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Natacha Polony (Polonium) : « Les téléspectateurs veulent entendre la voix de ceux qui agissent et ont des idées nouvelles »

Nacer Boubekeur
Publié le 30/10/2015 à 19:49 Mis à jour le 04/12/2015 à 18:01

Dès le 30 octobre en seconde partie de soirée, Natacha Polony arrive sur Paris Première avec sa propre émission, baptisée « Polonium ». Apres « On n’est pas couché » et « Le Grand Journal de Canal+ », à elle de mener le débat sur la chaîne qui compte déjà dans son écurie Zemmour et Naulleau.

Nacer Boubekeur : À quoi doivent s’attendre les téléspectateurs en regardant la première de votre nouvelle émission, Polonium ?

Natacha Polony : Ils peuvent s’attendre à tout ! Polonium doit être explosif et corrosif. C’est un programme de seconde partie de soirée et il dure 70 minutes, ce qui est long et nous donne du temps. Il y aura du débat, des interviews en tête à tête avec le principe systématique de la liberté de parole. Mon cahier des charges est de faire en sorte que les gens présents dans Polonium se lâchent, et qu’ils disent réellement ce qu’ils ont au fond des tripes. C’est une émission d’actualité, avec un énorme travail derrière.

Pourquoi avoir choisi de déplacer l’émission en dehors des studios ?

On fait disparaître le « décorum » de la télévision pour les mettre dans une situation où on va aller les chercher dans leurs derniers retranchements. Le but est de les pousser à aller au bout de leurs raisonnements, de défendre leurs idées. Nous devons faire surgir des instants, comme lorsque les gens sont au bistrot et qu’ils disent ce qu’ils pensent. Mon envie n’est pas de faire de la télévision, mais du contenu, de la pensée.

Quels seront les sujets abordés ?

Comme dans ma revue de presse sur Europe 1, nous allons balayer un très large spectre de thèmes. Nous traiterons ainsi des sujets qui préoccupent les gens, le genre de sujets qui fait parler à la machine à café ou en famille. Il y aura des personnes qui font l’actualité et qui réfléchissent l’actualité. Des personnalités pas forcément connues, mais qui, selon moi, mériteraient d’être entendues.

« J’adore Maïtena Biraben, elle mérite d’être là et c’est une promesse extraordinaire pour Le Grand Journal »

Quels invités ne voulez-vous donc pas accueillir par exemple ?

Ceux qui font le tour des plateaux, conseillent les princes depuis trente ans et viennent ensuite nous expliquer pourquoi ça ne va pas. Ces gens-là sont des repoussoirs absolus, les téléspectateurs n’ont plus envie de les voir. Ils veulent entendre la voix de ceux qui ont les mains dans le cambouis, qui agissent, qui ont des idées nouvelles, qui n’ont pas peur de débattre et qui n’ont pas peur de prendre des risques intellectuels.

La saison dernière, vous étiez au sein de l’équipe du Grand Journal. Que pensez-vous de la nouvelle formule de l’émission ?

J’adore Maïtena Biraben, elle méritait d’être là et c’est une promesse extraordinaire pour l’émission. Sur la forme, ce n’est pas ma tasse de thé parce que si j’avais accepté d’y aller l’année dernière c’est que l’on m’avait expliqué que nous n’allions pas mettre le premier ministre de la France sur le même plateau qu’une petite chanteuse. Ce qui m’étonne, c’est qu’on nous dit qu’on va faire une émission nouvelle, mais qu’on refait un mélange des genres qui existait avant. C’est un choix...

Quel est votre avis sur Yann Moix dans On n’est pas couché ?

C’est une personne brillante et intelligente. Il apporte un souffle, une culture générale et une certaine ouverture. Quelqu’un qui aime la littérature et qui aime les mots, je ne peux qu’admirer.