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Pékin Express 5 > Solange & Hervé retracent leur parcours

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Directeur de la publication
Publié le 21/06/2010 à 12:14 Mis à jour le 27/06/2010 à 19:34

Vrais globe-trotters, Solange & Hervé n’ont guère été effrayés par les quarante jours passés au sein de l’aventure Pékin Express. Et les séniors de cette édition 2010 sont loin d’avoir démérité en quittant le jeu à la 10e étape, aux portes de la demi-finale. Retour sur l’aventure inattendue de ces deux montagnards...

Jérôme Roulet : Par quoi avez-vous été motivé pour participer à l’aventure Pékin Express ?

Solange : On appréciait le concept du jeu, avec 1 euro par jour, le sac à dos, l’auto-stop... On n’avait rien à se prouver en particulier, mais on voulait vivre une aventure.

Hervé : Et en plus, on aime beaucoup voyager ! Alors, on s’est dit « Pourquoi pas ? »

Quelle a été votre réaction lorsqu’on vous a annoncé votre participation au jeu ?

Solange : On a sauté en l’air ! Je n’y croyais pas ! Je pensais qu’il fallait être pistonné moi pour faire Pékin Express !

Hervé : C’était le bonheur ! C’est incroyable que sur 28 000 lettres, on nous ait choisis !

En tant que sénior, avez-vous suivi un entrainement particulier avant de partir ?

Hervé : Oui, à notre âge, il faut faire un peu d’entrainement ! Dès le mois de juin 2009 (le tournage a eu lieu en novembre et décembre, ndlr), on a doublé la dose de marche. On a aussi fait attention à ce que l’on mangeait, car si on arrive là-bas et qu’on n’est pas en forme, on subit. On a eu aussi des vaccins, des visites médicales... Bref, on vit Pékin Express depuis un an !

Comment avez-vous réagi lorsque vous avez découvert que vous étiez les séniors de cette édition ?

Solange : Dans la forêt amazonienne, on a compris qu’on était les plus vieux, avec 20 ans de différence avec le dernier des plus jeunes ! Là on s’est dit, il va falloir s’accrocher (rires). Mais on savait qu’on était physiquement résistant. On voulait rester le plus longtemps possible et je crois qu’on a fait preuve de ténacité...

Vous semblez assez aguerris. Êtes-vous des baroudeurs dans l’âme ?

Solange : On fait beaucoup de marche à pieds et de randonnée. On a fait les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, soit 2000 kilomètres avec le sac à dos pendant deux mois et demi. Ça nous a beaucoup aidés pour Pékin Express. On pratique aussi le vélo, le ski, la danse...

Vos caractères opposés, mais complémentaires, vous ont-ils beaucoup aidé pour évoluer dans le jeu ?

Hervé : Je suis beaucoup plus calme que Solange. Mais si je m’énerve... (rires). On ne l’a pas vu dans Pékin Express car je n’ai guère eu de raison de m’énerver.

Solange : C’est la « force tranquille » comme ils disent. Il m’aidait beaucoup dans le physique, et moi je l’aidais dans la tchatche. Hervé n’aimait pas faire l’auto-stop, alors je le faisais en parlant en espagnol, car je le maitrise un peu plus que lui. On s’est bien complété...


Vous avez su manier l’espagnol avec brio. Aviez-vous pris des cours ?

Solange : Pas du tout ! Avant de partir, on avait révisé l’anglais plutôt que l’espagnol (rires). On pensait aller en Australie... Je n’ai jamais pratiqué l’espagnol de ma vie, c’est celui que j’ai appris à l’école qui m’est revenu. Comme quoi c’est comme la bicyclette, ça ne se perd jamais...

Cette saison a été placée sous le signe des conflits. Comment l’avez-vous vécu « sur le terrain » ?

Solange : On ignorait vraiment ces grandes combativités entre certains ! On les a découvertes à la télévision ! On ne s’attendait pas à des clashs aussi « gras » et « violents ». C’est un peu dommage car beaucoup d’enfants regardent. Mais, à la télé, faut que ça bouge pour que ça attire de l’audience... Avec Hervé, on était trop calme, et ça n’aurait pas donné autant d’audience si tout le monde avait été comme nous (rires).

Hervé : Mais dans le camp, tous ensemble, il n’y avait aucun problème. Tout le monde était sympathique, on rigolait bien. Ils se sont surtout énervés sur la route.

Cependant, Solange vous avez laissé exploser votre colère lors de la 10e étape, au bord de la route...

