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Michel Cordes (Plus belle la vie) : « Avec Blanche et l’Enchanteur, Roland va être sous pression »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 26/12/2017 à 14:22

Roland Marci est au coeur de l’intrigue du prime de Plus belle la vie, « Pour toujours », diffusé ce mardi 26 décembre sur France 3. Le comédien Michel Cordes, son interprète, a livré quelques indiscrétions sur cet événement de Noël tout en parcourant son personnage, présent depuis le début du feuilleton.

Joshua Daguenet : Vous êtes l’un des rares personnages, présent depuis le 1er épisode et encore à l’écran de manière récurrente dans Plus belle la vie. Comment expliquez-vous la longévité de Roland au Mistral ?

Michel Cordes : Des tas de choses l’expliquent. C’est tout d’abord la longévité du feuilleton pour moi. Roland, lui, est un personnage humaniste et j’ai toujours voulu défendre cela. Ce côté affectif fait que les gens s’y accrochent et en ce moment, Roland est complètement dans la lune.

Vous formez avec Mirta, le couple le plus solide du feuilleton avec une longévité de 13 années. Que deviendraient-ils l’un sans l’autre si, par exemple, Michel Cordes ou Sylvie Flepp venaient à quitter le feuilleton ?

Maintenant, cela me paraît quasiment inconcevable. Même si ce couple a déjà pris ses distances, ils ne peuvent plus exister seuls. Roland et Mirta seraient tellement malheureux l’un sans l’autre. Pour l’anecdote, au début du feuilleton, ils ont été séparés durant un an ou deux et chacun avait eu quelques aventures. Et quand les producteurs m’ont demandé ce que je pensais de l’avenir de Roland, je leur ai répondu que je trouvais inintéressant de le voir copiner par-ci par-là et j’ai demandé à ce qu’il ait une partenaire pour une relation forte. Et sans leur dire quoi que ce soit, ils m’ont remis avec Mirta et ils ont reconstruit cette relation. À cet instant, je leur avais dit qu’ils auraient une source inépuisable de comédie et c’est le cas.

Roland a déjà trompé sa femme avec Cathy. Avoir revu son ami Yves semble lui avoir donné des ailes et il s’est épris d’un amour de jeunesse. Que manque-t-il donc à Mirta pour combler pleinement Roland ?

Si vous abordez la question du couple avec moi, vous n’avez pas fini, je vais vous écrire une analyse sociologique (rires). Pour moi, le couple est amoureux, mais à l’âge qu’ils ont, cela commence à diminuer. Le couple est magique et pourquoi untel marche, on ne peut pas savoir pourquoi. (En chantant) : Il n’y a pas d’amour heureux, mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure…

Durant ce prime, Roland est confronté à la mort de son ami d’enfance Yves. Entraîné par ce dernier à dépasser ses limites, Roland pourrait-il décider de vivre de manière extrême au jour le jour, s’il apprenait aussi qu’il était atteint d’un mal incurable ?

C’est parfaitement possible. Si les auteurs me consultaient, je leur dirais oui, mais pas forcément pour faire la fête car Roland n’est pas un fêtard comme Yves. Je crois quand même que Roland chercherait à vivre quelque chose d’intense.

« Roland et Mirta seraient tellement malheureux l’un sans l’autre »

Après avoir misé principalement sur les intrigues autour des jeunes, la production met la lumière sur les seniors pour ce nouveau prime. Que doivent raconter Roland, Mirta, Frémont pour conserver l’intérêt des fans avec cette longue présence à l’écran ?

Je ne vais pas dire que ce sont dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures… Ces personnes-là dégagent beaucoup de vie et de maturité. Ils ont un certain nombre de valeurs et de principes qui les habitent et leur permettent de vivre. Ils sont l’exemple.

La production soigne ses intrigues selon l’actualité sociale et sociétale. Récemment, la révolte des femmes contre les agressions sexuelles et les dénonciations dominent le quotidien. Personnellement, quel(s) sujets souhaiteriez-vous voir au cœur des prochaines intrigues de Plus belle la vie ?

