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La rentrée chahutée de Laurent Ruquier

Emilie Lopez
Publié le 05/10/2007 à 00:23 Mis à jour le 05/10/2007 à 00:24

Depuis septembre 2001, un homme a pris possession du 19/20 de France 2, et en est devenu l’emblème incontournable : Laurent Ruquier. Lorsqu’il débarque avec son On a tout essayé quotidien, et sa bande de chroniqueurs, le public est immédiatement séduit. Et depuis, chaque rentrée est l’occasion pour l’émission d’affirmer sa bonne forme. Ainsi, en septembre 2004, On a tout essayé affichait une moyenne de 17,9% de part d’audience. En 2005, ce chiffre bondissait à 18,5%. Mieux, la rentrée 2006 gratifiait la bande de 21% de part de marché ! De belles performances qui laissaient présager un avenir radieux pour Ruquier, et pourtant...

Depuis le 3 septembre dernier, date de la rentrée pour l’animateur, rien n’est comme avant. Avec une petite moyenne de 13% sur le mois qui vient de s’écouler, On n’a pas tout dit, la nouvelle appellation de l’émission, est loin d’attirer les foules. Quant à On n’est pas couché, l’hebdomadaire du samedi soir, même ses 23% de moyenne laissent transparaître une légère baisse. Concurrence trop rude ? Manque de certains chroniqueurs ? Ras le bol du public ?

Il est vrai que TF1, en remettant au goût du jour La roue de la fortune, a fait du tort à l’émission. En effet, Christophe Dechavanne rafle chaque semaine près de 5,8 millions de téléspectateurs là où Laurent Ruquier n’en intéresse que 2 millions. Même si cela n’explique pas cette débâcle, puisque l’équipe s’est vue depuis ses débuts opposée à, dans le désordre, A prendre ou à laisser, la quotidienne de la Star Academy ou encore Qui veut gagner des millions ! Des programmes qui ont toujours su séduire les téléspectateurs, sans que cela n’affecte réellement l’audience d’On a tout essayé. Le malaise est donc ailleurs.

Peut-être est-ce l’omniprésence de l’animateur qui dérange. Depuis six ans, Laurent Ruquier est partout : la télévision avec une quotidienne et une hebdomadaire. La radio, où son siège sur Europe 1 est assuré. Au théâtre, pour lequel il a écrit pas moins de 4 pièces, et sur scène avec deux one man shows. Il a également écrit de nombreux livres et deux comédies pour le cinéma, s’est improvisé parolier pour, entre autres, Diane Tell, et a retravaillé le texte de la comédie musicale Chicago. Certes, l’homme a de la réussite et de l’or au bout de la plume, mais ne dit-on pas « Trop de Ruquier, tue le Ruquier » ?

Ou simplement, est-ce l’émission qui ne plait plus. Avec un nom différent, un concept différent, des chroniqueurs différents, il aurait été étonnant que les parts d’audience ne soient pas différentes. Car ce n’est pas le simple nom de l’animateur qui est plébiscité, mais bien un ensemble. Ainsi, en remplaçant l’idée d’une grande table pour discuter par un plateau moins fourni où chaque chroniqueur passe à tour de rôle, Laurent Ruquier prenait un risque. Car ce sont peut-être bien les clashs, notamment avec les invités (Doc Gynéco, Bernard Tapie et Muriel Robin en ont fait les frais) et les petites attaques entre membres de la bande qui plaisaient tant : de la grande révélation comique - Florence Foresti - en passant par le garçon qu’on adore détester, Steevy...

Quoi qu’il advienne, la direction de France 2 a annoncé il y a peu l’arrivée d’un grand feuilleton quotidien, 5 sœurs, en access prime time pour début 2008. Qu’adviendra-t-il de Laurent Ruquier et sa bande à ce moment-là ? Et surtout, auront-ils vraiment tout dit ?