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Sandrine Sarroche (Zemmour & Naulleau) : « Le côté donneur de leçons m’agace chez les politiques »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 25/04/2018 à 18:35

Depuis cette saison, Sandrine Sarroche livre ses chroniques décalées et musicales dans la « Super Semaine » de Zemmour & Naulleau, chaque mercredi à 20h50 sur Paris Première. L’humoriste s’est entretenue avec Toutelatele pour revenir sur son arrivée à la télévision tout en faisant un point sur sa carrière et ses ambitions.

Joshua Daguenet : Comment avez-vous succédé à Tanguy Pastureau dans la case humour de Zemmour & Naulleau ?

Sandrine Sarroche : J’ai passé un casting cet été où j’ai réalisé le même exercice que d’habitude et cela leur a plu. J’ai été surprise quand ils sont venus me voir. L’an dernier, plusieurs personnes de M6 ont assisté à mon spectacle et Téva était partenaire. Mais ce n’est pas du piston (rires).

Quel était votre premier objectif en débarquant chaque mercredi soir sur Paris Première ?

Je fais du one-woman show donc mon objectif est toujours de me faire connaître. Je prends énormément de plaisir à faire cette émission. Le ton est très libre et je peux faire certaines choses que des humoristes ne peuvent pas, et notamment chanter.

Votre ton grinçant est accompagné par de nombreux jeux de mots caractérisant votre écriture. N’avez-vous pas manqué une vocation de romancière ?

Cela me flatte beaucoup, j’adorerais essayer ! J’ai eu des sollicitations mais je n’ai pas encore franchi le pas car j’ai l’impression que les romanciers sont solitaires. Je joue et j’écris toute seule donc cela me freine dans ce travail mais je pense y venir.

Dans Zemmour & Naulleau, vous achevez souvent vos chroniques en chanson. Quels artistes vous inspirent ?

J’ai été « biberonnée » durant ma jeunesse à Sylvie Joly. Elle était l’incarnation de la Parisienne et la bourgeoisie. Elle avait l’air sûrement d’elle. J’ai aussi beaucoup aimé Dupontel ou encore Le Luron. J’aime les gens drôles et qui ont un propos. Je veux qu’il me reste quelque chose d’un spectacle. J’ai été aussi inspirée par Valérie Lemercier. Je connais un grand nombre de chansons et je suis la compagne idéale du karaoké.

« J’aime les gens drôles et qui ont un propos »

Avez-vous découvert un nouveau métier en écrivant et interprétant pour la télévision ?

Je fais cela depuis longtemps. Je fais beaucoup de spectacles privés sur mesure et là, je crée et mélange des chansons. J’ai la chance de travailler avec François Bernheim qui a découvert Renaud mais aussi Patricia Kaas. J’écris et lui compose des chansons éphémères qui ne sont interprétées qu’une fois.

Eric Zemmour et Eric Naulleau ne sont pas réputés pour être les boute-en-train du « PAF » mais ils sont toujours très réceptifs à votre « Super Semaine ». N’est-ce pas là une preuve évidente de votre succès sur Paris Première ?

Je suis ravie de ça. Non seulement les deux Eric mais aussi Alba Ventura et Anaïs Bouton. C’est un bonheur d’enregistrer l’émission à leurs côtés. L’ambiance est très bonne en coulisses avec les producteurs, les journalistes, les maquilleuses, les techniciens de l’image et du son.

Vous jouez actuellement le spectacle « La loi du talon », dont le titre renvoie à vos études de droit mais aussi à une volonté de dénoncer les inégalités. Celles entre les hommes et les femmes sont-elles trop présentes ?

Oui. Pour moi, faire des sketchs est une façon de faire passer les messages en douceur et de m’éviter des procès. Jusqu’à présent, je touche du bois, je n’ai jamais eu de problème mais j’espère que la scène restera un espace de liberté plus important que la télé. Heureusement, nous n’avons pas encore de CSA du théâtre. L’humour est ma façon d’être militante mais je ne suis pas une intégriste.

« Zemmour & Naulleau a de gros fans »

Le public masculin peut-il se retrouver dans votre spectacle ?

C’est assez touchant car au départ les hommes accompagnent leurs femmes et ensuite ce sont eux qui m’en parlent le plus et ils envoient beaucoup de leurs amis. J’ai un sketch sur la naissance du bébé où l’homme est absorbé par son travail et à plusieurs reprises, des hommes sont venus me voir en disant qu’ils ont été touchés et ils m’ont remerciée. C’est bien plus gratifiant pour un humoriste qu’un simple « bravo ».

Vous avez réalisé des clips pour vous moquer des politiciens, « Ne me tweete pas », « Anne Hidalgo dans le métro ». Sont-ils des cibles plus faciles que les autres ?

Oui, car tout le monde les connaît. Si on parle de sa belle-sœur, c’est plus difficile à identifier. L’avantage de ces chroniques est qu’elles sont rattachées à l’actualité. Le côté donneur de leçons m’agace chez les politiques et j’essaie de repérer les incohérences. C’est un peu « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ».

Si vous deviez écrire une chronique sur votre présence dans l’émission la saison prochaine, diriez-vous Sandrine « S’arrache » ou Sandrine « S’accroche » ?

C’est mieux « S’arrache » car « S’accroche » c’est comme la moule ou l’arapède qui s’accroche mais la vérité est quand-même au milieu. Pour faire ce métier, il faut s’arracher et s’accrocher. Je ne sais pas encore si je continuerai la saison prochaine, les décisions sont prises au dernier moment. On enregistre jusqu’à la mi-juin cette saison. Beaucoup de gens me rapportent qu’ils adorent l’émission, elle a de gros fans.