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Claire Borotra : « Meurtres au Pays basque oscille entre l’enquête et l’aventure, avec un petit côté Indiana Jones »

Claire Varin
Publié le 05/04/2014 à 18:21 Mis à jour le 13/04/2014 à 11:17

Absence du petit écran depuis deux ans (et la diffusion de Jeu de dames), Claire Borotra revient dans le rôle d’une flic aux côtés d’Antoine Duléry, dans Meurtres au Pays basque, diffusé sur France 3. A cette occasion, l’actrice évoque son personnage, son partenaire et ses projets, notamment au théâtre.

Claire Varin : En quoi le projet de Meurtres au Pays basque vous a-t-il séduit ?

Claire Borotra  : Sur la couverture, il y avait écrit « Pays basque ». C’est un pays où je passe toutes mes vacances. J’avais donc une forme de bienveillance. J’ai trouvé le scénario rythmé avec des petites sorties assez marrantes. Le duo de flics antinomiques était sympa. Et je me suis dit que je pouvais m’amuser avec ce personnage.

Qui est Marie Daguerre ?

C’est une flic du Pays basque, qui a une vie personnelle assez compliquée. Elle a une grande force, elle est fonceuse et ne se laisse pas faire. Et à côté de cela, elle a une grande sensibilité. Elle vit des choses assez difficiles dans sa vie privée, mais elle les appréhende avec humour, courage et en se tenant droite. C’est une femme, quoi !

Comment avez-vous abordé ce personnage ?

Je me suis projetée dans le personnage avec cette énergie. Elle a un côté très vivant. À la fin du tournage, le cadreur de l’équipe m’a dit « Vraiment, tu étais une punk pendant ce film ». C’est amusant parce que ce n’est pas du tout moi. Mais son côté rentre-dedans me plaisait bien. C’est assez jubilatoire à jouer.

À travers cette enquête policière autour des histoires et légendes du Pays basque, le téléfilm aborde des sujets sociétaux...

On découvre cette page noire de l’histoire du Pays basque : l’Inquisition. On est entre l’enquête et l’aventure, avec un petit côté Indiana Jones. Et effectivement, il y a des sujets de société : la thématique des femmes battues et un relationnel sur les parents-enfants. Antoine Duléry est très émouvant dans ce rôle de père qui cherche son fils. Il y a des choses sensibles, qui donnent une modernité et un intérêt supplémentaire au film. Ce n’est pas un polar classique.

« Le duo avec Antoine Duléry a été une très belle aventure pour moi »

Comment s’est passée votre collaboration avec Antoine Duléry ?

On n’avait jamais tourné ensemble. Ce duo a été une très belle aventure pour moi. Et l’accueil du public [lors de l’avant-première au Pays basque, ndlr] a montré que le duo fonctionnait et qu’il y avait quelque chose de complémentaire entre nous. Ce côté chien et chat marche auprès du public. Antoine et moi, nous nous sommes très bien entendus et ce sera avec un grand plaisir qu’on retournera ensemble. Et qui sait ? Peut-être dans une déclinaison de Meurtres au Pays basque...

Partie 2 > Marilyn intime, Disparus et les autres projets


Ces dernières années, vous vous êtes faite plus rare à la télévision. Quelles sont vos envies de comédiennes aujourd’hui ?

C’est vrai que l’on m’a moins vue à la télévision. Ce que l’on me proposait m’intéressait moins. Mais à côté de mon métier de comédienne, je produis et j’écris. Et puis, j’ai une famille. Je ne peux pas partir tout le temps non plus. Mais de jolis projets arrivent. On me propose des choses de plus en plus belles. Je suis ravie. J’ai l’impression d’être dans une période où je vais de plus en plus vers ce que j’aime et ce que je suis. Marilyn, intime en est un des éléments fondateurs.

Comment est né ce projet au théâtre Marilyn, intime ?

J’avais envie de revenir au théâtre, je ne savais pas exactement de quelle manière. Et puis, voilà, ce texte sur Marilyn, cette longue lettre qu’elle écrit à sa mère, m’est apparue. Il y a eu un engouement autour de ce texte et maintenant, je vais le jouer. Dire ses propres mots, son propre texte, seule en scène face à un public, c’est une mise en danger.

Dans ce texte, il y a des éléments qui vous sont très personnels et en même temps, vous vous « attaquez » à un mythe : Marilyn Monroe. Comment avez-vous travaillé ?

Je me suis nourrie de ce que j’ai lu et regardé. Son parcours me touchait. Son rapport au monde, à la solitude et à l’absence faisait écho à des choses que je ressentais. C’est une inspiration, comme une visite, et vous vous projetez à l’intérieur de sa vie. Après, la question de la légitimité, je me la suis posée. Et la seule réponse que j’ai eue, c’est l’accueil du public au Festival d’Avignon. C’était tellement merveilleux. La légitimité est d’aller parler au cœur des gens.

« L’écriture fait partie de ma vie au quotidien »

On vous verra également prochainement dans Disparus avec Vincent Perez...

Ma rencontre avec Thierry Binisti a été un vrai bonheur. C’est un réalisateur extra. Et avant Disparus, j’ai tourné Un enfant en danger de Jérôme Cornuau, avec Aure Atika, qui est formidable dans le film, et Arie Elmaleh. Je n’ai pas toujours des premiers rôles comme je le faisais dans Une fille dans l’azur, mais je me régale. Aujourd’hui, honnêtement, je considère que j’ai énormément de chance.

Comment concevez-vous votre équilibre entre la comédie et l’écriture ?

L’écriture fait partie de ma vie au quotidien. J’ai un besoin d’écrire. J’écris depuis toujours. Après, les choses se font selon les opportunités. On a écrit Vive les vacances ! Je n’ai pas tourné pendant ce temps-là. Ça me permet garder une fraîcheur par rapport au métier, une bienveillance et une liberté, qui me va très bien.