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Véronique Mounier retrace son parcours télé

Emilie Lopez
Publié le 07/03/2011 à 18:30

M6, TF1, TMC, France 2 : Depuis son arrivée dans le petit monde du PAF, Véronique Mounier s’offre une ballade sur les différentes chaînes hertziennes, et revient, ce mardi 8 mars, aux commandes d’Une semaine sans les femmes, la toute première « télé réalité » de la chaîne publique. L’occasion de revenir sur son parcours atypique, à l’occasion d’une interview sans langue de bois, et avec une franchise rare parmi ses consœurs...

Emilie Lopez : Vous voilà de retour sur le petit écran, aux commandes d’Une semaine sans les femmes. Pourquoi avez-vous accepté ce nouveau challenge ?

Véronique Mounier : Je me suis sentie tout de suite très concernée par le sujet, alors je n’ai pas hésité une seconde. Et je trouvais que c’était une nouvelle aventure : ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas proposé quelque chose de vraiment original, et qui ne ressemblait à rien de ce que j’ai pu faire avant ou voir à la télé. De plus, là, on ne me demandait pas d’être animatrice, mais de raconter une histoire : c’était un ton différent. Pour moi c’était une vraie opportunité, une vraie chance. C’est un concept qui parle à tout le monde, et à moi la première : j’ai deux enfants en bas âge, j’ai vécu cette expérience à la fois à titre professionnel que privé.

Comment avez-vous, en tant que femme, vécu cette séparation ?

J’ai laissé mon mari pour la première fois une semaine avec mes deux enfants, et je ne cache pas que j’étais un peu angoissée ! Ce, d’autant que mon portable ne passait pas. Il devait se débrouiller tout seul, et évidemment les enfants ont été malades, comme à chaque fois que je pars (rires). Je me suis rendue compte, comme beaucoup de maman de Montrésor, qu’il ne s’en sortait, finalement, pas si mal...

Que vous a apporté cette expérience, en tant que « ménagère de moins de 50 ans » ?

On réalise, à la fin de ce magazine, que si 80% des tâches ménagères sont toujours assurées par les femmes, ce n’est peut-être pas la faute des hommes seuls : peut-être qu’on en fait un peu trop, peut-être qu’à trop vouloir être des femmes parfaites, on ne leur laisse pas assez de place au sein du foyer, et qu’on ne leur fait pas assez confiance. Et ce qui m’a frappée, c’est que certains papas redécouvraient leurs enfants. Peut-être que nous, mamans, les accaparons un peu trop...

En résumé, peut-être que les hommes pourraient être de bonnes « ménagères de moins de 50 ans » ?

Cette émission n’est pas là pour tirer des conclusions, mais ça va avoir le mérite de poser des questions au sein du couple. Je sais que pour ma part, il y a eu un avant et un après. J’en ai parlé à mon mari d’ailleurs ! Il ne l’a pas très bien pris au début (rires) J’ai repensé à une chose : à Noël, ma belle mère a offert à ma fille un super chariot de nettoyage, avec aspirateur & co. Et ma fille a fait comme moi, elle s’est mise à laver par terre ! (rires) On réalise alors qu’on est très conditionnés.

Pour décrire cette émission, France 2 semble assez frileuse à parler de « télé réalité ». Quel est votre avis ?

Appelez ça une télé réalité si vous voulez, moi je l’assume et complètement, comme tout ce que je fais. Même si c’est difficile de l’appeler comme ça, car c’est à part. Il n’y a pas d’élimination, de sélection ou ce genre de choses...


Vous faites, avec cette émission, votre retour sur France 2. Avez-vous déjà d’autres projets avec le groupe France Télévisions ?

Non pour l’instant je n’ai que ça...

N’est-ce pas un énorme risque de partir pour un autre groupe avec une seule et unique émission ?

Je savais que c’était sans filet, mais cette émission était un vrai coup de cœur. Et sur TF1, je n’avais aucune garantie. De plus, je suis un peu joueuse, et je fonctionne beaucoup au coup de cœur. Or je diversifie mon activité : je vais beaucoup travailler avec le site Doctissimo, j’ai toujours mon projet radio, etc.

Votre passage dans le groupe TF1 n’a pas été aussi glorieux que ce que l’on aurait pu imaginer. Est-ce un échec pour vous ?

Je n’ai pas vécu ça comme un échec mais je ne suis peut-être pas arrivée au bon moment. J’ai eu un peu la scoumoune en fait ! (rires) D’abord il y a eu Le sexe dans tous ses états, et j’avais perdu Europe 1 pour cette émission. Il devait y en avoir quatre, mais à cause d’un gros problème juridique, seule la première a été diffusée. On a appris juste avant la diffusion qu’une autorisation de tournage n’avait pas été signée, donc l’émission a été amputée de 20 minutes. Ce n’était pas un problème d’audience, car on avait fait 1,8 million face aux Jeux Olympiques.

Par la suite il y a eu Permis de construire, que vous présentiez avec Denis Brogniart, et qui devrait être un énorme évènement...

C’était un chouette programme. On devait en tourner deux et ça devait être pour 20h50... mais finalement on en a tourné qu’une seule et ce n’était pas assez puissant pour être du prime. Je pense que certains à TF1 n’assumaient pas complètement cette émission. On ne peut pas dire que la chaîne l’ait super bien vendue, ni bien mise en avant... J’ai été un peu déçue, je l’avoue.

Vous n’avez pas eu d’autres propositions de TF1 par la suite ?

En même temps, on m’aurait demandé ce que je voulais présenter sur TF1, j’aurais été incapable de répondre ! Je ne suis pas une fille de divertissement, ni de télé réalité, ni d’info... donc je ne pense pas que j’avais vraiment ma place à TF1. Je suis une animatrice de magazine, et j’adore aller sur le terrain.

Vous aviez, toutefois, Ma drôle de vie, sur TMC. Comment Carole Rousseau, la productrice, et l’équipe de l’émission ont-elles pris votre départ ?

Je leur ai annoncé trois semaines avant un tournage que je partais. Je me mets à la place de la production, ce n’est pas très cool. Mais je devais faire un choix, je ne pouvais pas laisser passer une telle opportunité. J’aurai préféré faire les deux, mais on m’a dit que ce n’était pas possible. Or moi, il faut que je travaille ! Ce n’est que trois tournages dans l’année. Si j’avais pu lui dire plus longtemps à l’avance, je l’aurais fait...