Valérie Damidot, de la bande à D&Co à la bande à Bonnot

Marouflage, dégagement des angles, ou encore pose de papier peint, la déco n’a plus aucun secret pour celle par qui les familles retrouvent le sourire en découvrant leurs cocons métamorphosés. Mais si depuis quatre ans, Valérie Damidot assure le bon déroulement des travaux du divertissement de M6, la chef de chantier change désormais son pinceau d’épaule. En effet, l’intéressée troque sa combinaison tout terrain contre un costume de Conseillère Principale d’Education, le temps de Victoire Bonnot, dans lequel elle s’offre le rôle-titre.

Diffusée le mercredi 3 mars à 20h40 sur M6, cette fiction permet à la journaliste d’origine d’ajouter une corde à son arc. En effet, avant de charrier son équipe de gros bras sous les projecteurs cathodiques, c’est côté coulisses que Valérie Damidot a fait ses armes dans le secteur télévisuel. Ainsi, au début des années 2000, embauchée par Case Productions, elle travaille sur l’émission qui a introduit le genre de la télé-réalité dans l’Hexagone : Loft Story. Puis, la néophyte passe de l’ambiance festive du Loft à celle « plus studieuse » de la Star Academy.

Forte de son année d’expérience, c’est ensuite en qualité de journaliste qu’elle intègre l’équipe de la psy la plus réputée du PAF, alias Mireille Dumas, dans Vie privée, vie publique sur France 3. Enfin, le 22 avril 2006, elle prend place dans le programme D&Co alors que l’esprit cocooning s’immisce dans les foyers. Une période propice à la réussite du programme, lequel se déclinera ensuite en un format adéquat à la case du prime avec D&Co, une semaine pour tout changer.

Sans transition et après avoir multiplié les joutes verbales avec son acolyte Franck, Valérie Damidot s’essaye donc aux répliques de la comédie, en la personne de Victoire Bonnot. La fiction de 90 minutes relate les péripéties d’une Conseillère Principale d’Education en proie aux problématiques de lycéens. Addiction aux jeux vidéo, prostitution ou autres déboires sentimentaux, sont autant de thématiques abordées. Un passage au crible des mœurs adolescentes sur fond d’univers estudiantin qui n’est pas sans rappeler, le leitmotiv de la saga Pause-Café. L’actrice en herbe, adepte des pérégrinations de Véronique Jannot, alors icône de la série des années 80, n’a pas hésité à soumettre l’idée d’une version revisitée aux patrons de M6 : « C’était une série très moderne à l’époque qui abordait tous les sujets liés à l’enfance ou l’adolescence (...) J’ai proposé de la refaire en la modernisant et avec ma personnalité ! » affirme l’intéressée dans l’hebdomadaire Télé Cable Sat.

De fait, la boute-en-train de D&Co a tenu à ce que son personnage soit en adéquation avec sa nature, d’où la réécriture de certains passages du scénario avec l’aide du réalisateur Philippe Dajoux. Or, cet effort de proximité avec « l’esprit Damidot » ne s’est pas contenté d’un simple remaniement des dialogues, mais a également influencé le casting. Ainsi, la comédienne, mère célibataire pour les besoins de l’intrigue, comparait aux côtés de sa propre fille, Roxanne. Un duo dont s’enthousiasme la génitrice : « C’était plus simple : notre jeu est sincère et spontané. Les scènes d’engueulades, par exemple, c’est du vécu ! », s’amuse-t-elle dans une interview livrée à Télé 7 Jours.

Ce nouveau virage dans la carrière de Dame Déco confirme par ailleurs une mouvance chez des animateurs de plus en plus sensibles au chant des sirènes de la comédie. Aussi, quelques uns de ses confrères (sœurs) ont déjà volontiers répondu présents à l’appel de nombreux téléfilms comme Le monde est petit pour Jean-Luc Reichman, Hubert et le chien pour Christophe Dechavanne, alors que Laurence Boccolini s’affichait dans Mademoiselle Joubert ou qu’un Thierry Beccaro apparaissait, entre autres, dans Père et Maire et Les Cordier.

Des parenthèses plus ou moins enchantées permettant aux professionnels de l’animation de diversifier leurs compétences. Et si de son côté, Valérie Damidot ne cache pas son désir de perpétuer le pilote en série, un prochain épisode dont le tournage serait prévu pour Pâques, cette dernière n’est cependant pas encore résolue à lâcher définitivement le divertissement de M6 : « Tant que le public est au rendez-vous, je continue » avance-t-elle dans Télé Cable Sat.

Seul bémol, le public en question semble lui faire quelques infidélités. En effet, les rediffusions des prime time de D&Co, une semaine pour tout changer s’échinent à dépasser la barre des 10% de part de marché, tandis que le 19 janvier, le dernier inédit en date se plaçait en quatrième position des meilleures audiences avec 13.3% du public en moyenne. Quant à l’émission hebdomadaire du dimanche, ses audiences s’avèrent instables. 2.5 millions d’inconditionnels sont toujours cependant au rendez-vous, les ménagères en tête dans le meilleur des cas.

Valérie Damidot serait-elle à l’aube d’une reconversion définitive ? Un changement de cap bien senti à en croire les critiques qui s’accordent à saluer ses performances de comédienne. Des encouragements que seuls les téléspectateurs seront à même de valider, ou pas.