Toutelatele

Pierre Dhostel

Joseph Agostini
Publié le 14/10/2004 à 00:14 Mis à jour le 05/05/2011 à 16:33

Cela faisait belle lurette que le destin de Pierre
Dhostel était scellé. Le fils de Pierre Bellemare
avait repris la boutique de son papa, créateur du « 
Magazine de l’objet, sur TF1, en 1987. Mais voilà
qu’un rebondissement impromptu vient chambouler la vie
de cet homme. M6 le met en vedette dans une télé
parodie décapante, en première partie de soirée, Gloire et fortune : la grande imposture.

Joseph Agostini : Quand M6 vous a proposé d’animer Gloire et fortune : la grande imposture, je suppose que vous en êtes resté bouché bée...

Pierre Dhostel : J’attendais depuis longtemps que M6 me propose
quelque chose. C’est vrai qu’à la longue, je n’y
croyais plus ! Quand François de Brugada (ndlr : Directeur de
l’unité Divertissement de M6)
m’a appelé, j’ai
pensé que c’était « la caméra invisible » et je jetais
des coups d’oeil partout dans mon bureau ! Mais non,
c’était la vérité ! Il voulait me faire animer autre
chose que le télé achat !

Joseph Agostini : En fait, vous attendiez qu’on vienne vous chercher.
N’est-ce pas là un sérieux manque d’initiative ?

Pierre Dhostel : Je le reconnais : je n’ai pas harcelé la chaîne tous
les jours avec des projets. Mais je ne suis pas un
animateur de télé achat comme les autres. J’ai créé ce
genre sur M6 et ne suis pas arrivé dans ce créneau
après avoir été éjecté des sun lights. M6 Boutique est
mon émission. L’animer et l’étoffer est un travail à
temps plein.

Joseph Agostini : L’animateur du télé achat, c’est quand même la tête
de turc favorite de tous les humoristes qui parodient
la télévision. En souffrez-vous ?

Pierre Dhostel : Pas du tout, et je me prète au jeu de la parodie
très volontiers. Avec Valérie Pascale, qui est ma
partenaire dans M6 Boutique, on s’amuse avec ce regard
qu’on porte sur nous. Dernièrement, on a même poussé
le bouchon jusqu’à participer à Caméra Café : ca va déchirer, une
compilation des meilleures sketchs de Bruno Solo et
d’Yvan Le Bolloch.

Joseph Agostini : Du coup, animer une télé parodie n’est pas anodin.
Tel est pris qui croyait prendre...

Pierre Dhostel : Je ne sais pas si les téléspectateurs me considèrent
comme une tête de turc. Je ne pense pas. En revanche,
ce qui est sûr, c’est que je me suis beaucoup amusé à
parodier l’animateur coincé !


Joseph Agostini : Le but du jeu, dans Gloire et fortune, est donc de piéger Mathieu, un candidat, seul parmi neuf
comédiens qui se font passer pour d’autres candidats,
dans un remake de Loft story. Quand Mathieu
flairait le pot aux roses, n’avez-vous pas failli
exploser de rire ?

Pierre Dhostel : J’ai toujours gardé mon sérieux. Le scénario était
parfaitement écrit, du début de l’émission au
dénouement final. Parfois, les comédiens partaient
dans des délires complètement fous. Avec le recul, je
me demande comment Mathieu ne s’est pas douté de
quelque chose... C’est vrai que mon rôle de maître de
cérémonie était très difficile ! Benjamin Castaldi, le
producteur de l’émission, m’a confié qu’il n’aurait
pas pu présenter l’émission sans avoir de fous rires.

Joseph Agostini : Votre père, Pierre Bellemare, est, entre autres, le
créateur de La caméra invisible. Aimera-t-il le
concept de Gloire et fortune ?

Pierre Dhostel : La télé réalité n’est pas ce qui le passionne le
plus. Mon père adore créer des choses nouvelles, comme
le télé achat, en 1987. Pour l’instant, je lui ai à
peine parlé de Gloire et fortune. Il n’a pas vu
les cassettes. Je pense que cela l’amusera malgré
tout...

Joseph Agostini : Et si vous étiez le David Letterman français, celui
que personne n’attendait ?

Pierre Dhostel : (Rires) Le public jugera. J’aimerais animer un
magazine de société décalé après Gloire et fortune. Mais chaque chose en son temps...