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Zone Interdite > Comment la drogue envahit nos campagnes

Tony Cotte
Publié le 08/11/2009 à 20:45 Mis à jour le 09/11/2009 à 00:08

Mélissa Theuriau sur M6

Aujourd’hui en France, la consommation d’héroïne fait de nouveaux ravages. Avec un prix en baisse, la poudre brune est arrivée jusqu’au coeur des campagnes, dans les villages les plus reculés. On peut désormais s’en procurer partout. De plus en plus dépendants, les jeunes drogués se mettent à dealer pour rembourser leurs dettes. Les équipes de Zone Interdite ont enquêté en Bretagne, où 17 personnes sont mortes de surdose en 2007, soit presque 10% des décès de la sorte en France à la même période. Mais qui dit substances illicites, dit reportages avec une majorité de visages floutés...

Après des années de défonce, pour sortir de l’enfer de la dépendance, certains toxicomanes ont choisi d’être internés dans un centre de soins d’un nouveau genre. Au Mas Saint Gilles, près de Nîmes, les caméras de M6 ont partagé leur quotidien. Certains, une minorité cependant, ont eu le « courage » de témoigner à visage découvert.

Mathieu, 21 ans, vit dans un petit village breton. Dépendant de l’héroïne depuis plus de 2 ans, il est devenu dealer pour payer sa consommation. Jacques Jutelle est infirmier itinérant : il arpente les campagnes pour rendre visite aux jeunes toxicomanes et les aider à se soigner. Ici, par manque de prévention, la drogue reste un tabou : même les parents des victimes d’overdose ont du mal à en parler... Pas facile non plus pour les gendarmes d’enquêter sur ces nouveaux réseaux de délinquance liés à l’explosion des drogues.

Près de Nîmes, le Mas Saint-Gilles accueille une trentaine de résidents épuisés par des années de défonce : ceux qui n’ont plus de vie sociale, ceux qui arrivent au bout de leur logique d’autodestruction, ceux qui ont déjà tout essayé pour en sortir... Parmi eux, une mère de famille, un boulanger, un marchand de meubles, un sociologue... Ils viennent ici pour un an minimum. Un an pour travailler sur eux-mêmes, réapprendre à se lever le matin, à se faire confiance, à réaliser de menus travaux. Nous avons suivi leur reconstruction.