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Le grand nettoyage 2004 de la TSR

Anne Bonvin
Publié le 06/01/2004 à 00:24

La programmation de la Télévision Suisse Romande (TSR) connaîtra des changements profonds dès ce mois de janvier. En effet, de nombreuses émissions considérées comme des valeurs sûres seront supprimées sans forcément être remplacées.

La nomination en août 2000 d’un nouveau directeur, Gilles Marchand, n’avait, jusqu’ici, pas fait beaucoup de bruits. Cet ancien patron de presse a pris son temps afin d’étudier la situation et de repositionner la chaîne helvétique face à une concurrence de plus en plus menaçante.

Entre les chaînes françaises qui tentent de s’imposer dans le paysage audiovisuel romand et l’arrivée de la télé par le Net ,la TSR se devait de réagir. Avec une baisse de ses parts de marché annuelles de 2% en deux ans, au profit de TF1 ou M6, la TSR voit également un vieillissement de son audience.

À ceci s’ajoutent des coupures budgétaires majeures dont les médias suisses font les frais : 40% des journalistes de Swissinfo (équivalent de RFI) vont être licenciés, la naissance d’une radio de service public entièrement consacrée à l’information prévue pour début 2003 semble repoussée et 6 millions de francs suisses (4 millions d’euros) seront retirés du budget de la TSR.

Des modifications majeures sont attendues et c’est d’abord tout l’organigramme de la chaîne qui est modifié. Jusque là, un seul homme, Raymond Vouillamoz, dirigeait les programmes. Mais, depuis septembre, trois personnes ont été nommées à ce poste : Chantal Bernheim à la direction de la division « Spectacles et société », Gilles Pache pour le pôle « Information et magazines » et Yves Ménestrier à la programmation et achats de programmes.

Ensuite, des émissions populaires ont quitté les écrans à la fin 2003 : Droit de Cité, talk show politique du dimanche, Fax Culture, moment culturel du lundi en deuxième partie de soirée, ou encore Le Fond de la Corbeille, programme humoristique phare du samedi soir.

Du côté des nouveautés, Romaine Jean, présentatrice du Télé-journal pendant 7 ans, animera un nouveau talk show tous les mercredis. Et Massimo Lorenzi, adulé par les ménagères de moins de 50 ans, se chargera d’un magazine culturel se voulant moins élitiste que Fax culture. Plus de télé-réalité, une volonté de reconquérir un public jeune, développer le divertissement… Bref, rendre la télé suisse, jusqu’ici plutôt branchée info, moins sérieuse. Voici les recettes de son bain de jouvence.

La TSR, qui fêtera ses 50 ans en 2004, subit donc un véritable lifting. Il est connu que la crise de la cinquantaine n’est pas la plus facile à négocier. À la recherche d’une nouvelle identité, la TSR change de visage. Reste à espérer que les téléspectateurs apprécieront cette tentative de séduction.