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Maréva Galanter, la miss sixties du PAF

Tony Cotte
Publié le 12/01/2008 à 16:56 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

En 2006, Maréva Galanter sort son premier album « Ukuyéyé » où elle revisite des titres des années 1960 réorchestrés sur des rythmes exotiques. Si l’opus ne rencontre pas le succès escompté en France, il s’exporte dans de nombreux pays. Au lieu de surfer sur des vagues comme bon nombre de ses consoeurs, cette tahitienne continue à vivre sa passion : le yéyé ! Depuis la rentrée, la belle est aux commandes, ou du moins aux bobines, de Do you do you Scopitone sur Paris Première. A cette occasion, Toutelatele.com est allé à la rencontre de cette ancienne Miss France...

Tony Cotte : Do you do you scopitone surfe sur la vague de la nostalgie, de plus en plus présente dans le paysage culturel français. Pourtant, c’est une époque que vous n’avez jamais connue, pourquoi une telle passion pour ces décennies ?

Maréva Galanter : Effectivement, ce n’est pas de la nostalgie pour moi, je n’ai jamais vécu cette période. Mais j’ai une certaine fascination pour les années 60, comme un grand nombre de personnes. A mon sens, le mythe yéyé est une image inaccessible, intouchable, mais mythique. Il suffit de s’y replonger pour se rendre compte que c’est une époque révolutionnaire, dans le graphisme, sur le plan vestimentaire avec les coupes et les couleurs ainsi que la musique et ses paroles. On ressent toute cette fraicheur et cette légèreté qui est omniprésente, du moins jusqu’en 68...

Tony Cotte : Pourtant, avant cette date, il ne faut pas oublier la fin de la Guerre d’Algérie, celle du Viêt Nam ou encore l’assassinat de Kennedy. Le fait de dire dans de nombreuses interviews que « dans les années 60 tout le monde faisait la fête », n’est-ce pas une vision un peu simpliste de l’époque ?

Maréva Galanter : Je suis d’accord, mais je ne suis pas historienne, je ne prétends pas tout connaître des années 60. Et puis, on traite avant tout de la chanson française. Quand je parle de légèreté et de spontanéité, j’évoque la musique et la culture de l’époque. C’est un univers bien précis.

Tony Cotte : Vous avez déclaré tenir un rôle de comédienne dans Do you do you scopitone ? Vous sentez-vous plus actrice qu’animatrice pour cette émission ?

Maréva Galanter : Do you do you scopitone est avant tout pour moi une collection plus qu’une émission. C’est un programme atypique qui m’a donné envie de me déguiser et d’incarner des personnages. Même si les textes de Gilles Verlant sont sérieux, le ton reste léger. Il n’y a rien de strict et je ne considère pas vraiment ça comme de l’animation. Je m’amuse à le faire et c’est l’important.

Tony Cotte : Regrettez-vous de ne pas avoir réalisé cette émission plus tôt pour coïncider avec la sortie de votre album « Ukuyéyé » ?

Maréva Galanter : Si on parle marketing et de toutes ces choses qui m’échappent un peu, ça aurait été très bien je suppose. Mais je pense que les choses arrivent comme elles doivent arriver. Do you do you scopitone est la suite logique de « Ukuyéyé ». Cela reste cohérent dans l’image que j’ai construite autour de mon album.

Tony Cotte : « Ukuyéyé » a été un succès critique à défaut d’être un plébiscite commercial. Ressortez-vous affectée de cette expérience ?

Maréva Galanter : Pas du tout. J’adore mon premier album, j’en suis très fière. Avec le parcours que j’ai fait, ce n’était pas évident d’arriver et d’installer une légitimité...

Tony Cotte : Comment arrive-t-on justement à convaincre Albin de la Simone et Jacques Ehrhart de travailler avec vous quand on n’a, au préalable, aucune crédibilité musicale ?

