Toutelatele

Valérie Damidot

Ariane Grassi
Publié le 17/10/2006 à 01:30 Mis à jour le 18/04/2011 à 15:13

En faisant de Oui chef ! un succès d’audience en prime time, Cyril Lignac a gagné une émission hebdomadaire, Chef la recette. Valérie Damidot a pris le chemin inverse. Depuis avril, la pétillante animatrice passionnée de décoration transforme appartements et maison chaque samedi à 14 heures. Ce soir, D&Co s’installe en prime pour la première fois et Valérie Damidot nous en dit plus sur ce nouveau défi.

Ariane Grassi : A quelques heures de la première diffusion en prime time de D&Co, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Valérie Damidot : Je me sens bien, il n’y a pas du tout la pression qui monte (rires) ! On a toujours envie quand on a mis de l’énergie dans une émission qu’elle soit regardée et appréciée. Ce n’est pas que moi, mais toute l’équipe qui est anxieuse de savoir si le résultat final plaira aux gens.

Ariane Grassi : Quelles seront les différences entre cette émission et la version hebdomadaire ?

Valérie Damidot : On s’est lancés dans de gros travaux que l’on n’a pas le temps de faire dans l’hebdo. Je ne suis donc plus toute seule avec Franck et les habitants de la maison ; nous avons fait appel à tous les corps de métiers dont nous avons eu besoin pour refaire la maison, puisqu’on a cassé des murs, créé une cuisine américaine, construit une cheminée... Et puis, on a totalement vidé la maison, puisque pour déterminer le budget de ces travaux (1kg = 100 euros, ndlr), Patrice et Gwen ont dû mettre les meubles dont ils ne voulaient plus dans une benne. Tout ça en une semaine, ce qui était un défi.

Ariane Grassi : Est-ce un hasard si l’heureux élu est un homme, alors que la plupart des participants à D&Co sont des participantes ?

Valérie Damidot : C’est vrai et justement ce n’est pas du tout un hasard si, cette fois, c’est Patrice qui s’y est collé ! Depuis six ans qu’elle habite cette maison, Gwen lui réclame à cors et à cris du temps pour faire des travaux et à chaque fois Patrice, qui est adorable au demeurant, s’éclipse pour faire du foot avec ses potes. Du coup, j’ai trouvé que c’était un juste retour des choses que Patrice se mette aux travaux et que Gwen puisse profiter tranquillement de la semaine pour se détendre. Elle attendait ça depuis tellement longtemps ! Et ça a bien marché, il a bossé ! Je peux vous dire que maintenant il sait peindre, il sait tout faire !

Ariane Grassi : Ne regrettez-vous pas que les hommes ne s’intéressent pas plus à la décoration ?

Valérie Damidot : J’ai eu quelques hommes dans l’émission, mais c’est vrai qu’il y a une majorité de femmes. C’est peut-être parce qu’elles sont plus courageuses, qu’elles ont plus envie de mettre la main à la pâte que les hommes. Ils sont très contents de découvrir le résultat, mais c’est un domaine qui intéresse quand même beaucoup plus les femmes. Là, tant mieux, on a Patrice et en plus, quel homme ! On a beaucoup bossé mais qu’est-ce qu’on a ri ! C’est un vrai héros de film de Tati, complètement lunaire, je l’adore !

Ariane Grassi : Est-ce facile de comprendre les attentes des participants ?

Valérie Damidot : Si on demande aux gens ce qu’ils attendent de la déco, on obtient souvent les mêmes réponses : « des couleurs chaleureuses », « une chambre romantique », « un décor contemporain ». Dans l’absolu, ça ne veut rien dire. Mais la maison dans laquelle ils vivent est très révélatrice de leur personnalité. Et puis passer du temps, leur parler non seulement de leurs goûts mais aussi de leur vie au quotidien, nous aide à voir ce qu’on peut leur créer sans les brusquer, mais en les surprenant et en leur faisant plaisir. Effectivement ce n’est pas facile, c’est avant tout de l’écoute et de la discussion.

Ariane Grassi : Craignez-vous encore d’échouer dans votre mission ?

Valérie Damidot : L’angoisse absolue, c’est de m’entendre dire : « C’est ignoble, on déteste, on ne se reconnaît pas là-dedans ! ». Heureusement, ça n’est jamais arrivé. Ce serait terrible, je serais tellement malheureuse de ne pas avoir compris les gens et de leur avoir fait une déco qui ne leur plaît pas !


Ariane Grassi : Avez-vous des échos des téléspectateurs à propos de D&Co ?

