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Malcolm et Une nounou d’enfer : les atouts du 12.50 de M6

Cécile Raigne
Publié le 02/02/2006 à 00:55 Mis à jour le 24/02/2009 à 19:03

Les premiers chiffres l’ont confirmé : le nouveau JT d’Anne-Sophie Lapix vole vers le succès. Le 23 janvier dernier, son arrivée avait opéré un grand chambardement dans la grille du midi de la chaîne. Exit les 11 minutes du Six’midi. Au même horaire, la durée des infos était rallongée de moitié, la sitcom Malcolm réduite à un épisode depuis quelques semaines, pour introduire un doublon d’Une nounou d’enfer et accueillir le nouveau venu au milieu, bien au chaud. L’ex-petite chaîne qui monte s’appropriait un galon de plus en lançant son propre journal, présenté par la transfuge de LCI depuis peu à la tête de Zone Interdite. Le bien nommé 12.50 était né, au prix d’un réaménagement des cases fictions de la tranche 12h/13h30. Un scud pour les journaux télévisés des trois premières chaînes, mais surtout un nouveau pari pour M6, qui sans changer sa stratégie de programmation de séries familiales, amorce en douceur un nouveau positionnement.

C’est une entrée réussie que signe en cette fin janvier le nouveau modèle d’information selon M6. Avec 1,5 million de téléspectateurs au rendez-vous, soit 11% de part d’audience sur les 4 ans et plus, le plateau de la mi-journée réunit un bonus de 200 000 fidèles par rapport à son prédécesseur tout en images. Un succès qui tient pour partie à la formule. En choisissant de concevoir un journal proche, pratique et concis, présenté par une journaliste aussi charmante que chevronnée, M6 semble avoir trouvé la juste recette pour élargir son audience et asseoir sa crédibilité, tout en n’effrayant pas son cœur de cible : les ménagères de moins de 50 ans et les jeunes. Car telle était bien la difficulté : développer l’information qui sied à toute chaîne de référence, sans pour autant perdre le public de la sacro-sainte mi-journée, habitué à regarder ses fictions fétiches au déjeuner.

Depuis 20 ans, M6 propose le midi à ses téléspectateurs des séries familiales, par opposition aux jeux (Attention à la marche, Les Z’amours, La cible) et aux journaux télévisés de ses principaux concurrents. Au menu, des dramas en costumes (La petite maison dans la prairie (diffusée 17 fois), Docteur Quinn : femme médecin) et des sitcoms américaines (Ma sorcière bien aimée, Papa Schultz, Le Cosby Show, Madame est servie, Notre belle famille...) que d’innombrables rediffusions ont installé dans la mémoire collective de tout télévore qui se respecte. Ces séries ont l’avantage de compter entre 140 et 250 épisodes, donc de 6 à 11 mois de programmes, à raison d’une livraison quotidienne. Une des marques de fabrique de la chaîne qui lui permet de rassembler à moindre coût.

Pour gagner des téléspectateurs, il a suffi au 12.50 de griller la priorité aux piliers du genre, en démarrant dix petites minutes avant les éditions de TF1 et France 2. Mais pour ne pas en perdre, il faut aussi jouer serrer. Aujourd’hui, loin de disparaître, deux de ces fictions familiales sont les alliées de M6 pour lancer son JT. Et pour amorcer la transition, la chaîne a misé sur deux sitcoms qui cumulent les atouts.

A 11h50, on retrouve donc la « tête d’ampoule » Malcolm, la comédie aux 6 Emmy Awards, narrant les déboires quotidiens d’une famille déjantée, vivant au rythme des frasques de ses cinq fils. Ce produit de la FOX créé en 2000, et qui prend fin en mai prochain, a finalement trouvé son public français l’an dernier à cet horaire, après des déboires en prime time et en pre-access. Et beaucoup attendent avec impatience sa saison 6 inédite.

Puis suivent deux épisodes d’Une nounou d’enfer lancée en 1993 par CBS. Et dans laquelle l’excentrique Fran Fine vient bouleverser les habitudes de la so British famille Sheffield, au milieu d’un défilé de stars. Après avoir gagné ses lettres de noblesse à 20 heures, la nounou est revenue à 12h20 et 13h05, juste avant et juste après les informations, pour resserrer les mailles du filet...

Une question se pose : une fois le JT installé, en reviendra-t-on aux inconditionnels dinosaures de la 6 ? A l’heure où la chaîne accentue ses efforts en matière d’achat et de production de fictions, il est à craindre que ces leitmotivs ne soient trop surannés pour cohabiter avec la rédaction moderne d’Anne-Sophie Lapix et les visées généralistes de la chaînes. Pourtant, il est difficile d’imaginer l’ancestrale famille Ingalls définitivement rayée de la grille...