Toutelatele

Diane Dassigny (Jessica, Profilage saison 9) : « Je ne suis pas en quête du rôle principal »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 17/01/2019 à 18:49 Mis à jour le 18/01/2019 à 17:52

Après le départ de Julia Piaton, Diane Dassigny a repris le personnage de Jessica Kancel dans Profilage. Pour cette saison 9, entamée le jeudi 9 janvier, tous les membres de l’équipe ont vieilli de cinq ans. Pour Toutelatele, la comédienne a évoqué le saut dans le temps, la nouvelle situation de Jessica mais aussi sa carrière dans le doublage puisqu’elle est actuellement la voix française de Cheryl Bossom, personnage phare de Riverdale.

Joshua Daguenet : Cinq ans ont passé entre les saisons 8 et 9 de Profilage. Comment un comédien prépare une telle ellipse ?

Diane Dassigny : Il est agréable et compliqué d’imaginer tout ce qui a pu se passer pour Jessica ces cinq dernières années. Heureusement, elle n’a eu que de bonnes choses puisqu’elle a passé ses diplômes pour devenir lieutenant, elle a eu son deuxième enfant, Marguerite, et s’est mariée avec Hippolite. Nous avons beaucoup échangé avec le scénariste Maxime Berthémy pour travailler cette période et faire évoluer le personnage d’une saison à l’autre.

Jessica a passé son concours de lieutenant de police entre-temps. L’auriez-vous imaginé dans cette configuration cinq ans plus tard, à la fin de la huitième saison ?

Je pensais attaquer cette saison en accouchant et je n’imaginais pas ce saut dans le temps mais c’est très ingénieux de la part des scénaristes, notamment pour Adèle. La relation que j’ai avec Hyppolite est plus aboutie, ils s’aiment vraiment et ne sont moins comme chiens et chats.

Qu’ont en commun les lieutenants Alice Lejeune (Julie Lescaut) et Jessica Kancel, incarnées par vos soins ?

La période Alice Lejeune remonte mais je devrais réellement postuler pour être lieutenant ! Dans mes souvenirs, elle était également sans filtre, pêchue et pouvait mélanger le travail avec l’intimité. Le point commun est évidemment qu’ils partent de moi et dans ces deux cas, j’ai été choisie pour certaines caractéristiques.

« J’avais l’intention de me détacher de l’empreinte qu’avait Julia Piaton »

Les téléspectateurs accueillent assez mal en général les changements de casting. Quand vous avez repris le rôle de Julia Piaton, avez-vous eu la curiosité de consulter les réactions ?

Je suis un peu nulle sur les réseaux sociaux même si je me soigne. Je n’avais pas voulu regarder car cela ne peut que faire du mal si les gens ne sont pas contents. Mais si le personnage avait déplu aux téléspectateurs, j’aurais été mise au courant et le rôle aurait été recasté. Je serais plus curieuse aujourd’hui de consulter ces avis. J’avais en tout cas la volonté de me détacher de l’empreinte qu’avait Julia Piaton, une comédienne que j’adore, et j’ai tout regardé depuis le début en arrivant. Pour me rassurer, je me suis dit que ce personnage était moins présent auparavant.

Votre personnage apporte une touche de légèreté à l’écran. Souhaitez-vous voir Jessica au cœur d’une intrigue plus sombre et dure, comme l’est l’univers de Profilage ?

Elle évolue dans cette voie là et notamment dans l’épisode 8 où elle est plus sur le terrain. Maintenant qu’elle est lieutenant, elle pourra être au cœur d’intrigues plus sombres même si elle garde sa légèreté sans être totalement décalée. Auparavant, elle nous a déjà offert de jolis moments d’émotion quand à la fin de la saison 7, elle a sauvé Ulysse.

Après Julia Piaton et Odile Vuillemin, Juliette Roudet a annoncé son départ en fin de saison. Est-ce une opportunité de vous emparer du principal rôle féminin ?

Je ne suis pas forcément en quête d’avoir ce rôle de protagoniste car mon personnage permet d’avoir un équilibre au sein de l’équipe et il me permet de dégager du temps pour jouer d’autres choses. Aussi, comme elle n’est pas une profileuse, elle ne peut pas avoir le rôle principal de cette série-là.

« En doublage, nous avons parfois des comédiens moyennement bons et il faut ramer »

En dehors de l’écran, vous faites beaucoup de doublage. Est-ce un métier différent des plateaux de tournage ?

Forcément car nous sommes plongés dans le noir d’un studio sans être maquillés ni coiffés. Nous n’avons pas le droit de découvrir ce qui se passe en amont car les produits ne sont pas encore diffusés et nous signons des clauses de confidentialité. Nous arrivons vierges de tout et n’avons pas de travail en amont. Le doublage est plus reposant à ce niveau-là et c’est un exercice que j’affectionne beaucoup même si je ne pourrais pas faire que ça. C’est assez complémentaire car les ingénieurs du son se rendent compte quand un comédien fait du doublage à côté. Souvent, ils me disent que je parle vite mais que j’ai une bonne articulation.

Certains de vos personnages, en doublage, vous ont-ils inspirée pour apporter votre touche à l’interprétation de Jessica ?

Sûrement car à l’instar du personnage de Cheryl Blossom que je double dans Riverdale, Jessica est arrivée avec un look défiant toute concurrence et un côté cagole. Cheryl est plus antipathique mais on découvre ses côtés sombres alors qu’elle se bat pour sauver tout le monde dans d’autres épisodes. On retrouve forcément chez Jessica des traits d’autres personnages.

Comment avez-vous personnifié le caractère volcanique de Cheryl ?

Je n’ai pas demandé à Marie-Eugénie Maréchal, la directrice artistique de Riverdale, les raisons qui l’ont poussée à penser à moi. Pour Cheryl, j’ai essayé de rentrer en elle mais elle n’est pas facile à doubler car elle a une grande bouche. Parfois, nous sommes face à des comédiens moyennement bons et nous devons ramer pour leur donner du corps mais la comédienne jouant Cheryl [Madeleine Petsch, ndlr] est très intéressante. Elle a un côté enfant mais aussi très femme et des traits très généreux dans le visage.

Vous avez commencé la comédie à l’âge de 14 ans. Diriez-vous que les rôles à l’écran vous ont servi pour parfaire vos interprétations dans le doublage ou bien l’inverse ?

L’un et l’autre se complètent comme la scène avec l’image. En plateau, nous revenons enrichis d’une nouvelle expérience et c’est la même sensation pour le doublage. Pour moi, c’est le même métier mais une façon différente de l’exercer et je ne sais pas dans quel sens sont les vases communicants. Par exemple, en doublant un dessin animé, nous pouvons aller très loin dans les intentions et le fait de franchir les barrières permet d’engranger de la confiance et oser davantage quand on incarne un personnage plus sobre derrière.