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Eurovision 2018 [PHOTOS] : La France peut-elle vraiment gagner ? pronostics, enjeux, pays favoris, gagnants potentiels pour la finale

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Rédacteur TV - Expert Eurovision
Publié le 12/05/2018 à 18:40

Ce samedi 12 mai à 21 heures, le célèbre « Te Deum » de Marc-Antoine Charpentier résonnera à travers l’Europe pour marquer le coup d’envoi de la finale du 63e Concours Eurovision de la chanson. Cette année plus que jamais, les résultats s’annoncent serrés : les favoris du début de la compétition semblent avoir perdu de leur superbe et certains pays passés jusque là inaperçus ont surpris lors des demi-finales.

France

Pour Madame Monsieur, la tâche n’est pas simple. Leur chanson « Mercy » provoque un énorme enthousiasme auprès la presse et du public présent à Lisbonne. L’ordre de passage de la France, en 13e position (entre 22h05 et 22h15 selon nos estimations) est jugé assez favorable même si nombre de sérieux concurrents se produiront après la France.

Pour marquer les esprits, la délégation française mise tout sur l’émotion et sur le symbolique signe de la main, lancé du cœur vers l’avant. Repris par l’ensemble des spectateurs de la fosse lors des répétitions, ce geste pourrait démultiplier l’impact de la chanson. A défaut d’une victoire, un top 5 semble promis à la France. Mais prudence... Verdict à la fin du show, en direct vers 00h45 sur France 2.

01 - Ukraine

Pour sa prestation, Mélovin a décidé de jouer avec le feu... au sens propre du terme. Cette mise en scène, qui fait également surgir l’artiste au look intrigant de son piano comme d’un sarcophage, devrait lui permettre de se faire remarquer. Mais, « Under the Ladder » ouvrant le bal, la ritournelle « Oh oh oh... » sera-t-elle encore dans toutes les têtes au moment de voter ?

02 - Espagne

Révélés par Operación Triunfo, la Star Academy espagnole, Alfred & Amaia héritent de la place jugée maudite. Stylisme sans relief, mélodie peu originale, réalisation très convenue : le titre, « Tu canción », se repose sur un acquis difficilement perceptible pour le public européen : la romance des deux interprètes, née devant les caméras de la télévision espagnole.

03 - Slovénie

Contrairement à ce que prétend le titre de sa chanson « Hvala, ne ! », interprétée dans sa langue, la mutine Lea Sirk ne dirait pas « non merci » à la victoire. En demi-finale, elle a déjoué les pronostics des bookmakers. De l’aveu même d’André Manoukian : « Quand on l’a vue arriver avec son espèce de break-dance, il n’y avait rien qui nous emballait. Mais elle a super assuré.... »

04 - Lituanie

Avec « When we’re old », la jeune Ieva Zasimauskait ? joue la carte de l’émotion. Son timbre de voix si particulier, qui avait déjà séduit les téléspectateurs de The Voice dans son pays, a su toucher les votants de la première demi-finale. Depuis, sa cote a grimpé en flèche.

05 - Autriche

La recette du succès à l’Eurovision, Cesár Sampson semble la connaître : en 2016 et en 2017, il a participé à la conception des chansons présentées par la Bulgarie et récompensées respectivement par une 4e et une 2e place. Avec « Nobody but You » , l’artiste fait partie des outsiders. « La plateforme qui monte super haut et un jeu de lumière important, c’est une vraie bonne idée artistique », analyse Christophe Willem.

06 - Estonie

L’Estonie fait un choix audacieux en confiant à la jeune soprano Elina Netšajeva le soin de défendre ses couleurs. Entièrement en italien, « La forza » joue la carte du chant lyrique, un genre pourtant rarement plébiscité à l’Eurovision. Pour Christophe Willem, c’est une sérieuse rivale de la France : « Vocalement, c’est très impressionnant : on est à un tel niveau d’excellence ! C’est une candidate qui a essayé de trouver le visuel le plus inattendu. » En effet, avec son imposante robe qui change de couleur grâce à un système de vidéoprojection, elle devrait rallier de nombreux soutiens.

07 - Norvège

Avec « That’s How You Write a Song », Alexander Rybak donne sa recette pour l’écriture d’une chanson. Un sujet qu’il semble maîtriser : en 2009, il remporte l’Eurovision avec « Fairytale ». Cette année, il est en mesure de réaliser le doublé. André Manoukian est bluffé : « Le mec assure avec humilité, il l’a joue pote, un peu décoiffé. Sa proposition musicale, un peu jazzy avec ses chabadas et ses doo-wap, je la trouve très intéressante. »

08. Portugal

Ancienne candidate aux Nouvelle Star et The Voice portugais, Cláudia Pascoal a la lourde tâche de défendre les couleurs du pays hôte. Sur scène « O Jardim », elle est accompagnée d’Isaura, la compositrice de cette chanson douce et chargée d’émotion, interprétée dans la langue nationale.

