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Julien Courbet (A prendre ou à laisser) : « J’ai un vrai espace de liberté »

Marion Olité
Publié le 13/10/2014 à 16:49 Mis à jour le 29/10/2014 à 16:37

L’homme fort de D8, c’est lui. Depuis la rentrée, il est omniprésent. Transfuge de TMC, Julien Courbet a raflé la présentation du « Maillon Faible », de « Touche pas à mon poste » le vendredi pour suppléer Cyril Hanouna, et enfin de « A prendre ou à laisser », un jeu télé sur lequel il avait des vues depuis un moment. Rencontre.

Marion Olité : Quelles sont les nouveautés de cette nouvelle version d’A prendre ou à laisser ?

Julien Courbet : Il y en a trois. La boîte jackpot est une somme qui augmente de 500€ par jour. Elle est touchée de manière définitive à condition qu’elle soit dans les trois premières boîtes ouvertes. À partir de la quatrième, le jackpot vaut zéro. La deuxième grande nouveauté, c’est le come-back. Un candidat peut accepter l’offre du banquier puis on continue d’ouvrir les boîtes pour voir ce qu’il se serait passé. Le banquier peut alors appeler et proposer au candidat de revenir dans le jeu, c’est-à-dire abandonner la somme acceptée lors de la propal, et repartir. Ça marche. Les gens acceptent en général. Ils se rendent compte qu’ils ont peut-être accepté l’offre du banquier un peu vite. C’est un bon ressort. La troisième nouveauté, c’est la 25e boîte. Une fois le jeu fini, le candidat peut décider d’ouvrir cette 25e boîte ou pas.

Comment fonctionne cette boîte bonus ?

S’ils décident de l’ouvrir, ils ont trois possibilités : soit ils perdent tout, soit ils repartent avec ce qu’ils ont déjà, soit ils doublent leur gain. Il y a une réelle possibilité de repartir avec 200 000€ s’ils avaient fini avec les 100 000€ (la somme maximum, ndlr). En général, ils l’ouvrent, car il y a quand même deux chances sur trois de l’emporter. C’est sympa, car ce ressort arrive au moment où ils se relâchent. Le jeu est fini. Ils se disent qu’ils n’ont plus de décisions à prendre. Et là on leur dit « boum » ! Ils sont obligés de se remettre dedans et ce n’est pas facile pour eux.

A prendre ou à laisser vous permet-il de bénéficier de davantage de liberté que sur Le Maillon faible ?

Complètement, Le Maillon faible est une mécanique au couteau. L’espace de liberté est très réduit. Il faut savoir l’utiliser. Dans A prendre ou à laisser, vous pouvez laisser des silences et décider du rythme. Vous êtes un chef d’orchestre, et vous battez la mesure. Je peux accélérer, ouvrir sept boîtes d’affilée en trente secondes, puis passer cinq minutes sur une boîte, m’arrêter sur un candidat, avoir des périodes de rire... C’est une vraie responsabilité pour l’animateur, qui n’existe d’ailleurs sur aucun autre jeu où que vous le vouliez ou non, et j’ai un vrai espace de liberté.

On sent que les candidats sont assez liés pendant le tournage de l’émission. Était-ce prévu ?

Je n’avais pas du tout appréhendé ça ! Ils vivent ensemble pendant un certain temps, dans le même hôtel. Ils font la java le soir, et se racontent leur vie. Ils deviennent copains. Et du coup, A prendre ou à laisser est le seul jeu où vous voyez des candidats pleurer de bonheur ou de déception pour un autre ! Ils savent qu’il n’y a aucune rivalité dans le jeu donc ils deviennent vraiment une famille. Ils ont jusqu’à dix jours de tournage, loin de leurs proches. C’est devenu pour moi un des ressorts au moins aussi importants que l’argent.

« Le chacal a été viré de la banque. À la place, ils ont mis son fils, Le rat »

N’avez-vous pas peur que cela puisse donner des private jokes qui ne seront pas comprises par les téléspectateurs ?

Non, soit elles sont coupées au montage, soit je les réexplique. Je remets à chaque fois tout en perspective pour le téléspectateur, quand ça ne me prend pas une demi-heure à raconter ! J’aime beaucoup ça. L’émission est truffée de jokes, on revient sur ce qu’ils ont fait la veille au soir. Les émissions sont d’ailleurs diffusées dans l’ordre de l’enregistrement.

Le jeu repose donc sur un gros storytelling des candidats ?

Oui, l’histoire se fabrique comme ça chaque jour avec des personnages. On a eu une candidate de 85 ans. Je me suis dit que ça allait être une émission un peu différente. Pas du tout ! Elle a dansé, elle s’est mélangée aux autres qui l’appelaient « Super Mamie ». On ne se rend pas compte du temps qu’ils passent ensemble, loin de leur famille. Ça crée des liens. On pourrait presque proposer des coulisses pour les suivre entre deux émissions. C’est une sorte de Loft. Ils se racontent leur vie. Il y a tellement de ressorts qu’on ne peut pas tous les utiliser. J’ai à ma disposition un grand nombre de tiroirs que j’ouvre à discrétion.

Les candidats sont-ils briefés avant l’émission ?

Non, je viens, je parle avec eux, mais je n’ai pas à les briefer. Je ne saurai même pas sur quoi d’ailleurs. Il y a une coutume dans l’émission, qui consiste à venir avec son gris-gris. Certains viennent avec, d’autres sans. Les candidats sont très différents : certains sont extravertis, d’autre pas du tout. Ce qui est fou, c’est la différence quand ils passent au-delà de la barrière. Ils dansent, ils s’amusent et font les malins. Mais quand ils se retrouvent sur le siège, il y a comme une chape de plomb qui s’abat sur eux. Certains se mettent à trembler. Ils s’aperçoivent de l’enjeu et du fait qu’ils n’ont pas le droit de se rater.

Faites-vous attention à vous démarquer du style et des gimmicks d’Arthur, qui animait le jeu sur TF1 avant son arrêt ?

Non, j’ai quand même vingt ans de télé derrière moi. Si on me choisit aussi, c’est pour ma personnalité. Après, il y a rituels dans ces émissions qu’on ne peut pas enlever. Quoiqu’il arrive, je dois dire « Vous êtes le maillon faible, au revoir » quelque soit l’animateur derrière. Ici, c’est pareil. On a un combat entre un candidat et un banquier. On s’est juste dit que les années avaient passé et que « Le chacal » avait été viré de la banque et à la place, ils ont mis son fils, « Le rat » qui a repris le rôle. Le banquier est un personnage fort. Je vois les gens qui posent la question de son retour sur les réseaux sociaux.