Valérie Damidot : Plein ! Au-delà des messages sur le forum de M6, je reçois tous les jours du courrier. Des gens reprennent les idées de l’émission et nous envoient des photos pour nous demander si c’est bien fait. Ils sont également nombreux à nous dire : « Merci, vous nous avez montré que ce n’était pas dur ! ». On a aussi des réactions de puristes : « Arrêtez de peindre du bois ! » Mais il n’y a jamais eu de lettres haineuses ou méchantes. .

Ariane Grassi : Et gardez-vous contact avec les anciens participants ?

Valérie Damidot : Cela m’arrive. Trois ou quatre d’entre eux continuent de m’appeler. Ils me disent des choses comme « J’ai acheté une lampe, tu sais, c’est pas mal ! » (rires). Il y a vraiment une bonne ambiance dans l’émission et j’aime garder des liens, savoir s’ils continuent à aimer leur décor, s’ils ont rajouté des touches persos... C’est plutôt sympa !

Ariane Grassi : D&Co est votre première émission en tant qu’animatrice, vous êtes pourtant très à l’aise. Etait-ce une envie lointaine ?

Valérie Damidot : Même pas ! C’est simplement dans ma nature ! Et puis je suis journaliste depuis longtemps, j’ai fait plein d’émissions de télé, et notamment pas mal d’antenne sur Exclusif. Je connais les caméras mais je ne suis pas accro à l’idée de passer devant parce que je ne pense pas avoir spécialement un physique d’animatrice ! Je m’étonne encore d’avoir le bonheur de vivre cette aventure !

Ariane Grassi : Et comment y êtes-vous arrivée ?

Valérie Damidot : J’ai passé un casting. Je crois que cela faisait un moment que M6 voulait faire une émission de déco. Ils avaient déjà dû voir pas mal de gens et avaient certainement envie d’autre chose. J’ai tourné un pilote pour voir si je pouvais porter l’émission ou pas, je trouve ça normal.

Ariane Grassi : Etre une ancienne journaliste de Mireille Dumas vous aide-t-il dans l’approche psychologique ?

Valérie Damidot : C’est vrai qu’on fait beaucoup de castings chez Mireille ; en trois ans et demi j’ai rencontré plein d‘individus, de toutes catégories socio-professionnelles, et il faut faire preuve de beaucoup de douceur, de tact et de psychologie. Cela m’aide effectivement à interpréter certains signes, à mieux cerner les gens et à les approcher calmement. Mine de rien pendant le tournage, on débarque chez les gens, on est une équipe de télé, cela peut être impressionnant. On envahit l’espace pendant deux jours, donc il faut y aller en douceur. Cela s’est toujours bien passé, mais c’est peut-être justement parce que toute l’équipe est très présente pour les préparer.

Ariane Grassi : Vous avez également travaillé en coulisses sur des émissions de télé-réalité (Loft Story et Star Academy 1), continuez-vous à vous intéresser à ce genre ?

Valérie Damidot : Pas comme à l’époque. Le Loft était une super émission de télé réalité. C’était la première, et tout le monde voulait savoir ce que c’était que ces personnes qui s’enfermaient. Mais je crois que cette vision est éculée, cela n’intéresse plus les gens. On l’a vu, même avec des people, ou en Guyane... les gens s’ennuient et heureusement, ça veut dire qu’ils ont envie d’autre chose et c’est plutôt bon signe ! La télé réalité, comme elle était il y a encore 4 ou 5 ans, est dépassée, elle doit évoluer. C’est pour cela qu’on voit de plus en plus de docu-réalité, avec un côté plus documentaire que voyeur. La Star Ac’ pour moi, ce n’est même pas vraiment une émission de télé réalité, elle n’en a pas les ressorts, c’est plutôt une émission de variétés.

Ariane Grassi : A vous voir il y a quelques mois, en compagnie des autres animateurs de M6 lors de l’émission de Cyril Lignac, on a presque le sentiment d’une « famille ». Est-ce une réalité ?

Valérie Damidot : Les seuls animateurs de M6 que je fréquente vraiment sont Nicolas Deuil et Pierre Matthieu. J’ai fait l’émission de Cyril Lignac parce que c’est quelqu’un de sympa, qu’il fait une super émission et que j’adore cuisiner. J’aime beaucoup Véronique Mounier, que je connais un petit peu et qui est adorable. Entre animateurs, on ne se voit pas dans la vie courante. Mais M6 est une chaîne dynamique et ouverte, et les animateurs ressemblent à cette chaîne. C’est donc un peu une famille dans ce sens-là.