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Secrets d’histoire, Lucrèce Borgia : pourquoi la « Putain du Vatican » est-elle controversée ?

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 28/06/2018 à 17:45

Après des documentaires sur Joséphine de Beauharnais, Jésus et le Prince Charles, la saison 12 de Secrets d’histoire se transporte dans la Renaissance dans le nouveau portrait dressé par Stéphane Bern ce jeudi 28 juin : « Lucrèce Borgia, une femme au Vatican ».

L’animateur entreprend une quasi-réhabilitation de l’une des figures les plus controversées de la Renaissance, Lucrèce Borgia. En moins de 40 ans d’existence, la native de Subiaco a marqué son époque et alimenté les récits les plus imaginatifs et fantasmatiques. Fille du cardinal Roderic Borgia, un inépuisable homme à femmes, elle a vécu au-dessus de bruits de couloir perpétrés par les agissements de ses proches. Au-delà du comportement de son père, son frère César a tué sans concession. La beauté de Lucrèce a été utilisée par son paternel, le futur pape Alexandre VI, afin de peaufiner ses alliances géopolitiques. Alors âgée de 13 ans, elle a déjà été mariée de force à deux reprises. Sa deuxième union représente un tournant.

En effet, son époux, Giovanni Sforza, n’est plus un atout politique pour Roderic et ses frères. Après avoir eu l’intention de le tuer, ils décident simplement d’annuler le mariage en prétextant son incapacité à offrir une descendance à la famille. Un tissu de mensonge, l’homme ayant déjà donné naissance à des enfants. Déchu des bras de sa belle, Giovanni se venge et colporte de fausses informations, terriblement nuisibles pour son ex-épouse. Il laisse croire que celle-ci est la maîtresse de son père et de ses trois frères. Il n’en faut pas plus pour ternir, à jamais, la réputation de celle qui s’est toujours éloignée de la violence perpétrée par les siens, et lui attribuer le peu flatteur surnom de « Putain du Vatican ».

Des siècles plus tard, les sulfureux échos n’ont pas oscillé d’une moindre secousse, préservant intacte la « légende noire » de Lucrèce. La famille Borgia a constitué l’un des tomes de la fameuse série de romans d’Alexandre Dumas, « Crimes célèbres ». Six ans plus tôt, en 1833, Victor Hugo a véhiculé une image barbare et de cruauté totale de son personnage éponyme dans « Lucrèce Borgia ». Dans la série historique Borgia, non avare de scènes très crues, elle a été incarnée par Isolda Dychauk.

Le 15 mai 2018, « Le Prince Charles aux marches du trône » avait conquis 2.86 millions de Français, représentant 12.5% des téléspectateurs, plaçant la chaîne en troisième position. Dès 22h50, le magazine d’histoire propose une rediffusion des « Démons de Michel-Ange ».