C’est très personnel et je ne parle pas au nom du feuilleton. Un jour, Monsieur Sarkozy a parlé de « la racaille », mais pour moi, la vraie racaille est la racaille affairiste. Celle qui mène le monde au détriment des gens.

Et parmi celles qui ont été traitées, lesquelles ont été parmi les plus marquantes à vos yeux ?

Les intrigues autour des femmes battues ou celle qui concernant la petite fille de Roland, Johanna, enceinte, avec le problème de l’avortement. J’aime beaucoup le couple Laëtitia / Jérôme qui vit la difficulté de son âge car beaucoup de téléspectateurs sont à leur image. C’est l’un des aspects qui fait la réussite de ce feuilleton.

Johanna va faire son retour sur les écrans, tout comme Mélanie et Estelle. Ces trois personnages féminins historiques risquent de créer beaucoup de remue-ménage au sein des couples du feuilleton…

C’est possible (rires). Sur le plan privé, Michel est très heureux de retrouver Laëtitia [Milot, ndlr ] mais les deux autres aussi. Dounia Coesens [interprète de Johanna, ndlr ] joue ma petite fille depuis ses 15 ans, elle est ma « doudoute ». C’est sûr qu’elles vont faire remuer les cœurs.

Votre belle-fille va apprendre l’identité de son compagnon, à savoir le tueur en série l’Enchanteur. Si le retour de Johanna est directement lié à cette découverte, comment Roland et son expérience vont-ils contribuer à aider Blanche à surmonter cette épreuve ?

Honnêtement, je ne sais pas vraiment comment cela va être exploité, nous recevons les intrigues tardivement. Je sais simplement qu’en effet, le retour de Dounia risque d’être lié à l’Enchanteur. Mais Roland va être sous pression, le grand-père est là pour protéger. Ça va me ramener à l’intrigue de l’avortement de Johanna que j’avais beaucoup appréciée. Je me souviens à l’époque que le personnage de Roland avait milité pour qu’elle ne le garde pas et qu’elle vive sa vie de jeune femme, mais je ne lui avais pas dit. Je l’avais protégée et simplement guidée dans ses décisions.

« J’ai beaucoup contribué à construire Roland »

Vous semblez être, en tout cas, en totale adéquation avec votre personnage…

Dans l’ensemble oui même si Roland a été amené à certaines exagérations. Mais j’ai beaucoup contribué à construire Roland.

L’OM est au cœur du prochain prime jusqu’au titre de ce dernier, en référence à leur victoire en Ligue des Champions et Roland est un inconditionnel de la pétanque. Avez-vous réellement ces hobbies du Sud dans la vraie vie, vous qui habitez à Nîmes, au pays des Crocos ?

Je viens d’emménager à Béziers maintenant, mais non je ne partage pas ces hobbies. Mon père était apiculteur et durant mon enfance, je n’ai jamais eu l’occasion de pratiquer du sport. Je n’ai pas le tempérament d’un supporter ou d’un fan.

Lors du précédent prime consacré à Noël, les téléspectateurs ont découvert Roland le boxeur, quelles autres facettes vont-ils rencontrer à l’issue de ce nouveau rendez-vous spécial ?

Nous sommes les premiers surpris sur nos personnages. Je sais simplement que je ne souhaiterais pas être à la place des auteurs car cela demande un nombre considérable d’intrigues. Et puis, les gens veulent leur demi-heure de feuilleton tous les soirs !

Au cinéma, vos quelques apparitions l’ont été sous la direction de grands réalisateurs tels Jean-Paul Rappeneau, François Ozon, Jean Giono, Jean Becker. Pourquoi, fort de ces nombreuses collaborations, n’avez-vous pas davantage porté votre carrière vers le grand écran ?

Parce que je ne sais pas suffisamment me vendre. Dans ce métier, il faut être aussi bon commercial qu’artiste. J’ai privilégié le théâtre et la télévision selon les opportunités qui se présentent. On ne fait pas toujours ce que l’on rêve de faire, mais beaucoup de mes rêves appartiennent au théâtre. Il faut savoir être présent partout, attirer l’attention sur soi et personnellement, j’ai préféré me retirer chez moi à écrire et sculpter des choses que j’aime.