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MasterChef : le meilleur des saisons 1 et 2

Publié le 22/08/2012 à 14:51 Mis à jour le 04/09/2012 à 17:37

En plein hiver 2010, Stéphane Rotenberg enfilait le tablier pour présenter la première saison de Top Chef sur M6. Après un démarrage devant à peine 2.7 millions de curieux, le concours de cuisine réservé aux professionnels a vu sa courbe d’audience grimper de semaine en semaine, pour atteindre 4.3 millions au soir de la finale. Quelques mois seulement après ce succès, TF1 dégainait sa real tv dédiée aux fourneaux. Son titre ? Masterchef, ou le « plus grand concours de cuisine de France ». Du côté du public, sur le papier, il ne fait aucun doute que TF1 a copié la recette de M6 en prime time. Et pourtant, la préparation de Masterchef a bien été antérieure à celle de Top Chef. Voyant le triomphe du Dîner presque parfait, la Une avait décidé de relever le défi en achetant les droits d’un programme de la BBC. Voyant la chose arriver, M6 a finalement grillé la priorité à sa concurrente, en adaptant à vitesse grand V un concept venu d’une chaîne câblée américaine.

L’ouverture des portes de la grande cuisine

L’ouverture des portes de la grande cuisine

Au départ de la saison 1, TF1 a reçu non moins de 18 000 candidatures, (contre 24 000 pour la saison 2). Ce chiffre n’était que le premier des indicateurs de l’ambition de TF1. Histoire de faire passer le Top Chef de M6 pour un concours modèle réduit, la chaîne et les équipes de production de Shine France ont mis les petits plats dans les grands. Après un casting dans la France entière, les 100 plus chevronnés ont été invités à rejoindre « La plus grande cuisine du monde », à savoir rien de moins qu’un plateau de 10 000 mètres carrés. Et tous les superlatifs sont bons pour le spectacle. Pour départager ces marmitons, les épreuves s’enchaînent et les victuailles arrivent même par camions entiers ! Des tonnes d’oignons à éplucher, des quiches lorraines préparées à la chaîne, 15 000 oeufs pour une recette à créer... TF1 a mis les moyens et les preuves sont alors visibles à l’écran. Pour mériter le tablier et rejoindre l’Atelier, les candidats doivent résister au palet intransigeant d’un jury chevronné : les chefs Yves Camdeborde et Frédéric Anton, ainsi que le critique Sébastien Demorand. Et la Grande cuisine n’est que la face émergée de l’iceberg. Des épreuves hors normes, sur terrains plus ou moins hostiles, attendent ensuite les amateurs qualifiés.

L’Atelier : entre boîtes mystères et tests de goût

L’Atelier : entre boîtes mystères et tests de goût

À l’instar de la cuisine de Top Chef sur M6, l’Atelier est le lieu central de l’aventure Masterchef. Ici, les histoires s’écrivent, les destins s’entrechoquent et les rêves peuvent s’évanouir d’une pincée de sel. Derrière leur plan de travail, les candidats sont soumis à différentes épreuves, comme autant d’étapes menant à la victoire... ou, plus rapide, à l’élimination. La plus célèbre d’entre toutes est la « boîte mystère ». En la soulevant, les cuisiniers découvrent des ingrédients imposés qu’il s’agit ensuite d’accommoder à leur sauce. Inventivité, audace et exigence sont les maîtres mots du jury. Plus redouté encore que la « boîte mystère », les tests de reconnaissance et de goût appartiennent aux classiques maisons. Quels sont les ingrédients du cassoulet d’Yves Camdeborde ? Quel poisson se cache sous les appellations barbu, rascasse ou maquereau ? À ce jeu-là, ce ne sont pas forcément les favoris qui l’emportent... En fin d’émission, les moins bons de la semaine s’affrontent en « épreuve sous pression ». Il s’agit alors de reproduire une recette imposée, l’épée de Damoclès au dessus de la tête...

Frédéric Anton, le juré au crâne luisant

Frédéric Anton, le juré au crâne luisant

Il est le plus prestigieux des membres du jury et sans doute celui dont la parole est la plus tranchante, voire assassine. Meilleur ouvrier de France et trois étoiles au Guide Michelin, Frédéric Anton est le chef du Pré Catelan, prestigieux établissement parisien. Armé d’une solide expérience du goût et des techniques, chacun de ses mots est à peser avec rapidité et dextérité par les candidats. Avec Anton, on ne fait pas deux fois la même erreur ! Lorsqu’il s’agit de classiques de la cuisine française, la sortie de route est possible pour tous, au point d’être jugé d’ « inacceptable ». Une tarte à la framboise ? Jugement sans appel : « Nous avons là la pâte la plus épaisse de la planète... ». Et lorsqu’il s’agit de revisiter un dessert, les questions fusent et vont droit dans le mille : « Mille feuilles y a combien de feuilles ? ». Réponse du candidat : « Mille ». « Et là ? ». « Deux... ». LE couperet est tombé. Un petit message à destination des nouveaux candidats : le palais du chef Anton résiste à beaucoup d’excentricités, mais lorsqu’il s’agit du piment, un indice ne ment pas : « Lorsque mon crâne devient luisant, c’est que c’est vraiment fort ».

