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Les 4400 reviennent pour décrocher de nouveaux records sur M6

Cécile Raigne
Publié le 06/01/2006 à 01:03 Mis à jour le 06/01/2006 à 01:05

Après un an d’absence, Les 4400, le thriller paranormal à succès de M6 est de retour, non plus le mercredi, mais le vendredi soir. La chaîne rediffuse la première saison de la série, à raison de trois épisodes les 6 et 13 janvier. Puis les accros de la conspiration version 2005 retrouveront les inédits de leur programme à partir du 20, lors d’une soirée spéciale de deux épisodes suivis d’un documentaire exclusif de 12 min. Enfin, le 27, retour à un rythme plus économique avec un inédit, ouvrant la voie à deux épisodes de Medium, la nouvelle série événement de la chaîne, puis à Sex and the City, fidèle au poste, mais amputée d’un tiers. Et il y a fort à parier que nombreux seront encore les téléspectateurs ravis du voyage. A commencer par ce soir, où les nouvelles émissions de Julien Courbet sur TF1 n’ont qu’à bien se tenir.

Rappelez vous : une lumière bleue, d’étranges enlèvements, un retour groupé, amnésique, des pouvoirs inquiétants...Tout commence non loin de Seattle, lorsqu’en lieu et place d’une menaçante comète, réapparaissent inexplicablement 4400 personnes portées disparues entre 1946 et 2002. Ces individus n’ont pas changé depuis leur enlèvement, sauf qu’ils n’ont aucun souvenir de leur absence et que certains révèlent déjà des facultés extraordinaires... Une cellule spécifique du FBI est crée pour comprendre le phénomène et accompagner la réinsertion des 4400. Composée des agents Tom Baldwin (Joel Gretsch), Diana Skouris (Jaqueline McKenzie), et dirigée par Dennis Ryland (Peter Coyote vu dans E.T.), le NTAC va avoir bien du mal à faire face à cette situation d’exception...

L’année dernière, la première saison de la série avait crée la surprise en permettant à M6 de tenir tête à la toute puissante TF1 en prime time. En plus d’avoir battu le record d’audience de son diffuseur pour une série US à 20h50, Les 4400 lui avaient permis de devancer par deux fois les résultats de la première chaîne du PAF. Grâce à son pilote, qui avait réuni 6,2 millions de téléspectateurs, soient 23,6% de part de marché et relégué Evelyne Thomas et son C’était mieux hier ? à 21,6%. Et grâce à ses deux derniers épisodes qui, avec 6,1 millions de fans, avaient devancé Combien ça coûte ?. M6 avait misé et gagné avec une politique de fictions US inédites, et en programmant Les 4400 en prime. Atteignant même jusqu’à 40% de part de marché sur certaines cibles comme les enfants, les moins de 35 ans, et les femmes de moins de 50 ans. Un phénomène sans précédent pour la chaîne, mais qui n’a rien d’ufologique.

Créée par Scott Peters (scénariste sur Au-delà du réel : l’aventure continue, Highlander), produite par Francis Ford Coppola (Apocalypse Now, Le Parrain, Dracula) et René Echevarria (Dark Angel, Star Trek), The 4400 réunit au générique une somme de savoir-faire qui n’est pas étrangère à son succès. Rejeté par la Fox, le projet avait pourtant failli ne jamais voir le jour. Avant d’être commandé sous la forme d’une mini-série par la chaîne du câble USA Network, et de soulever l’enthousiasme du public et de la critique. En juillet 2004, avec 7,4 millions de téléspectateurs, le double épisode initial des 4400 atteint un record d’audience historique pour un Season Premiere, et la saison 1 fédère 6,2 millions de fidèles. In extremis, la chaîne rempile donc pour une seconde saison, contraignant les scénaristes à réécrire au plus vite le sixième épisode, calibré pour le dénouement. Les 13 nouveaux opus des 4400 ont depuis rencontré des scores plus modestes mais toujours euphorisants (« L’heure du réveil » II-1, a réuni 5,3 millions d’adeptes aux USA), tant et si bien qu’une saison 3 est déjà sur les rails.

L’engouement suscité par Les 4400 s’explique moins par la réalisation et les effets spéciaux, classiques, de la série, que par son ancrage dans une luxuriante matière scénaristique. Située au croisement de Rencontres du Troisième Type, X-Files, et des plus récents Roswell, Disparitions (mini-série de Spielberg dans laquelle Joël Gretsch déjà interprétait Owen Crawford, et diffusée actuellement sur Série Club) ou X-Men, elle réunit des thèmes chers à la science-fiction, comme le mythe des abductions ou la crainte d’une colonisation extra-terrestre. Elle puise aussi dans le policier et le scientifique, et surfe sur le genre paranormal, particulièrement tendance depuis l’an dernier (Threshold sur CBS, Invasion sur ABC, ou Surface sur NBC, dont les droits ont été achetés par TF1). Mais son approche est nouvelle : en se focalisant sur le retour des Disparus et sur leur inadaptation, la série s’ouvre à une dimension sociodramatique qui lui permet de ratisser un public plus large que les inconditionnels de la SF. Un savant mélange combinant feuilleton et arcs bouclés auquel il est difficile de ne pas se laisser prendre.

Avec une telle success story, on comprend donc pourquoi M6 programme la suite des 4400 en cette rentrée 2006, rentrée d’ailleurs synonyme pour la chaîne de recrudescence des fictions paranormales, des indétrônables Charmed et X-Files, aux créations de Stephen King, en passant par Medium, et l’arrivée des inédits de Dead Zone...