Toutelatele

Split (TF1) : comment James McAvoy s’est inspiré de Billy Milligan pour ses 24 personnalités

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 19/01/2020 à 18:39 Mis à jour le 20/01/2020 à 09:23

Split, oeuvre fantastique et horrifique de Night Shyamalan, est à suivre en prime time sur TF1. Seize ans après, elle est considérée comme une suite à Incassable...

Deux films, sortis à un an d’intervalle, ont suffi pour classer Night Shyamalan comme l’un des maîtres du cinéma fantastique. Dans Sixième Sens, « les gens morts » perçus par le jeune Cole Sear constituent probablement la scène la plus célèbre de la filmographie du cinéaste indien. Un an plus tard, Incassable offrait de sacrés frissons au public avec, en point d’orgue, une terrible catastrophe ferroviaire dont David Dunn (Bruce Willis) réchappe mystérieusement. Il a fallu attendre seize années pour que sorte Split, une suite indirecte à l’oeuvre. Celle-ci, inédite en clair, est à découvrir à partir de 21h05 sur TF1.

Une « Bête » terrifiante

Lorsque deux sœurs, Claire et Marcia, accompagnées de leur camarade Casey, voient un dénommé Kevin (James McAvoy) s’immiscer au volant du véhicule garé sur le parking d’un supermarché, elles ne se doutent pas de l’ampleur du cauchemar qui démarre. Car à cet instant, Kevin n’est pas vraiment Kevin mais Dennis, l’une des 23 premières personnalités de l’homme, souffrant de profonds troubles psychiatriques. « Dennis » kidnappe les trois jeunes filles et les séquestre dans un sous-sol. Défilent alors une succession de personnages. Outre l’inoffensif Kevin et le pervers Dennis, Patricia, Hadwig ou encore Barry - lequel rend des visites régulières à psychiatre qu’il finit par agresser - discutent avec les otages. Mais le plus terrifiant arrive progressivement lorsqu’une 24e personnalité, « La Bête », se forme dans la tête de Kevin. Une Bête cannibale qui n’hésitera pas à tuer les trois jeunes filles.

Pour son retour en grâce après une succession de déceptions, Night Shyamalan s’est inspiré de Billy Milligan, qui devait être joué par Leonardo DiCaprio dans l’inaccompli The Crowned room. Dès l’enfance, le jeune Billy, né en 1955, a souffert des premiers symptômes des troubles de la personnalité. Entre une tumeur intervenue alors qu’il n’est qu’un nourrisson, le suicide son père à ses trois ans, et les abus sexuels dont il a été victime à partir de ses huit ans, le futur violeur n’a pas été gâté par la vie. Billy a quinze ans quand il est interné pour la première fois, soit bien longtemps après le premier dédoublement de la personnalité du sujet, incarné par Christine, une fillette dyslexique qui prend forme lorsque Billy est puni ou grondé.

Billy Milligan, le sinistré

À la fin de son adolescence, le natif de Miami dérive totalement, violant deux prostituées. Cinq ans plus tard, il enlève et abuse de trois étudiantes de l’Ohio State University. Ce cas, unique, a fait les choux gras de la presse américaine qui a relayé dans les plus infimes détails les expertises des psychiatres parvenus à concentrer les 23 personnalités de Billy Milligan autour d’une 24e, nommée « Le Professeur ». Pas aussi terrifiante, donc, que « La Bête » se développant dans l’esprit de James McAvoy. Ces mêmes spécialistes ont contribué à déclarer le prévenu irresponsable lors de son jugement rendu en 1978, lequel a été envoyé en hôpital psychiatrique. L’homme est décédé en 2014.

L’interprète du Professeur Xavier dans la saga X-Men a donc puisé dans l’histoire de Billy Milligan pour démultiplier les personnalités de Kevin, tout en ayant eu carte blanche pour improviser certaines expressions faciales et autres ajustements. Au cinéma, Split a réuni 1.8 million de Français en 2017. Il y a un an sortait Glass, la conclusion de cette trilogie pour le moins espacée.