09. Royaume-Uni

SuRie, contraction de Susanna Marie, n’est pas une novice à l’Eurovision : en 2015, elle était aux côtés du belge Loïc Nottet et l’an passé pour Blanche, compatriote de ce dernier, elle assurait la direction musicale. Bonne camarade, l’interprète de « Storm » a accepté de remplacer au pied levé Emilie, la représentante tricolore, lors d’un concert de promotion. Selon Christophe Willem, la Britannique se démarque par son magnétisme : « Elle dégage un truc hyper positif ! »

10 - Serbie

Les représentants serbes, Sanja Ili ? & Balkanika, ne renient pas leurs origines : ils proposent « Nova deca », un morceau qui mixe sonorités pop et folklore des Balkans. « C’est bien que des titres avec cet univers-là accèdent à la finale car c’est dans l’ADN de l’Eurovision de voir ce qui se fait dans les autres pays en matière de musique », analyse Christophe Willem. Et son complice des demi-finales d’ajouter : « J’aime bien quand la musique évoque un territoire et là, on était en plein dedans. »

11. Allemagne

Révélé sur YouTube, Michael Schulte propose « You Let Me Walk Alone », une ballade en souvenir de son père disparu alors que l’artiste était encore adolescent. Pour contourner l’absence d’écran en fond de décor cette année, la délégation allemande a emporté dans ses bagages une immense structure gonflable qui se déploie en une trentaine de secondes et sur laquelle est projetée une vidéo illustrant les paroles de la chanson.

12 - Albanie

Au programme de cette finale de l’Eurovision 2018, les ballades se suivent... et ne se ressemblent pas : avec « Mall », aux sonorités résolument rock, Eugent Bushpepa fait le pari de chanter dans la langue de son pays. Ces derniers jours, l’artiste a cependant davantage moins fait parler de lui pour sa chanson que pour ses tatouages : ces derniers lui ont en effet valu d’être censuré par le diffuseur chinois du Concours. Trop subversif pour l’empire du milieu apparemment...
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14 - République tchèque

Croisement entre Justin Bieber et Justin Timberlake à la sauce slave, Mikolas Josef représente son pays natal avec le hit « Lie to Me ». Mais pour se montrer à la hauteur de cet honneur, l’artiste a dû édulcorer les paroles de sa chanson. Chouchou d’André Manoukian (« Il fait une sorte d’éléctro-swing, j’adore ! »), Mikolas est un sérieux challenger dans la course à la victoire, grâce à une mise en scène dynamique et colorée.

15 - Danemark

Avec « Higher Grounds », Rasmussen joue la carte « viking ». Un débarquement d’hommes très virils sur scène, des sonorités qui viennent du Nord, un refrain aux allants épiques... Ce cocktail a permis au Danemark de se qualifier en finale. Le choc des titans risque bien d’être plus délicat : selon les spécialistes des paris en ligne, il pointe à la 17e place.

16 - Australie

Jessica Mauboy, grande gagnante de la Nouvelle star australienne en 2006, a déjà foulé la scène de l’Eurovision en 2015. A l’occasion des 60 ans de l’événement, l’Australie avait été invitée à présenter une artiste hors compétition. Depuis, le participant le plus improbable du concours a intégré la course. La puissante voix de Jessica reprend du service avec « We Got Love », un titre pop efficace et entraînant, calibré pour l’Eurovision. André Manoukian est conquis : « C’est le personnage qui me plait : quand elle chante, elle dégage le bonheur. Si elle nous pose les mains dessus, je suis sûr qu’on guérit tous les bobos qu’on a ! »

17 - Finlande

C’est l’une des chansons les plus « Euro-compatibles » de cette édition 2018 mais cela ne suffit pas à en faire l’une des favorites. Pour cette raison, « Monsters » ne figure qu’en moitié de tableau selon les bookmakers. Le titre est interprété par Saara Aalto, qui a écumé les télé-crochets avant de doubler l’une des princesses du film d’animation La Reine des neiges. Mention spéciale à sa coupe de cheveux tendance iroquoise qui a intrigué André Manoukian : « C’est l’épilation du maillot de ma copine Edwige dans les années 1980 ! (sic) ».

18 - Bulgarie

Prenez une gagnante et un finaliste de télé-crochet, un acteur, un ancien membre de boys band ainsi qu’un compositeur et vous obtenez le groupe Equinox, créé par la télévision bulgare à l’occasion de ce cru 2018 de l’Eurovision. Espérant renouveler les excellents résultats obtenus par leurs prédécesseurs (4e en 2016, 2e en 2017), il propose « Bones ». Pour les spécialistes, c’est raté : tous semblent se rejoindre sur un classement autour de la 10e place.

