Au coeur de Pas de secrets entre nous

« Mais putain Mathieu, on parle de la mort d’un homme ! » Contrairement aux apparences, il ne s’agit pas là d’un dialogue issu de Paris, enquêtes criminelles, ou de Julie Lescaut, mais bien du nouveau feuilleton de M6, Pas de secrets entre nous. Le vendredi 6 juin dernier, une poignée de journalistes assistent au tournage des derniers épisodes.

Et, alors que la pause déjeuner approche à grands pas, Marie Fugain et Renaud Bernard s’affrontent, pour les besoins d’une scène clé de la fin de saison. Sur l’écran de la régie, le visage de la fille de Michel Fugain apparaît, et s’il est un reproche que l’on ne peut faire à l’actrice, c’est bien un supposé manque de réalisme ! Criante de vérité, elle assène quelques phrases bien senties à son « frère », sous les regards empreints de respect de toute l’équipe technique. Sur le plateau, le silence se fait, une fois, deux fois, trois fois : c’est dans la boite !

C’est à Saint-Ouen que la production de la série a posé ses valises. Dans deux immenses hangars, sept décors ont été montés en trois mois par une centaine de personnes. Et rien n’a été laissé au hasard, notamment au niveau des détails, plus vrais que nature. Ainsi, dans la cuisine des colocs, l’on trouve, par exemple, des tablettes de chocolat, petits gâteaux et autres, périmés, certes, mais bien réels ! Les décors de l’hôpital renferment, pour leur part, des distributeurs de boissons et gâteaux, et, derrière le comptoir de l’accueil, moult cartes postales et dessins d’enfants égaient les murs.

Quant aux fenêtres des deux appartements principaux, situés dans le quartier des Abbesses, elles laissent entrevoir une vue imprenable sur Paris et sur le Sacré Cœur, grâce à des photos grandeur nature de la Capitale. Tout est là pour conférer une touche de réalisme à la série... Mieux, chaque journée de tournage est l’occasion d’ajouter quelques détails. Ce 6 juin, sont par exemple prévus à la « feuille de route » : « 2 oreillers empilés sur le canapé - Feuillets de magazine avec pub pour canapé années 60’ - cafetière remplie de café », etc. Au quotidien, ce sont pas moins d’une dizaine d’accessoiristes, pour 1500 mètres carrés de décor, et, surtout, une production à 100 à l’heure.

Car voici l’une des caractéristiques de Pas de secrets entre nous : la contrainte temporelle. 80 épisodes tournés en l’espace de trois mois, le pari est osé. Pour remplir ses objectifs, la production a donc trouvé une parade : tourner du lundi au vendredi sur un plateau, et du mardi au dimanche sur le second, de 9 heures à 18 heures. Un rythme effréné, qui n’a fait que renforcer l’union de l’équipe. « C’est un peu comme si on vivait tous en coloc, puisqu’on est ensemble 6 jours sur 7 » explique Marie Fugain à l’heure du déjeuner. « On est devenus amis » avoue même Renaud Bernard. Effectivement, à table, l’ambiance est bon enfant, et les vannes fusent ! Une atmosphère amicale et « djeun’s » renforcée par la « feuille de route » du tournage, argotique à souhait : « Jipé est dans la mouise, il a bien les boules ! - Il s’incruste... ouin ouin ouiiiiiiiiin ! ».

A peine le repas avalé et les interviews bouclées, la joyeuse troupe doit reprendre le chemin des plateaux... Tous, sauf Renaud, qui n’a aucune scène pour l’après-midi. Le jeune acteur se voit alors porter ses prochains scripts, bien avant ses collègues. « Dis donc, t’es pistonné toi pour les avoir avant nous ! » s’amuse Marie, avant d’éplucher le scénario. « T’as pas grand-chose, ça va... ».

Effectivement, le tournage étant bientôt achevé, les scripts se font moins épais... A la perspective de cette fin de tournage, chacun avoue ressentir une certaine nostalgie. D’autant que personne ne connaît l’avenir de la série. Pire, en ce 6 juin, la date de diffusion n’est même pas connue ! « On attend de savoir pour sabrer le champagne ! » s’impatiente Marie Fugain. Un breuvage qui doit aujourd’hui avoir un goût amer, compte tenu des faibles résultats affichés par le feuilleton au terme de deux semaines d’antenne. La chaîne se donnait jusqu’à la mi-juillet pour décider d’une seconde saison. Mais n’en déplaise à Marie, qui s’avouait « très motivée », celle-ci pourrait ne pas voir le jour. Mais ce secret-là est encore bien gardé...