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Luce > de Nouvelle Star à Première Phalange

Claire Varin
Publié le 20/06/2011 à 13:00 Mis à jour le 20/06/2011 à 15:46

Dernière gagnante de Nouvelle Star, Luce sort son premier album Première phalange. A cette occasion, la jeune femme de 21 ans dévoile son univers et évoque sa collaboration avec Philippe Katherine. Elle parle également sa relation avec André Manoukian, du télé-crochet qui l’a fait connaitre et de X-Factor. Entretien.

Claire Varin : Comment avez-vous vécu le processus de ce premier album ?

Luce : Quand on sort d’une télé-réalité, on est vite oublié alors il faut rapidement enchainer. C’était presque trop rapide, mais je pense que c’était un timing souhaité par la maison de disque. Mais je suis très contente, on a vraiment bien travaillé avec une super équipe motivée, et des gens que je voulais. Je suis heureuse et fière de cet album.

Vous avez travaillé avec Philippe Katerine sur cet opus. En quoi vous sentez-vous proche de lui ?

Quand j’ai su que j’allais pouvoir faire un album, j’ai eu envie de travailler avec lui. C’est la première personne qui m’est venue à l’esprit. J’avais envie de le rencontrer, je ne savais pas si nous allions pouvoir faire de la musique ensemble, peut-être qu’il n’aurait pas le temps ou qu’il n’en aurait pas l’envie. Peut-être qu’on n’allait pas s’entendre. Mais en tout cas, j’avais envie d’aller boire un verre avec lui. C’est ce qui s’est passé. Nous n’avons pas du tout parlé de musique puis ça s’est fait très naturellement. C’est un mec très simple et sa manière d’envisager la musique me plait. Il révèle la poésie dans le quotidien.

L’album est assez mélancolique. Est-ce un trait de votre caractère ?

Je suis mélancolique de mon enfance donc très nostalgique. Je cherche beaucoup de couleurs ou des goûts et des odeurs, qui m’étaient chers pendant mon enfance. C’est vrai que l’album s’en ressent parce qu’il n’y a pas que des choses rigolotes. Ça fait tellement partie de moi que je n’avais pas envie passer à côté de ces sentiments-là.

Il y a des interludes dans votre album, dont « La compote », une recette de votre grand-père. Pourquoi avoir choisi de le mettre ?

J’ai tout de suite voulu qu’il y ait des interludes sur mon album. Et des interludes, qui me seraient plus ou moins personnels. Forcément « Mes tongs », ce n’est pas personnel, mais « La compote », j’avais très envie d’en parler. C’est quelque chose de très égoïste. C’est parlé de quelque chose que l’on aime et que l’on ne veut pas voir partir. Je sais que c’est gravé sur un support, qui va toujours exister. Je suis très contente de cela. C’est comme « Symphonie d’Alzheimer », tout de suite, j’ai voulu qu’il y ait un sourire à ma mamie. Ce sont des choses très intimes et je pense que ça a sa place autant que « Été noir » ou « J’aime la pluie » parce qu’elles me constituent vraiment.


Comment est né votre duo avec le rappeur normand Orelsan ?

C’est mon côté « caillera » (rires). J’avais envie de quelque chose qui provoque un peu d’inattendu. Avec Orelsan, ça a été une vraie rencontre autant artistique qu’humaine. J’aime beaucoup le rap, même si ma culture hip-hop est assez limitée. Alors on a écrit ensemble et deux titres sont nés.

Pouvez-vous nous parler un peu de la pochette de l’album ?

La pochette a été réalisée par Laurent Séroussi. Il a fait celle de « Rodéo » de Zazie, celle d’Alain Bashung quand il est dans l’eau (« Fantaisie Militaire » ndlr), il a travaillé avec M, Renan Luce... Je m’estime donc très chanceuse d’avoir pu travailler avec lui. Nous sommes partis sur des couleurs chaudes et de la douceur, quelque chose d’enfantin, alors que le dessin en lui-même est très violent. Cela pouvait représenter le titre « Apocalypse » qu’on a écrit avec Orelsan et puis, j’avais envie d’une pochette qui fasse un peu polémique.

Votre album s’intitule « Première phalange », pourquoi ce titre ?

D’abord parce que sur la première phalange, il y a l’empreinte. Et c’est un album qui est très personnel et très intime. C’est donc comme si je posais ma première phalange sur chaque pochette d’album. Il y a aussi Phoebe dans Friends, qui joue parfois Regina Phalange. Et parce que l’on dit aussi qu’un « doigt dans le cul » ça fait du bien parfois. J’espère que cet album va faire du bien à pas mal de personnes.

Phoebe Buffay a donc une influence sur votre univers ?

(rires) Si j’avais dû être un personnage de la série, je pense que j’aurais été Phoebe. Je la trouve complètement ouf ! (Luce se met à chantonner « Tu pues le chat ») Je la trouve très drôle.


Vous allez faire une tournée. Comment appréhendez-vous la scène ?

On aura quelques concerts en automne. Là, il y a quelques showcases de prévus dont un à Perpignan, mais aussi Paris, en Belgique et en Suisse. Il me tarde que ça commence parce que c’est là que l’on va voir comment les morceaux choisis vont vraiment s’adapter à la scène. Voir comment l’on va pouvoir encore mettre du théâtre sur scène... Et puis le lien avec le public, est-ce que les gens vont venir ou non ?

Nouvelle Star a été remplacée par X Factor. Regardez-vous l’émission ?

Je regarde les prestations de Maryvette et de Sarah. Je pense que Maryvette a davantage le profil Nouvelle Star. Je ne crache absolument pas sur X Factor mais je trouve que c’est vraiment différent. On disait que Nouvelle Star était un peu « branchouille », et finalement je pense qu’on a fait un X Factor branché et qu’on s’est éloigné d’une émission que l’on voulait populaire.

Auriez-vous pu vous présenter au casting d’X Factor ?

Oui car c’est quand-même un concept de live très intéressant. Même s’il me séduit moins que Nouvelle Star. En même temps, je sors de Nouvelle Star alors je ne vais pas défendre X Factor. Dans cette émission, les catégories me gênent un peu, mais c’est une question d’habitude. Et je trouve dommage qu’il n’y ait plus de musiciens. En revanche, les mecs qui chantent là-bas font autant de travail que nous.

Qu’en est-il de votre amour pour André Manoukian ?

Je suis une éternelle amoureuse d’André (rires). C’est celui qui m’a le plus marqué dans l’aventure Nouvelle Star. Je lui ai fait écouter mes morceaux depuis le début et il m’a donné des conseils. Pour moi, il est une sorte de repère. C’est important de garder un petit lien même si je n’ai plus de contact avec les autres.