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Yann Labasque (directeur de l’unité de programmes jeunesse de TF1) : « La clé est d’avoir des histoires fortes dans des genres plutôt aventuriers et comiques »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 08/09/2017 à 14:07

La saison dernière, TFOU a consolidé son leadership sur le marché très concurrentiel des programmes jeunesse. A l’occasion de la rentrée, rencontre avec Yann Labasque, directeur de l’unité de programmes jeunesse de TF1.

Benoît Mandin : Comment avez-vous imaginé la rentrée de TFOU ?

Yann Labasque : La grille de rentrée et ses nouveautés sont issues de deux rythmes d’approvisionnement : celui des séries en acquisition que l’on achète un an à l’avance et celles en copro/achats qui se maturent sur un cycle de trois ans minimum. Nous recherchons des séries très larges, qui plaisent à la fois aux garçons et aux filles, et qui peuvent s’adresser aux 5/10 ans. TF1 n’est pas une chaîne de niche, mais on est une vraie généraliste. La clé est d’avoir des histoires fortes dans des genres plutôt aventuriers et comiques.

Quels critères vous permettent de choisir vos nouveaux héros ?

Il faut que ça soit suffisamment fort et original pour ne pas avoir une impression de déjà vu. La série doit avoir des qualités, tout en ayant une cohérence avec celles diffusées juste avant et après. La variété des histoires va conditionner notre recherche et on attend bien évidemment de la bienveillance, de la comédie et tous les ingrédients qui vont plaire aux enfants. Le programme doit aussi s’inscrire dans le caractère de TFOU : la folie à la hauteur d’enfant.

« Nous recherchons des séries très larges, qui plaisent à la fois aux garçons et aux filles, et qui peuvent s’adresser aux 5/10 ans »

Vous allez proposer de nouveaux épisodes spéciaux cette saison…

Les épisodes spéciaux sont concentrés à la fin d’année parce qu’il s’agit d’une période importante au niveau publicitaire. On a une événementialisation plus forte de la période septembre/décembre. On essaye de faire qu’il y ait un événement fort chaque semaine sur TFOU pendant la fin d’année. Le public pourra retrouver des bandes-annonces sur les Tortues Ninja, la grande aventure de Maya et Pat’ Patrouille. Il nous arrive de thématiser certaines périodes dans l’année autour de choix éditoriaux et de fêtes comme Pâques.

De nombreux dessins animés phares des années 80/90 sont remis au goût du jour. Travaillez-vous également en ce sens ?

C’était une tendance du secteur de faire revenir les héros vintage. On a fait de la réadaptation de Maya l’abeille, dont l’épisode spécial de cet hiver sera plutôt la conséquence que le début. La nouvelle version a été lancée il y a cinq ans et on était à ce moment-là au pic de cette tendance avec Heidi, Vic le Viking, Lassie… Heidi reviendra pour une nouvelle saison d’ici deux ans. Aujourd’hui, cela s’est équilibré entre les séries vintage, celles d’animations issues de BD, livres et de jeux, et la création originale.

Comment expliquez-vous le succès de TFOU ?

Tout d’abord, l’attention portée au fait d’être le plus large possible à proposer des vraies histoires qui plaisent aux enfants. Quand on crée un héros, il faut absolument avoir des histoires capables de les tenir en haleine. Cela explique que l’on ne peut pas se reposer sur le succès des séries des années 80 et la qualité littéraire contribue à ce succès. On n’a quasiment pas de héros adultes pour permettre une meilleure identification auprès des enfants.

« C’était une tendance du secteur de faire revenir les héros vintage »

D’ici fin 2017, France 4 va relancer Les Minikeums. Peut-on imaginer une incarnation pour TFOU ?

Ce n’est pas un sujet concret pour nous aujourd’hui. On est en réflexion sur la manière dont on cherche notre état d’esprit. Je ne pense pas que cela doive passer par une incarnation physique ou live par des marionnettes. On peut le faire à travers des habillages.

TFOU réunit en moyenne 2.1 millions des ménagères de moins de 50 ans. Attendiez-vous de tels résultats ?

On regarde forcément l’audience sur les 4/10 ans, mais il est vrai que l’on s’est aperçu que l’aspect label de confiance de la marque était une réalité face aux scores réalisés sur les femmes de moins de 50 ans responsables des achats. Cette cible représente 6 millions de personnes en France et on en touche plus d’une sur trois chaque mois !

TFOU MAX vient de dépasser les 120 millions de vues et le cap des 500.000 abonnés face à la multiplication des offres de rattrapage gratuites…

Il repose sur une très belle offre de plus de 4.000 contenus avec des héros que l’on retrouve en exclusivité. Dans les offres gratuites que le public peut avoir en replay, tout est conditionné par la diffusion de la série en linéaire, alors que sur TFOU MAX, il y a des séries en intégralité et des saisons supplémentaires. Elle couvre des besoins plus affinitaires, car elle permet de proposer des séries plus jeunes, des contenus plus éducatifs, des films, de la musique… Cette richesse de l’offre est en adéquation avec TFOU à travers un contenu sécurisé pour les parents.