Maréva Galanter : En racontant mon histoire avec toute l’énergie, la passion et l’émotion que j’avais à construire ce projet. Les choses se sont faîtes naturellement. Quand j’ai rencontré Jacques Ehrhart pour la première fois, il ne savait pas qui j’étais et ce que j’avais fait. Je lui ai pris la tête en déballant toute mon histoire (rires). Il ne savait pas par où commencer, mais l’idée lui plaisait. Il considérait Ukuyéyé comme un challenge. Aujourd’hui, tout le monde est fier de ce travail d’équipe quand je me déplace dans de nombreux pays pour en assurer la promotion.


Tony Cotte : Vous étiez au Japon, au Canada ou encore en Russie. Quel est l’accueil dans ces pays qui n’ont pas forcément connu des chansons comme « Pourquoi pas moi » et « La Madrague » ?

Maréva Galanter : Le public japonais est super fan des années 60 et de la culture française en général. J’ai fait beaucoup d’interviews là-bas, tous les journalistes connaissaient Brigitte Bardot, Françoise Hardy et les icônes de cette époque. Nous sommes arrivés sur un terrain conquis. Le label est très content de défendre cet album conceptuel dans de nombreux pays étrangers. J’y retourne d’ailleurs en février et en avril.

Tony Cotte : Avec vos différents projets, le grand public commençait à oublier progressivement que vous avez été révélée par Miss France. Pourquoi avoir posé, il y a quelques semaines, pour ce fameux calendrier ?

Maréva Galanter : Je n’ai jamais rien fait avec Miss France depuis mon élection, mais ce projet était pour une fois qualitatif et tout à fait honorable. A l’inverse de nombreux calendriers où seuls des pourcentages sont reversés, là, l’ensemble des gains va en faveur de l’association ELA. Tous les partenaires ont été bénévoles, que ce soit Vogue, les modèles ou Peter Lindbergh (le photographe, ndlr).

Tony Cotte : Sur le plateau d’On n’est pas couché, Geneviève de Fontenay a déclaré, à votre égard, « Maréva a toujours été un peu rebelle ». Vous reconnaissez-vous dans cette description ?

Maréva Galanter : Rebelle par rapport à elle du moins. Je comprends qu’une fille d’à peine 20 ans qui vient d’être élue Miss France et qui impose ses choix puisse choquer. Nous n’avons jamais eu une relation fusionnelle comme elle peut avoir avec les autres filles. Je la respecte ainsi que son travail, mais ça ne va pas plus loin. Ce n’est pas ma deuxième maman.

Tony Cotte : L’image que vous avez aujourd’hui devient plus sophistiquée. On est à mille lieues de la Mareva Galanter de Nice People... il y a-t-il des choses que vous regrettez dans votre parcours ?

Maréva Galanter : Quand je me dis que j’ai grandi à Tahiti, à l’autre bout du monde, et qu’aujourd’hui j’arrive à construire et créer mes propres projets, c’est surréaliste. Tous les films, téléfilms ou photos que j’ai pu faire me sont tombés dessus. Ça m’a amusé même si ce n’était pas vraiment moi. Certes, tout ne m’a pas toujours plu mais je ne regrette rien. Toutes ces choses m’ont construite. Aujourd’hui, je suis à l’origine de mes projets et je ne pensais pas le faire un jour.

Tony Cotte : Vous avez déclaré à Voici, « à Tahiti, je suis Zidane ». Prétention ou exagération ?

Maréva Galanter : Oh la la le scandale ! Ni l’un ni l’autre. Les gens de Tahiti ont pris cela comme de la prétention, mais c’était de l’humour pour décrire l’enthousiasme des Polynésiens à mon retour de Miss France. Ça partait d’un bon sentiment, mais il y a eu un malentendu. Je voulais faire comprendre que l’accueil fait partie de la culture et de la tradition là-bas. Mais après mon élection, j’ai vraiment eu droit à un accueil à la Zidane avec colliers de fleurs et la foule à l’aéroport.