Yves Pignot (Jacques Le Kervelec) : « J’ai demandé aux auteurs de faire évoluer mon personnage vers des occupations moins pantouflardes »

Léopold Audebert : Depuis cinq saisons, En famille divertit les téléspectateurs sur M6. À l’heure de cet anniversaire, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Yves Pignot : C’est assez étrange ! (rires) En tout cas, chaque année, j’ai toujours envie de retrouver cette famille. On s’entend très bien et on s’amuse beaucoup ensemble. Ce tournage n’est qu’une partie de plaisir ! Vivement la sixième saison ! Et même une septième ! (rires)

Avant la première saison, comment le rôle de Jacques s’est-il présenté à vous ?

On m’a demandé de venir ! (rires) J’ai donc rencontré les producteurs et on a fait des pilotes, qui se sont bien passés. Puis la chaîne a donné son accord.

Quelle différence majeure établissez-vous entre vos expériences au théâtre et En famille ?

Avant En famille, je n’avais jamais abordé l’univers de la télévision. Je dois avouer que le pôle d’auteurs me fascine particulièrement. Entre douze et quinze personnes travaillent en permanence sur l’écriture ! Je ne connaissais pas ce fonctionnement. Il se trouve aussi que la production fait très bien les choses, parce qu’elle nous organise des rencontres avec eux. Il est alors possible de travailler ensemble, de partager nos avis ou encore nos envies.

À titre d’exemple, qu’avez-vous proposé pour la saison 5 ?

J’ai demandé aux auteurs de faire évoluer mon personnage vers des occupations moins pantouflardes. Le côté « maquette de bateau » et « pêche » devenait très récurrent. Et je trouve que les inspirations devenaient moins drôles. Ils ont alors eu une nouvelle idée géniale ; le jardinage ! Cela permet à Jacques de sortir, de mentir, et surtout d’obtenir une nouvelle forme d’autorité sur la famille… c’est-à-dire que tout le monde doit manger ses légumes ! (rires)

« Avant En famille, je n’avais jamais abordé l’univers de la télévision »

Ce nouveau fil narratif va-t-il se prolonger lors de la saison 6 ?

Oui ! Dans la prochaine saison, je vais rencontrer une femme qui jardine également et qui va rendre Brigitte très jalouse ! (rires) On va donc encore se diriger vers d’autres horizons.

Dans une précédente interview accordée à Toutelatele, Lucie Bourdeu et Axel Huet (Chloé et Antoine Le Kervelec) ont notamment déclaré « beaucoup apprendre des aînés ». De même, est-ce particulièrement stimulant pour vous de jouer aux côtés de jeunes acteurs ?

Jouer avec des gens qui ont du talent m’importe toujours. Quand c’est le cas, comme pour eux, c’est formidable ! Je ne pense pas qu’il y ait une question d’expérience particulière. Ils le disent, c’est bien, mais moi aussi j’ai des choses à apprendre d’eux. D’ailleurs, je le fais ! J’ai toujours eu un contact avec la jeunesse, notamment en parallèle de mon métier d’acteur et de metteur en scène ; j’ai donné beaucoup de cours et me suis occupé de toute la pédagogie des conservatoires de Paris. Ce contact m’intéressait particulièrement.

En tant qu’acteur, avez-vous une préférence pour le registre comique ?

Pour moi, le comique et le tragique se complètent parfaitement ! D’ailleurs, je pense qu’il n’y a pas un acteur qui peut dire le contraire. L’important est surtout de changer de costume. La comédie est une respiration qui permet de se laisser aller et de s’amuser.

« Notre souci premier a été de mettre les nouveaux acteurs à l’aise »

La saison 5 de En famille est notamment marquée par l’arrivée de nombreux guest. Durant les tournages, quelles ont été vos relations avec les nouveaux acteurs ?

Très bonnes ! Notre souci premier a été de les mettre à l’aise. Ils ont débarqué dans quelque chose où on est tous « cul et chemise » ! (rires) C’est un peu comme si un futur gendre où une future bru arrive dans une famille et se dit « Qu’est-ce que je fais là ? ». Le premier jour a été un petit peu stressant, mais on a tout fait pour les mettre à l’aise. Par exemple, j’ai beaucoup parlé avec l’acteur qui joue mon frère dans la série.

Par ailleurs, la série sera prochainement programmée en prime time sur M6. En quoi ces trois diffusions de cinquante-deux minutes chacune seront-elles différentes de la version quotidienne ?

À chaque fois, il y a une histoire différente, qui s’étend sur cette durée. C’était très agréable de faire sortir la famille des studios durant les tournages. De même, on est presque toujours ensemble. Pour autant, la mécanique des plans face caméra reste.