Toutelatele

Ramzi Malouki

Catherine Nardone
Publié le 30/05/2005 à 00:20 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

Ramzi Malouki est connu du public pour ses magazines révélant les dessous du cinéma hollywoodien (Hollywood 26, Hollywood Live...). Correspondant à Los Angeles, le journaliste couvre le procès Michael Jackson lors d’une chronique diffusée dans La matinale de Canal +. Egalement animateur pour la chaîne E ! Entertainment, Ramzi a notamment présenté une édition spéciale revenant sur les moments forts du procès Jackson. Pour Toutelatele, il revient sur cette affaire et son parcours...

Catherine Nardone : Dans le cadre du procès de Michael Jackson, la chaîne américaine E ! Entertainment a mis en place un dispositif spécial. En quoi consiste-t-il ?

Ramzi Malouki : Le juge ayant interdit les caméras dans le tribunal, E ! Entertainment a décidé de reconstituer les audiences sous forme de fiction. Des informateurs sont dans la salle pendant le procès et retranscrivent les scènes. Puis, une équipe de la chaîne sélectionne les moments forts et le tournage commence avec les acteurs/sosies. La diffusion a lieu le lendemain.

Catherine Nardone : Quelle importance accordent les médias américains à ce procès ?

Ramzi Malouki : Beaucoup parce que c’est Michael Jackson, une star impliquée dans un cas d’agression sexuelle. Un business énorme s’est créé autour de cette affaire ! Par exemple, un avocat loue son toit, sa fenêtre et sa place de parking jusqu’à 2500 $ par jour ! Ce procès est un excellent moyen d’avoir un regard sur le système judiciaire américain et les paradoxes de l’Amérique.

Catherine Nardone : Dans le cadre de ce procès, vous avez animé une édition spéciale du week-end sur E ! Entertainment. En quoi consistait cette émission ?

Ramzi Malouki : C’était un récapitulatif des évènements de la semaine. Le but était de faire un parallèle entre le système judiciaire français et américain en compagnie d’une avocate et de deux journalistes. On décortiquait le procès en y portant un regard français, même si nous étions basés à Los Angeles. C’était un magazine d’information et de divertissement parce qu’après tout, c’est Michael Jackson, le roi de la pop.

Catherine Nardone : Quel est votre rôle dans La matinale sur Canal + ?

Ramzi Malouki : Je tiens une chronique quotidienne qui revient sur le procès, comme une sorte de feuilleton. Mon boulot est d’être dans la proximité : je prends le téléspectateur par la main et je l’emmène à Los Angeles pour lui faire vivre cette affaire comme s’il y était.


Catherine Nardone : Cela n’a pas été trop dur de se faire une place parmi les journalistes américains ?

Ramzi Malouki : Je suis franco-américain donc c’est beaucoup plus facile. L’avantage est que je porte un regard français sur l’Amérique. Sauf que je ne suis pas un envoyé spécial mais un correspondant permanent. Pour moi, l’approche d’Hollywood est la même que si on m’avait envoyé en Afghanistan. J’ai d’abord dû comprendre le terrain et les règles à suivre à Hollywood. Si tu les suis pas, t’es grillé ! Pour ma part, j’ai un accès privilégié car je suis membre des Golden Globes. Je commente aussi la cérémonie ainsi que d’autres comme celle de Miss Tahiti. Mais ça, c’est la cerise sur le gâteau ! Là-bas, je recharge mes batteries...

Catherine Nardone : Quelle est la différence entre le traitement de l’information français et américain ?

Ramzi Malouki : L’information américaine est continue contrairement à l’information française qui est fluctuée. Ils sont fous des superlatifs alors que nous, on se contente d’un sujet, un verbe et un complément. Ils n’ont pas la même approche du journalisme. Le présentateur qui est à l’antenne n’est pas forcément journaliste, il se contente de lire le prompteur. Parfois, il ne sait même pas de quoi il parle ! L’écriture des journalistes français est complètement différente et au niveau du contenu, on a un regard plus critique.

Catherine Nardone : Suivez-vous l’actualité de la télévision française ?

Ramzi Malouki : Je suis abonné à TV5 aux Etats-Unis. J’ai aussi un logiciel qui me donne tous les journaux télévisés français. Pour les séries, je les regarde en avant-première mais je n’ai pas le temps de les suivre assidûment. J’écoute également la radio française.

Catherine Nardone : Quels sont vos projets ?

Ramzi Malouki : Je vais continuer à faire mes chroniques et mes émissions pour le câble. J’ai aussi deux nouveaux modules courts en projet pour Cinécinéma et je réfléchis sur le concept de grands reportages musicaux en format court. J’aimerais bien revenir à la radio mais je n’ai pas le temps. Il y a une certaine magie qu’on ne retrouve pas à la télé. Mais j’ai une chance énorme d’être payé pour faire ce que j’aime ! Je voyage beaucoup et je délire avec des stars sur des tapis rouges ! Je vis au jour le jour car c’est pas moi qui fais fonctionner l’actu mais c’est l’actu qui me fait fonctionner.