19 - Moldavie

DoReDoS, comprenez do-ré-do... 3 notes de musique pour un trio folklo-pop créé en 2011 et composé d’une fille, Marina Djundiet, partagée entre deux garçons, Eugeniu Andrianov et Sergiu Mî ?a. « My Lucky Day » mélange sonorités slaves et rythmes latinos. Les costumes aux couleurs de la Moldavie sont un peu clichés, la chorégraphie tend vers le kitsch mais, à l’instar de la proposition de l’an dernier, l’ensemble reste très entraînant. Christophe Willem acquiesce : « C’est tellement différent de ce qu’on a l’habitude d’entendre qu’on pourrait le prendre avec un ton supérieur. Alors oui, ça a fait sourire mais ça a emporté toute la salle. »

20 - Suède

Après deux victoires en moins d’une décennie, la Suède ne veut sans doute pas gagner à tous les coups pour épargner les finances de sa télévision nationale. Mais elle met toujours un point d’honneur à figurer dans le top 5 (sauf un incident de parcours en 2013)... Benjamin Ingrosso est le chouchou des habitués de l’Euroclub, le dancefloor officiel du Concours. « C’est très eighties », commente Christophe Willem. Boosté par une mise en scène très soignée à base de néons, le titre « Dance You Off » devrait faire très bonne figure. Rien d’étonnant pour André Manoukian : « Les Suédois sont les maîtres de la pop mondiale. »

21 - Hongrie

Nous sommes à peine au mois de mai mais le groupe de métal AWS dit déjà au revoir à l’été... En hongrois : « Viszlát nyár ». Au-delà de la langue des paroles et du style musical, cette proposition dénote par le sujet abordé : un homme en pleine agonie, faisant le point sur ce qui restera de lui après son décès. Une référence au père défunt du chanteur.

22 - Israël

A son arrivée à Lisbonne, Netta Barzilai était la grande favorite de cet Eurovision 2018, un statut qui a néanmoins valu de sérieuses déconvenues à certains participants ces dernières années (la Russie en 2016 ou l’Italie en 2017). Désignée par le télé-crochet Rising star, la chanteuse défend les couleurs d’Israël avec « Toy ». Ce morceau très dansant joue sur deux tableaux : à la fois loufoque à cause des bruits, notamment de poule (!), émis par son interprète et, dans le même temps, profondément engagé en faveur de la cause féministe. A l’heure où nous écrivons ces lignes, Israël est deuxième chez les bookmakers.

23 - Pays-Bas

Willem Bijkerk, alias Waylon, a déjà participé à l’Eurovision. Au sein du duo The Common Linnets, il se classait deuxième en 2014 avec « Calm After The Storm ». Après le calme, voici une tempête... country ! Mais difficile de faire mieux qu’il y a quatre ans : avec « Outlaw in ’Em », cet habitué des télé-crochets, candidat devenu juré, devrait se contenter d’un classement dans la deuxième moitié de tableau en finale.

24 - Irlande

L’Irlande, championne incontestée de l’Eurovision dans les années 1990, est la surprise de cette finale et un outsider fulgurant. Défendue par Ryan O’Shaughnessy, chanteur biberonné aux télé-crochets après un début de carrière en tant qu’acteur dans un populaire feuilleton, la ballade « Together » marque moins par sa mélodie que par sa mise en scène. Aux côtés de l’interprète, un duo de danseurs incarne un couple gay. Un visuel qui a été censuré par le diffuseur chinois du Concours, une polémique tranchée par l’UER en coupant immédiatement le signal en direction de l’Empire du Milieu.

25 - Chypre

Surnommée « Shaki-yoncé » par André Manoukian tant son style rappelle les deux stars internationales Shakira et Beyoncé, la « bomba » Eleni Foureira compte bein mettre le feu sur la scène de l’Eurovision. Le titre « Fuego » semble peu contemporain mais il est diablement efficace et le gimmick « Ayé, ayé, ayé » résonne comme le futur tube de l’été. Après une ascension spectaculaire chez les bookmakers suite aux premières répétitions, il truste désormais la tête du classement.

26 - Italie

Ermal Meta et Fabrizio Moro font cause commune avec une chanson présentée au célèbre Festival de Sanremo. Sorti victorieux de cette compétition, « Non mi avete fatto niente » a remporté le droit de représenter l’Italie à son dérivé européen. Le titre est inspiré de la célèbre phrase du journaliste parisien Antoine Leiris en apprenant la mort de sa femme dans l’attentat au Bataclan : «  Vous n’aurez pas ma haine ». Signe particulier : pour glaner des voix, les paroles sont traduites à l’écran dans différentes langues, en surimpression.