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Thierry Roland dit tout sur l’Euro 2008

Emilie Lopez
Publié le 06/06/2008 à 14:42 Mis à jour le 14/03/2010 à 22:17

Quatre ans après avoir fait ses adieux à « ses » Bleus sur TF1, Thierry Roland s’apprête à retrouver l’Equipe de France, sur M6 cette fois. A quelques heures du coup d’envoi de l’Euro, l’ancien acolyte de Jean-Michel Larqué nous livre ses impressions sur cette compétition d’exception, et sur le groupe retenu par Raymond Domenech. Non sans évoquer les dix ans de la victoire en Coupe du Monde, pour lequel il n’a pas hésité à reprendre le micro...

Emilie Lopez : L’Euro 2008 commence dans quelques jours pour l’Equipe de France. Avez-vous eu quelques surprises en découvrant la liste définitive des 23 joueurs retenus ?

Thierry Roland : Oui, j’ai été surpris, parce que je ne pensais pas que Raymond Domenech allait être suffisamment courageux. Ce n’était pas simple pour lui d’éliminer des hommes avec lesquels il avait l’habitude de travailler, comme Landreau ou Cissé, mais il l’a fait, et on se retrouve avec une liste de bonne qualité...

Que pensez-vous de l’absence d’Hatem Ben Arfa, de la sélection de Bafetimbi Gomis à la place de Djibril Cissé ou encore de l’éviction de Landreau au bénéfice de Steve Mandanda ?

A partir du moment où il ne prenait pas Cissé, il prenait Gomis, parce qu’il avait été exceptionnel pendant le premier match de préparation, c’était donc difficile de l’éliminer. Ben Arfa de son côté n’a pas beaucoup joué avec Lyon cette saison, c’était un peu une année tronquée pour lui... Quant à Mandanda, il a fait une bonne saison, il a plus sa place que Landreau, qui lui, pour le coup, a totalement raté son année...

Après des adieux en 2004, vous commenterez finalement à nouveau un match de l’Equipe de France, le 9 juin prochain à 18 heures sur M6. Cela vous a-t-il manqué ?

Quand j’ai fait mon dernier match, contre la Pologne en novembre 2004, je pensais que c’était la dernière fois. Cela avait été annoncé un peu partout, il y avait donc beaucoup de banderoles affichées par les spectateurs à cette occasion, c’était très émouvant. Mais pour être sincère, cela ne m’a pas « manqué » à proprement parler, car je pars du principe que dans la vie il y a toujours un début, un milieu et une fin. Et là on était arrivé à la fin... Mais il y a un dicton français qui dit « il ne faut jamais dire jamais », et au final ça s’est vérifié !

Vos retrouvailles avec les Bleus se feront cette fois aux côtés de Franck Leboeuf. A-t-il été facile de trouver des automatismes avec lui, après avoir été associé à Jean-Michel Larqué pendant des années ?

C’est sûr que ce n’est pas pareil. Avec Jean-Michel on a fait plus de 25 ans ensemble. Mais je pense que c’est un bon choix d’avoir repris Franck Leboeuf. Je le connais depuis très longtemps. Il me taquine de temps à autre, c’est un bon pote. Je suis très content, après la Coupe du monde 2006, de faire cet Euro avec lui.

Vous ne cessez de répéter que ce premier match de la compétition, contre la Roumanie ce 9 juin, sera primordial. Pour quelles raisons ?

Cette rencontre est très importante car elle conditionne tout. Si vous gagnez, vous avez déjà un pied en quart de finale. Et si vous perdez, vous êtes un peu dans la mouise, parce qu’après il vous reste à jouer les Pays-Bas et l’Italie. Et ça, c’est loin d’être facile !


La rencontre France/Italie sera proposée sur M6 le 17 juin prochain à 20h45. Vous attendez-vous à un beau match ?

Dans tous les cas, ce sera une belle affiche ! Mais il se peut que le match n’ait pas une grosse importance, sinon pour le classement de la poule. Si les équipes se sont bien comportées, il se peut qu’elles arrivent toutes les deux qualifiées. La rencontre n’aura donc plus la portée qu’on veut bien lui accorder aujourd’hui. Quoi qu’il arrive, un France/Italie reste une rencontre un peu à part. D’autant plus que les Italiens sont Champions du monde, on est bien placés pour le savoir !

Le 12 juillet prochain, la France célèbrera les dix ans de la victoire des Bleus en Coupe du Monde. Pour cette occasion, vous avez accepté de commenter à nouveau ce fameux France/Brésil, qui sera projeté dans certaines salles dès le 7 juin prochain, et diffusé sur W9 le 12 juillet. Pour quelles raisons ?

TF1 ne voulait pas que l’on reprenne les commentaires que nous avions faits à l’époque, Jean-Michel et moi. Donc on m’a demandé de re-commenter cette finale, ce que j’ai fait, avec Jean-Marc Ferreri. Je pense que c’est un gros événement. C’est souvent le cas lorsque arrivent les dates anniversaires fixes...

Le fait que vous ayez commenté à nouveau cette finale signifie que le fameux « Maintenant on peut mourir ! » a disparu ?

Non, je l’ai remis ! Je me suis efforcé de faire un commentaire qui était mi-mai 2008, mi-juillet 98. C’était un petit travail d’équilibriste, mais le résultat ne me semble pas trop mal !

Cette phrase a particulièrement marqué les esprits. Cela doit vous amuser de voir que tout le monde la garde en mémoire...

Oui, car ça m’est venu à la bouche comme ça, et les gens ne l’ont pas oublié. Souvent, dans les reportages, on retrouve certaines de nos petites phrases, qui sont restées dans la mémoire collective. C’est vrai, cela fait plaisir et ça prouve que les gens nous écoutaient !

Le 25 mars dernier, Thierry Gilardi décédait des suites d’une crise cardiaque. En cette période particulièrement riche sur le plan footballistique, l’une de ses spécialités, il est logique d’évoquer son nom...

Je le connais depuis 25 ans, et je n’étais pas en France mais aux États-Unis lorsque j’ai appris son décès (il marque une pause, ému). Ça m’a vraiment fait un choc, qui n’est pas encore digéré aujourd’hui, car on a vraiment du mal à imaginer qu’il est parti si brutalement et tellement jeune. Forcément, on pense à lui...