équipe, chacun y met du sien et c’est beaucoup trop facile de rejeter la faute sur telle ou telle personne.

Interrogé par Toutelatele.com, Louis-Laurent, lui, déclarait que votre physique avantageux vous a finalement desservi. Est-ce le cas ?

Si c’est mon physique qui a joué, dans ce cas-là mes 45 ans auraient pu être un inconvénient. Je trouve ça trop facile d’attendre des choses de quelqu’un d’autre, le sport d’équipe c’est chacun y met du sien, dans la limite de ses compétences.

Lors de votre première élimination, vous avez eu le sentiment d’avoir été trahi par votre équipe. Qu’en pensez-vous avec le recul ?

Je persiste et signe, j’ai été trahi. On avait établi une stratégie depuis le début : éliminer du plus faible au plus fort, et on m’a éliminé au moment où je faisais partie des plus forts. On m’a reproché de m’économiser. Donc oui, il y a eu complot, sans doute à cause du manque d’affinités avec certains...

Avant votre élimination, Kaouther avait décidé de quitter l’aventure. Comprenez-vous sa décision ?

Je peux comprendre sa vexation vis-à-vis de la trahison du groupe, tout comme moi je l’ai été ce soir-là. Mais je pense qu’une fois la colère passée, elle a dû regretter son abandon.

Lorsque vous êtes revenu sur l’île, aviez-vous changé votre regard sur l’aventure ?

Je suis revenu avec un côté revanchard. La trahison des jaunes m’a donné l’envie de leur prouver que je pouvais être plus fort qu’eux.

Vous avez eu de nombreuses altercations avec Fabienne. Quel regard portez-vous, aujourd’hui, sur ces disputes ?

Je pense qu’elle a dramatisé la situation. Même en revoyant les émissions et ce qu’elle dit de moi, je trouve qu’elle abuse. En plus de ça, elle a exigé des excuses alors qu’elle m’avait trahi, je l’ai trouvé odieuse. Elle m’a écrit depuis parce qu’elle a dû se rendre compte qu’elle était allée trop loin. Même avec le temps j’en garde une certaine amertume. Je suis rancunier, je ne me referai pas !

Vous n’étiez pas en bons termes avec Rodolphe et pourtant, suite à une épreuve de confort, vous vous êtes rapproché du candidat autour d’un bon plat. La rudesse du jeu est-elle la cause principale des tensions ?

Les sensations sont décuplées, mais le naturel revient au galop. Si Rodolphe s’est rapproché de moi, c’était avant tout stratégique. D’ailleurs, au retour de ce confort, il a appelé Pascal pour qu’il vienne me parler à son tour. On fait tout un topo sur Patrick et ses stratégies, mais pour moi le vrai stratège c’est Rodolphe.

Lors de l’épreuve des cibles, Patrick s’est acharné sur Fabienne, la privant de voir son conjoint. Qu’avez-vous pensé de son comportement ?

Pour être honnête, j’aurais trouvé cela mal venu qu’il fasse le contraire ! Fabienne était la seule qui n’était pas avec nous. Quand il ne restait que Christina et Isabelle, il a choisi Isabelle, simplement parce qu’elle était avec sa copine, alors que Christina avait l’opportunité de voir sa mère. Il était pourtant très proche d’elle. C’est tout à son honneur.

Patrick était en pleurs à l’approche des nominations. Sa réaction était-elle sincère ?

C’est un joueur, on ne peut pas lui faire un faux procès, il a tout donné à sa manière. Il a eu très peur de ne pas être dans le carré final. J’ai vécu à ses côtés et je ne suis pas fou, je sais ce que j’ai vu et ressenti.

Vous êtes-vous senti trahi lors de votre ultime élimination ?

Je pense que Christina et Isabelle préféraient de loin emmener une Fabienne sur les poteaux qu’un Kader. Il était convenu qu’on aille en carré final ensemble, j’ai trouvé cela injuste. Je n’aurais jamais agi de cette façon. Mais en même temps, c’est le jeu. Je savais que je représentais une menace pour l’épreuve des poteaux.

Sortir du jeu avant la dernière ligne droite, n’est-ce pas frustrant ?

Toutes les sorties sont frustrantes puisque le but est de rester le plus longtemps possible. J’aurais évidemment voulu aller à la fin, mais je suis vraiment heureux d’être arrivé à ce stade.

Avez-vous gardé contact avec certains candidats ?

Avec les trois quarts, je les ai souvent sur internet ou au téléphone. Pour les autres, la relation reste cordiale. Louis-Laurent m’a envoyé un message de félicitations après ma sortie, me félicitant de mon parcours.

Quel candidat souhaiteriez-vous voir gagner l’aventure ?

Si j’avais eu une préférence ça aurait été Patrick. Mais en même temps, ils ont tous leur chance et je ne peux pas trop en parler avant la finale...