Zone Interdite > Des « proc » de choc

Le département de Seine Saint-Denis s’est forgé la réputation du « plus violent de France » : meurtres, agressions, trafic de stupéfiants... Ici la criminalité bat des records.

Pour lutter contre cette délinquance, le tribunal de Bobigny s’est doté d’une division spécialisée : la DACRIDO (Direction des Affaires Criminelles et de la Lutte contre la Délinquance Organisée). Composée de jeunes magistrats travaillant sous l’autorité du Procureur, l’organisation fait appel à des hommes et des femmes capables d’assumer des responsabilités écrasantes : ils doivent à la fois plaider au tribunal, traiter les dossiers qui leur sont confiés et aller sur le terrain, et ce, de jour comme de nuit. Pendant plusieurs mois, et pour la première fois, les caméras de Zone Interdite les ont ainsi suivis au quotidien.

Sur l’année 2006, les jeunes magistrats du Parquet ont dû faire face à une soixantaine d’homicides et assassinats, le plus souvent commis la nuit, dans des cités sensibles. Ce département est devenu une plaque tournante du trafic de stupéfiants, alimenté par des bandes organisées qui contrôlent des territoires qualifiés par les forces de police de « zone de non droit ». L’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle apporte, quant à lui, son lot d’affaires de drogue en tout genre. Pour faire face à cette criminalité, la DACRIDO travaille sous haute tension. Chaque semaine, sept substituts se relaient pour assurer une permanence 24h sur 24. En cas de meurtre, c’est sous l’autorité des substituts de cette unité qu’interviennent les services spécialisés de police du département. Mais c’est en un temps record que les magistrats doivent faire progresser les enquêtes de la police judiciaire. Du constat de l’homicide à la passation du dossier au juge d’instruction, ce sont ces « mini-juges d’instruction » qui prennent toutes les décisions !