Yves Camdeborde, le juré très pimenté

Yves Camdeborde, le juré très pimenté

Sous ses faux airs de bonhomme, Yves Camdeborde cache une intransigeance dont les candidats de Masterchef doivent se rappeler. Pour lui, le « niveau de Masterchef » est tellement élevé que bien des cuisiniers amateurs ne pourront jamais l’atteindre. Et il ne suffit pas de saupoudrer ses plats de piment d’Espelette pour que le roi de cuisine de bistrot (passé par le Ritz, La Tour d’Argent et le Crillon) ferme les yeux. Les pieds toujours sur terre, le chef à l’accent joyeux du Sud-Ouest n’y va jamais par quatre chemins lorsqu’il s’agit de parler avec ses tripes. Et rien ne sert d’essayer de l’impressionner avec un dressage quatre étoiles ou quelques illusions moléculaires. La sentence est alors immédiate : « Il y a une imagination débordante... Même moi je me fais déborder ! ». Lorsqu’il donne son avis, le juré fait souvent appel à ses souvenirs de jeunesse, voire sa famille. « Vous avez fait la paëlla que ma femme fait à la maison... Je ne sais pas si mes enfants apprécieront ! »

Sébastien Demorand, le juré topissime

Sébastien Demorand, le juré topissime

Souvent décriée, la présence de Sébastien Demorand est l’une des originalités de MasterChef. Cuisinier éclairé, mais non professionnel, ce critique gastronomique sait mettre les mots qu’il faut sur les sensations que ses papilles lui procurent. Au registre de ses expressions culte figure son célébrissime « C’est topissime ! ». Vient tout de suite en deuxième position le « Merci » servi à toutes les sauces, avec salut de circonstance. Sauf que lorsque le plat n’est pas à son goût, Sébastien Demorand sort de son costume tiré à quatre épingles un chapelet de critiques à faire pâlir les plus déméritants. Au « C’est snob, c’est rasant votre truc ! » répond « On n’est pas au cirque, à balance du piment d’Espelette comme ça ! ». Dans le registre inverse, rien n’est trop beau lorsqu’il s’agit d’un plat réussi. Les yeux dans les yeux : « Pas de secret, quand on en reprend, c’est que c’est bon ». Et surtout, un conseil, « Faites breveter ça rapidement ! »

Des épreuves hors du commun

Des épreuves hors du commun

En plus des épreuves au sein même de l’atelier, MasterChef entraine bien souvent les candidats en extérieur pour cuisiner dans des conditions à la fois réelles et extrêmes. Si on peut passer outre les cuisines des Palaces et autres restaurants étoilés, on se souviendra de ce dîner à l’Ambassade des États-Unis. Chaque équipe avait du établir un menu complet avec des produits français et américains, le tout servi pour 18 couverts. Etaient présents à ce dîner mondain Laurence Ferrari, Philippe Labro et Ingrid Chauvin. Plus tard, toujours dans la saison 1, ils ont investi les cuisines d’une frégate de la Marine nationale afin de cuisiner pour les 300 personnes composant l’équipage. A l’instar de certains candidats, Yves Camdeborde a eu un terrible mal de mer, et Frédéric Anton est venu à la rescousse devant la panique générale, les coups de gueule et les crises de larmes.

Audrey jette l’éponge en plein Venise

Audrey jette l’éponge en plein Venise

Parmi les épreuves marquantes de la saison 1, une reste ancrée dans les mémoires en raison de l’abandon d’une candidate. À quelques jours de la grande finale, les sept jeunes cuisiniers encore en lice ont pris la direction de l’Italie. L’hôtel Danieli est alors le lieu du test sous pression de la journée. En terrasse, Audrey, Marine et Anne ont dû reproduire la recette du chef Colucci. Les dégustations se succèdent. Mais au moment d’apporter son plat, Audrey annonce vouloir abandonner la compétition, à quelques marches de la finale : « Je ne supporte plus la pression (...) J’ai besoin de mettre en application ce que j’ai appris ». Les compliments du jury pleuvent. « Je pars sur une réussite, je termine avec une certaine classe (...) C’était une passion, et maintenant c’est devenu une vocation grâce à MasterChef » souligne Audrey. « Je vous voyais facilement dans les trois derniers » lui avoue alors Yves Camdeborde. En quittant l’aventure, Audrey sauve la mise à Marine qui aurait dû normalement être éliminée...

