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Valérie Damidot : du marouflage à Victoire Bonnot

Aurélie Demarcy
Publié le 08/06/2011 à 12:06 Mis à jour le 10/06/2011 à 20:11

Entre deux marouflages, Valérie Damidot lâche ses pinceaux et sa salopette pour enfiler le costume de CPE de Victoire Bonnot sur M6. Aussi à la veille de la prochaine diffusion du troisième opus de la saga, le 9 juin 2011, dans lequel elle donne la réplique à sa propre fille Roxanne, l’animatrice revient sur sa nouvelle carrière d’actrice. Rencontre avec une personnalité aussi sympathique qu’affirmée.

Aurélie Damarcy : Quel regard portez-vous sur Victoire Bonnot ?

Valérie Damidot : C’est un être humain avec des faiblesses. Elle est fragile et elle n’hésite pas à casser le mythe de la CPE avec son petit sac en avouant qu’elle est alcoolique devant tout un lycée, dont sa fille, pour aider les mômes. Ce qui est positif, c’est qu’elle a des failles et qu’elle ne s’en cache pas.

Victoire Bonnot ressemble fortement à la série des années 80, Pause Café, avec Véronique Jannot...

Oui et je ne l’ai jamais caché. Lorsque je suis allée voir M6, j’ai expliqué que je voulais faire un Pause Café avec les problèmes actuels, qui sont les mêmes d’ailleurs. En y regardant de plus près, la saga parlait de la drogue, de l’inceste, du viol de l’alcoolisme qui n’était pas la même façon de consommer de l’alcool, mais sinon les thématiques restent semblables. Et d’ailleurs, dans la série, j’ai une R5 qui est un clin d’œil à Pause Café car c’est la voiture que conduisait Véronique Jeannot (rires)

Les thèmes abordés, notamment, celui de l’alcoolisme sont des sujets qui vous tiennent à cœur ?

Oui, j’ai deux ados, alors autant dire que ça me parle ! Ça boit les ados, c’est un truc de dingue ! Mais je ne voulais tomber dans un récit moraliste comme « c’est moche de boire, c’est pas bien ». Bien sûr que c’est génial de boire, quand tu bois tu es désinhibé, tu es une autre personne, et c’est bien ça le problème. Parce que petit à petit, tu ne peux plus t’en passer, tu montes dans le taux d’alcoolémie et tu bascules dans l’alcoolisme. Là, le souci avec le phénomène du « Binge Drinking » (qui consiste à atteindre un état d’ivresse extrême en un temps record, ndlr), c’est que le but de la soirée n’est plus de flirter et de faire la fête en buvant quelques verres, mais bel et bien celui d’être juste bourré.

Dans ce troisième opus, vous jouez aux côtés de votre fille. Qu’est-ce qui vous a motivé dans ce choix ?

D’une façon très égoïste, je me suis dit que ça serait plus facile de jouer avec ma fille le rôle de ma fille, et que je la verrai plus (rires) Après, il se trouve qu’elle a été bonne en passant le casting. On a vu une bonne quinzaine d’adolescents entre 16 et 19 ans et c’était elle la plus naturelle, peut-être parce qu’elle n’avait pas de réflexe de comédienne justement. Elle a joué sur l’instinct et c’est ça qui a plu à Sydney, Jean-Pierre et la chaîne.


Dans cet épisode, Catherine Jacob se glisse dans la peau de la proviseure. Est-ce l’une de vos idées ?

Oui, car Jean-Marie Juan malheureusement, à mon grand regret, a subi une opération qui a eu des complications donc il ne peut pas continuer à jouer le proviseur. Je me suis dit qu’une femme, ça pouvait être drôle et puis Catherine, je l’adore ! C’était super de la voir en proviseure coincée. Je ne la connaissais pas personnellement, c’est devenu une amie et d’ailleurs elle est venue maroufler pour l’association d’Omar et Fred à l’hôpital Robert Debré. C’est une fidèle de D&Co et croyez-moi, elle envoie du bois !

Le second opus de Victoire Bonnot a connu une baisse d’audience par rapport au premier. Avez-vous des appréhensions pour le score de ce nouvel épisode ?

Pour le deuxième, on ne pouvait rien faire, on était face à Simon Baker (Mentalist, ndlr) ! C’est une machine de guerre, le mec il fait 11 millions de téléspectateurs, et, en plus, c’était la nouvelle saison. Mais cela dit, je comprends les ménagères : entre Baker et ses abdos et Bonnot et son gros cul, comment vous dire ! Personne ne peut rivaliser face à Simon Baker. De toute façon, la pression est omniprésente, la télé n’est pas une science exacte. Et puis, on ne peut pas lutter contre les séries américaines, c’est un carton, elles sont géniales.

D’autres épisodes de Victoire Bonnot sont-ils d’ores et déjà prévus ?

Oui, le quatrième traitera de la grossesse et du déni chez les ados. D’ailleurs, Chantal Lauby jouera le rôle de la directrice d’un foyer de jeunes mamans, tandis que Catherine Jacob, elle, passera Inspectrice de l’académie. Elle va se faire virer par le nouveau proviseur incarné par Jean-Marie Lamour, avec qui elle a un passé, et du coup, elle va monter de grade et va encore plus nous casser les pieds (rires). Quant au cinquième, il se fera en juillet et parlera des sans-papiers, des élèves à qui on va demander de rentrer chez eux. Le six, dont le tournage aura lieu en octobre, traitera des réseaux sociaux.


Qu’avez-vous pensé des critiques à votre égard suite à cette carrière de comédienne ?

La presse a été plutôt sympa (rires). J’ai été plutôt bien accueillie on m’a pas tiré dessus à boulets rouges...

Et concernant, les appréciations négatives de Josée Dayan et les accusations de Laurence Boccolini (qui l’aurait accusé de plagier Mademoiselle Joubert, ndlr) ?

Josée Dayan a droit de dire qu’elle n’a pas aimé. En même temps, elle dit n’avoir vu que deux minutes du téléfilm donc c’est un peu paradoxal... Après c’est inhérent à la vie, elle trouve que je n’ai pas de mystère... Par contre, concernant les propos de Laurence, c’est absolument faux ! Je l’ai eu au téléphone, elle était très en colère. D’ailleurs, il y a eu un démenti dans la presse et la journaliste s’est excusée. Quand tu dis un truc aujourd’hui il faut faire gaffe, c’est généralement, déformé, transformé, rapporté autrement.

D&Co a fête ses cinq années d’existence, c’est plutôt bon signe pour le programme ?

Oh là ! Ça ne veut rien dire à la télévision. Aujourd’hui, lorsqu’on fête les cinq ans d’une émission, on a l’impression que c’est un miracle, alors qu’avant on fêtait les dix ans de 30 millions d’amis (rires) Rien n’est définitif, tout peut s’arrêter. Si ça trouve l’année prochaine, le discours sera : « Elle nous fait chier la grosse avec ses stickers » (rires)

Aimeriez-vous être aux commandes d’une nouvelle émission ?

Je suis comblée avec D&Co et ma série, mais si je pouvais, j’aimerais bien faire des choses ponctuelles. Par exemple, j’ai dans l’idée de faire un programme thématique avec Aida Touihri, Mélissa Theuriau, Estelle Denis et Agathe Lecaron. Ca serait un genre de Frou-Frou au cours duquel on dresserait un bilan sur les femmes aujourd’hui, leur quotidien, leurs envies... Pour l’instant ça tourne dans mes placards, mais on le fera, on y arrivera (rires).