Solange : (rires) Je commençais à fatiguer et à m’énerver. C’était toujours les mêmes qui voulaient partir les premiers, et ce, sans faire de concessions... Mais nous étions tous là pour la même chose donc il n’y avait aucune raison que les uns et les autres partent en premier. Alors, j’en ai eu marre et je me suis dit : « Pourquoi pas nous ! »

Cécilia & Matthieu étaient-ils les candidats les plus redoutables ?

Hervé : Leur métier, c’est sportif, donc ils sont entrainés. Ils font Pékin express pour gagner, mais ils n’étaient pas les seuls ! La plupart des jeunes, qui prennent des jours de congé sans solde, n’ont pas la même approche du jeu. Ils sont là pour gagner de l’argent, nous pour voir du pays...

Retraçons les moments forts de votre aventure. Le premier est certainement Solange sur un cheval...

Solange : J’ai eu la peur de ma vie ! (rires) J’ai tiré sur les rênes, le cheval est parti au galop !

Puis, direction le désert... Était-ce l’épreuve la plus difficile ?

Hervé : Le désert, c’était dur, mais vraiment bien. L’épreuve la plus difficile était Buenos Aires, sous la pluie toute la journée. C’était l’enfer, on ne pouvait pas faire de stop.

Solange : Il y avait aussi la fatigue, on n’avait pas mangé de la journée, on était cassé !

L’épreuve du Tango n’a -semble t-il- pas été si évidente pour vous...

Hervé : On a oublié toute la chorégraphie, apprise 3 ou 4 heures avant. On a donc dansé comme on a l’habitude de le faire en France. Yousra & Randa ont très bien dansé sur cette épreuve, c’était les meilleures ! Matthieu, lui, ne dansait pas... Cécilia a tout fait !

Solange : Cécilia nous a dit après qu’elle avait fait 7 ans de danse classique. On n’aurait même pas dû apprendre la chorégraphie si on avait su (rires).


Cependant dans cette épreuve, le véritable problème semble avoir été le choix de la robe de Solange...

Solange : Oui ! (rires) C’était des tailles uniques, pour les jeunes. A 60 ans, on n’a pas le même corps qu’une gamine. Ça me saucissonnait. Je n’arrivais pas à trouver ce qu’il me fallait. Je gueulais... J’ai tout essayé et fini par mettre une robe, qui n’était pas des plus moches, mais qui ne m’allait pas du tout !

Vous avez été victime de malchance sur la route. Vous avez échappé, entre autres, à un sérieux accident...

Solange : Là c’était vraiment LA peur de ma vie... On a fait trois têtes à queue sur la route à 120 km/h et on a fini en marche arrière sur le côté gauche. Si un camion était arrivé en face de nous, on finissait en confettis. On n’a rien eu, c’est miraculeux ! Et le fait d’avoir continué le jeu, c’était bénéfique parce qu’on a vite oublié cet incident.

Pékin Express, était-ce vraiment aussi dur que vous le pensiez ?

Solange : C’est plus dur ! C’est le stress permanent. Nous avons très peu de repos, on dort pratiquement toujours par terre, on boit que de l’eau et on mange peu. Au final, on n’a pas besoin de faire Weight Watchers ou autres... Pékin Express, c’est le régime garanti (rires)

Hervé : J’ai perdu 10 kilos en quarante jours, Solange, 7 kilos !

À certains moments, aviez-vous envie de tout laisser tomber et rentrer en France ?

Hervé : Non ! À un moment dans le désert, on pensait perdre... Mais on n’a jamais voulu abandonner.

Solange : Il y a quand même 28 000 candidats qui se sont inscrits, on a eu la chance d’être choisi. C’est impossible d’abandonner !

Les images montrées à la télévision sont-elles fidèles à ce que vous avez vécu sur place ?

Solange : Ils ont filmé 1500 heures, et ils passent à la télé 32 heures, c’est un vrai concentré ! On ne voit pas grand-chose de ce qu’on a vécu, surtout au début où il faut montrer les dix équipes. C’est un peu frustrant.

Hervé : Mais le montage est vraiment bien fait. C’est fidèle à ce qu’on a vécu.

Pékin Express a-t-il changé votre vision des choses, et du monde ?

Solange : Désormais, on prend tout le monde en stop (rires). On navigue beaucoup donc vous pouvez nous rencontrer dans toute la France. On faisait aussi beaucoup d’humanitaire, et ça renforce notre idée. On va faire le Pérou, et puis retourner en Équateur et au Chili pour voir les gens qui nous ont reçus.

Hervé : Mais maintenant, on ira avec la carte de crédit ! (rires)

Solange : En tout cas, l’impact de Pékin Express est extraordinaire, je n’en suis pas revenue, surtout auprès des enfants. On est, par exemple, allé dans deux écoles car les enfants voulaient nous poser des questions sur l’aventure... C’est génial !