Toutelatele

Natacha Polony (LCI) : « Il n’y a pas de revue de presse qui ne soit pas éditorialisée. La seule différence est que je l’assume »

Paul Gratian
Publié le 03/09/2017 à 18:42

Chaque matin aux côtés de Julien Arnaud et de Roselyne Bachelot sur LCI, Natacha Polony apporte son éclairage sur l’actualité à travers sa revue de presse. Pour Toutelatele, elle est revenue sur cet exercice qu’elle réalisait déjà sur Europe 1 ainsi que sur On n’est pas couché.

Paul Gratian : En quoi votre revue de presse de LCI diffère-t-elle de celle que vous faisiez sur Europe 1 ?
Natacha Polony : Par principe, à partir du moment où on ajoute de l’image, cela modifie la façon dont les choses vont être perçues donc on ne va pas forcément mettre en avant les mêmes sujets et les présenter de la même manière. On va s’appuyer sur le visuel ainsi que sur le son des radios. Cela augmente le champ de vision des téléspectateurs. La revue de presse est aussi moins écrite puisqu’on écrit beaucoup moins en télévision donc ce sera peut-être plus spontané. Cela m’emmènera à être plus acide.

Votre revue de presse restera-t-elle éditorialisée ?
Bien sûr. Franchement, il n’y a pas de revue de presse qui ne soit pas éditorialisée. La seule différence est que je l’assume. Par définition, une revue de presse est un éditorial puisque l’on fait sa propre conférence de rédaction chaque matin et que l’on choisit de mettre en avant tel ou tel sujet. C’est un choix éminemment personnel.

Comment travaillez-vous cette revue de presse ?
En lisant beaucoup. Je choisis les thèmes une fois que j’ai tout lu et il peut m’arriver de laisser un thème qui est très présent dans l’actualité parce que j’estime que la presse écrite et les matinales radio n’ont pas apporté de valeur ajoutée par rapport à ce que nous avons sur l’antenne.

« J’essaie d’analyser la forme, car c’est du fond qui remonte à la surface »

En dehors de cela, quel est votre rôle lors du 10/12 heures ?
Je participe à l’interview, c’est-à-dire que j’interpelle l’invité. J’essaie aussi de décrypter sa façon de répondre aux questions de Roselyne [Bachelot] et de Julien [Arnaud]. En fin d’entretien, je reviens sur les mots qu’il a employés, la façon dont il s’est positionné… J’essaie d’analyser la forme, car c’est du fond qui remonte à la surface.

Lors de la matinale, vous participez à la rubrique « Regards croisés » avec Fabien Namias, chaque jour à 8h45. En quoi vos façons d’aborder l’actualité se complètent-elles ?
Nous n’avons ni la même culture journalistique, ni la même histoire. Nous avons des positionnements intellectuels et idéologiques différents donc, dans le respect et dans une entente cordiale, nous opposons certains points de vue ou nous les complétons.

« Le numéro avec le retour de tous les chroniqueurs de On n’est pas couché était un formidable coup médiatique »

Avant le premier tour de l’élection présidentielle, vous aviez retrouvé tous les chroniqueurs de On n’est pas couché pour une émission spéciale. Aimeriez-vous retenter cette expérience ?
J’essaie toujours d’avancer et de progresser. Cette émission était surtout un formidable coup médiatique. Il y a toujours de très mauvaises audiences à On n’est pas couché les soirs où il n’y a pas d’invités politiques donc c’était une façon de pallier ce problème. C’était bien joué de leur part.

Quel est votre regard sur l’arrivée de l’écrivain Christine Angot ?
Je vais éviter de me prononcer...