Toutelatele

Top Chef 2012 > Et le vainqueur est...

Tony Cotte
Publié le 09/04/2012 à 20:55 Mis à jour le 10/04/2012 à 16:06

Stéphane Rotenberg sur M6

Quatorze espoirs sont venus s’essayer au plus grand concours de cuisine réservé aux professionnels. Ces virtuoses des fourneaux ont fait preuve de technique, de réactivité et de sang froid. Désormais, ils ne sont plus que trois : Cyrille, Jean et Norbert. Le trio est départagé le temps de deux épreuves « incroyables »...

À finale exceptionnelle, lieu exceptionnel. Les candidats ont rendez-vous à la Gare de Paris Austerlitz pour cuisiner dans un train de légende, l’Orient Express. Il ne s’agit pas forcément de l’endroit idéal pour concocter des plats. Christian Bodiguel, chef des lieux depuis 27 ans, prévient les prétendants au titre de Top Chef : il faut avoir l’espace le plus petit possible, compte tenu des mouvements du véhicule. En guise de conseil, celui-ci indique qu’il est préférable de poser un torchon humide sur le plan de travail pour stabiliser les différents outils. Autre contrainte pour les finalistes : réaliser un menu imposé. L’entrée doit ainsi se faire à base de homard, foie gras et de ris de veau. Le plat, lui, est un filet de bœuf et une jardinière de légumes. Quant au dessert, il consiste à revisiter le crumble aux poires.

Avant le départ, Cyrille, Jean et Norbert ont dix minutes pour récupérer les ingrédients nécessaires dans le garde-manger, situé à quai. Une fois à bord, ils ont ainsi deux heures et trente minutes pour réaliser l’épreuve, à l’issue de laquelle l’un d’eux sera éliminé de la compétition. «  On est content d’être dans l’Orient Express, mais on s’en fout, on est là pour gagner », résume Jean. Première difficulté : les casseroles débordent avec les mouvements du véhicule et la vaisselle tombe. Malgré tout, Cyrille parvient à concocter une tarte fine de homard et de ris de veau sur un lit de crème de foie gras et de pomme. Jean, lui, se distingue en proposant du homard poêlé, ris de beau à la sauce américaine et un feuilleté champignons-foie gras. En plat, Norbert, qui n’a pas étudié les bases de la cuisine, improvise une jardinière en proposant des légumes piqués sur une écrasée de pommes de terre. En plein milieu de l’épreuve, le frigo de Jean s’ouvre suite à un mouvement brusque du véhicule et renverse toute la crémerie au sol.


À la fin du temps imparti, les chefs dégustent à l’aveugle les différentes assiettes. D’office, l’entrée de Norbert n’inspire pas Jean-François Piège. Celle de Cyrille dérange Ghislaine Arabian, à cause de l’odeur de l’oignon. Le plat du candidat fait l’unanimité auprès de l’ensemble du jury : « Lui, il a loupé !  », « Il a mis une tonne de laurier ! », « La sauce n’est pas bonne »... Cyrille convainc heureusement pour son dessert. Jean, lui, réussit sa mission avec son entrée et son plat, deux assiettes qui pourraient, à en croire les chefs, visuellement être servies à bord du célèbre train. En revanche, pour son dessert, le jeune homme a utilisé trop de cumin. « Je suis sur une garniture couscous, tu peux mettre une côtelette d’agneau avec », commente Thierry Marx.

L’heure du verdict a sonné. Les candidats affrontent séparément le jury. Chacun fait part de son bilan de l’aventure. Cyrille affirme ainsi se sentir « différent » : « Aujourd’hui j’ai déjà gagné beaucoup. » Norbert, lui, avoue avoir apprécié d’être encadré malgré les apparences. « C’est une des plus belles leçons que j’ai appris  » (sic), assure-t-il. Pour autant, l’aventure s’achève ici pour l’autodidacte. Cyrille et Jean se qualifient ainsi pour l’ultime épreuve. « Je suis certain que l’environnement de notre profession arrivera à reconnaitre votre talent  », affirme Thierry Marx à l’éliminé. Celui-ci ne se dit pas « déçu pour autant » et se dit fier de lui, les larmes aux yeux. « J’ai trouvé ma colonne vertébrale, ma ligne de conduite, qui je suis vraiment »

Les deux derniers candidats s’affrontent ensuite lors d’un face à face dans les cuisines d’un endroit prestigieux : le Trianon Palace à Versailles. Cette année, les finalistes cuisinent pour un gala de charité en l’honneur d’« Action contre la faim ». L’association a rassemblé 107 convives (dont Bernard de la Villardière !) qui ont la chance de goûter le menu des finalistes, de payer leur repas et de voter pour désigner le grand gagnant de la saison. Pour préparer le menu d’exception, Cyrille et Jean retrouveront les anciens candidats et choisissent ceux qui forment leur brigade. Pour ce marathon, Jean choisit Tabata, Denny, Norbert et Ruben. Cyrille, lui, compte sur Noémie, Carl, Gérald et, par défaut, Julien.


Le chef étoilé réalise des fiches imprimées pour expliquer à chacun les tâches à effectuer... en images ! En entrée, Cyrille propose ainsi une tarte fine de Saint-Jacques et foie gras. Puis, un plat « autour de la truffe noire et des choux » avec le poulet de Bresse. Pour le dessert, place à un rocher chocolat avec des macarons framboise. Ce dernier est finalement revisité quelque peu par la championne de France de pâtisserie dans son équipe. Jean, lui, préfère miser sur l’osmose où chacun peut avoir une petite autonomie, à l’inverse de son adversaire. Le Parisien mise sur du homard breton en entrée, suivi d’un veau de lait rôti avec des macaronis aux champignons en guise de plat. Pour le dessert, Jean propose de l’ananas-mangue-citron vert avec de la crème vanille bourbon. À 30 minutes de la fin, Jean se coupe le pouce. Le médecin de l’hôtel intervient, mais le blessé feint de ne pas avoir mal pour ne pas démoraliser ses commis. « Je m’en fiche si je suis blessé, j’enchaîne. J’ai envie de gagner, un doigt ou une couille en moins », avoue le finaliste.

Lors de la dégustation des chefs, l’entrée de Jean est qualifiée de « cuisine de banquet ». Son plat, en revanche, « excite les papilles ». Le dessert, lui, avec de la neige carbonique réussit son effet. Du côté de Cyrille, l’exotisme de l’entrée fait la différence, mais est gâché par un plat avec de la volaille « glacée ». La pâtisserie du candidat en ressort avec les compliments. « On ne les départagera pas sur les desserts », confie le jury. Il s’agit donc de « cohérence ». Les professionnels disposent ainsi d’un crédit de 100 euros à attribuer. La plus forte somme remporte alors le vote des chefs. Jean récolte ainsi 360 euros, tandis que Cyrille doit se contenter de 140 euros. Une crainte pour ce premier puisque lors des deux précédentes finales de Top Chef, le public a « déjugé » le quatuor.

Quatre mois plus tard, les candidats attendent le verdict du public, entourés de leurs proches. Pour ce faire, Ghislaine Arabian et Thierry Marx se rendent au restaurant de Cyrille, tandis que Jean-François Piège et Christian Constant sont à Paris pour assister au verdict. Avec 10 700 € répartis, Jean Imbert peut compter sur 6698 € et est ainsi élu Top Chef 2012.