Frédéric et Romain, la gouaille de la saison 1

Frédéric et Romain, la gouaille de la saison 1

Après plusieurs semaines intenses dans l’Atelier de Masterchef, le niveau de la compétition grimpe irrémédiablement et les moins solides sont laissés sur le bord de la route. Parmi les plus emblématiques des candidats, Frédéric a marqué la saison 1 d’un « Vamos ! » qui résume tout. Barman de 39 ans à la virilité exacerbé, le roi du cocktail espérait décrocher son ticket pour la finale. Des haricots verts non équeutés et un plat trop salé lui vaudront un direct pour la sortie. Finalement, Anne, Agathe, Marine et Romain ont formé le quatuor final de cette saison 1. À chaque émission, le danger était pourtant toujours plus présent au dessus de la tête du jeune homme, gérant de l’entreprise familiale de climatisation. Romain a été le champion de l’épreuve sous pression, passant entre les gouttes de l’élimination. Sur le fil, il sera même parvenu à faire tomber Cyril, l’esthète aux plats si fins. La recette « goûteuse, mais régime » de ce dernier, thème imposé par les chefs, a été celle de trop. Il n’en a pas fallu plus pour qu’un flot de larmes rejaillisse... Cyril, un cuisinier qui parlait toujours avec son coeur !

Anne, la grande gagnante de la saison 1

Anne, la grande gagnante de la saison 1

Souvenez-vous. Nous sommes le jeudi 4 novembre 2010. Après les éliminations de Romain et Agathe, Anne affronte Marine en finale de Masterchef. Pour cet ultime face à face, les deux femmes doivent réaliser trois plats : une entrée présentée par Sébastien Demorand, « une matière d’exception », le canard tour d’argent, à anoblir pour le plat d’Yves Camdeborde et un dessert façon Frédéric Anton à reproduire à la perfection. . Anne, particulièrement à l’aise avec les pâtisseries, survole l’épreuve et la termine en première, malgré dix minutes supplémentaires accordées par la production. Désemparée, Marine continue malgré tout, mais tout s’effondre une fois dans son assiette. Sur les 90 points du jury, Marine obtient la note de 45, pénalisée par son dessert. Anne, elle, malgré un handicap lors de son plat, en cumule 56. Cette dernière empoche 100 000 euros, un contrat d’édition pour son premier livre de recettes et une formation « d’exception » pour faire de la cuisine son métier. Quelques mois plus tard, Anne Alassane a ouvert a ferme-auberge, la Pays’Anne, avant qu’un effroyable drame survienne et touche le public : la mort de deux de ses enfants dans l’incendie de sa maison. En cette rentrée, Anne sera aux commandes de sa propre émission culinaire sur France 3.

Karim pète les plombs à New York

Karim pète les plombs à New York

Parmi les destinations de la saison 2, une a particulièrement fait rêver les candidats : New York. Une fois sur place, le rêve s’est pourtant transformé en cauchemar en raison d’une canicule. Premier objectif en équipe : revisiter le Hamburger et le Cheesecake et convaincre un jury trié sur le volet, dont le footballeur Youri Djorkaeff. Puis, au test sous pression, Nathalie, Karim, Louisa, Xavier et Matthias ont dû reproduire un plat du Chef français Daniel Boulud. Et là le drame va arriver ! En effet, la chaleur et la pression ne tardent pas à taper sur les nerfs de l’impulsif Karim. Ce dernier ne connaissant pas certains ingrédients composant le « Crabe mou du Maryland croustillant sur une salade de concombre à la menthe fraîche et au citron vert » voit rouge, s’emporte et malgré l’intervention du jury, décide de rendre son tablier. Face à ce coup de théâtre, le jury décide d’intervenir. Rapidement, Karim retrouve ses esprits et ne veut pas gâcher ses chances de pouvoir continuer l’aventure. D’ailleurs, il échappera à l’élimination tandis que pour Louisa, les portes de l’atelier se referment...

Conflit en pleine montagne

Conflit en pleine montagne

Après avoir bouillonné à New York, Karim a également été au coeur d’un conflit en pleine montagne. Répartis en clans « filles-garçons », les cuisiniers ont « tutoyé les anges, les nuages et le sommet de l’Europe » depuis l’Aiguille du Midi. Sur place, ils ont dû cuisiner pour dix guides alpins avec des produits régionaux. D’un côté les filles en rouge avec en chef Claire, de l’autre les garçons en bleu avec Xavier. Et le bleu sera la couleur de la discorde. Jamais telle zizanie n’aura été à déplorer au sein d’une équipe. Les 3840 mètres d’altitude du site n’aident pas les apprentis à cuisiner sereinement. Xavier, qui n’est pas écouté par Karim, Matthias et Olivier, baisse totalement les bras et préfère laisser son équipe se disloquer. Le ton monte rapidement. « Ça part de suite en saucisse » ironise-t-il. Arrivent les dix guides prêts à se rassasier avec les préparations des candidats. Et suite à, l’extrême tension chez les Bleus, Xavier présente une entrée dont il ne connaît pas le nom : « Un manque de respect du client » selon Yves Camdeborde. Après cette épreuve catastrophique, les garçons iront tout droit au test sous pression. Matthias rendra alors son tablier...

Les as des fourneaux

Les as des fourneaux

Durant toute le début de l’aventure, la jeune et jolie Nathalie a été la candidate à abattre. Applaudie par les trois membres du jury, la cuisinière hors-pair n’a jamais été menacée, en tout cas jusqu’à la demi-finale. Dans la série d’épreuves proposées par les chefs, elle a finalement été coiffée au poteau, à la surprise générale, par Xavier et Elisabeth. Sublimer un hachis Parmentier lui a été fatale. Avant son élimination, l’Atelier avait eu droit à son champion des tests sous pression. Convoqué plus de dix fois à l’épreuve de la dernière chance, Karim a longtemps brillé dans l’exercice, mais n’a pas résisté au défi de Sébastien Demorand, « Un maquereau cru cuit accompagné de légumes au pamplemousse et Tobiko ». Cette édition de Masterchef a également été marquée par Sabrina et Claire, parmi les « bonnes copines » de la saison 2. La « Drôlerie végétale » de Marc Meneau a été fatale à la première après une visite ratée à l’opéra, tandis que la seconde avait excellé dans son rôle de rabatteuse au coeur du chantier du stade, à vendre ses menus italiens... Victime de leur succès avec Xavier, la rupture de stock face aux ouvriers aura été son erreur de parcours.

Elisabeth, sacrée en 2011

Elisabeth, sacrée en 2011

Le 3 novembre 2011, un an après la victoire d’Anne Alassane, c’est le jour J pour Xavier et Elizabeth. Les deux finalistes s’affrontent pour la victoire au cours de trois manches. Dans la première, le Chef pâtissier Pierre Hermé leur impose des ingrédients qu’ils doivent utiliser en totalité pour servir trois mignardises et un dessert. Elisabeth prend l’avantage grâce à un délicieux macaron au chocolat. Puis, il a fallu réaliser un menu pour 30 convives. Ce véritable marathon a resserré l’écart entre les deux candidats avec un match nul, mais la jeune femme demeure en tête. L’ultime épreuve s’est déroulée dans les cuisines de Frédéric Anton. Xavier et Elisabeth ont ainsi cuisiné une entrée et un plat autour d’un même produit pour des invités mystères, qui n’étaient autres que leurs proches. Xavier se laisse tenter par la caille, tandis qu’Élisabeth met tous ses espoirs dans la langoustine. Côté dénouement final, avec 66 points contre 63, Élisabeth Biscarrat, ovationnée, est la grande gagnante de Masterchef 2011 ! Elle a ainsi décroché 100 000 euros, la publication d’un livre de recettes et une formation de six mois dans un établissement prestigieux à la clé.

De nouveaux candidats prêts à tout

De nouveaux candidats prêts à tout

Cette 3e saison de MasterChef s’annonce comme la plus « grandiose » de par les lieux où la production va entrainer les 19 meilleurs candidats. Ainsi, ces derniers pourront aller cuisiner, entre autres, au beau milieu du désert marocain, sous le Pont du Gard ou encore dans une grotte. Des cuisines quelque peu inhabituelles où pourtant le meilleur devra se sortir de ces fourneaux improvisés. Cette année, 24 000 personnes se sont portées candidates pour intégrer la grande cuisine de MasterChef. Seuls 150 ont pu y avoir accès. Mais pour pénétrer dans le fameux atelier, 25 cuisiniers en herbe devront préparer un pigeon au foie gras et au chou, une recette de Frédéric Anton. Les 19 meilleurs seront retenus, mais à la fin il n’en restera qu’un, prêt à succéder à Anne Alassane et Élisabeth Biscarrat. Maturité, innovation, records et surprises sont les maitres mots de cette 3 édition de MasterChef où sont attendus plus d’humour et plus de complicité de la part du jury...