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Alma (Eurovision 2017) : « J’ai écrit la partie en anglais qui a été ajoutée à Requiem »

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Rédacteur TV - Expert Eurovision
Publié le 13/04/2017 à 16:43

Sebastien Das Almas : Cette édition de l’Eurovision est marquée par de nombreuses polémiques : retards dans l’organisation, participation compromise de la Russie, rumeurs de déménagement hors d’Ukraine... Êtes-vous inquiète ?

Alma : Je pense qu’il faut faire confiance aux producteurs. 200 millions de téléspectateurs, c’est une pression énorme sur leurs épaules... Ils n’ont pas le droit à l’erreur ! Nous, les artistes, on regarde tout cela de loin, ce n’est pas de notre ressort. On sait que le jour J, tout sera nickel !

Pourtant, certains concurrents ont déclaré que leurs projets de mise en scène avaient été recalés par les organisateurs. Avez-vous dû vous aussi revoir vos souhaits à la baisse ?

La préparation du dispositif scénique prend beaucoup de temps car il faut que les moyens techniques puissent suivre sur place. Il est vrai que nos premières idées ne se sont pas concrétisées, mais surtout pour des raisons financières. L’Eurovision est un show à l’américaine : si on veut créer de l’interaction, ça demande tout de suite un budget démentiel. On sait que la scénographie c’est important et que l’an dernier, celle d’Amir a peut-être joué en sa défaveur. Alors on va faire du mieux qu’on peut et on est déjà très contents de ce qu’on a réussi à faire.

Comment réussir à faire le poids face à des concurrents qui misent sur des looks improbables ou des mises en scène loufoques ?

J’ai la chance d’avoir une chanson qui marque les esprits. C’est ma force. La fraîcheur, le dynamisme et le fait de chanter en français, tout cela est bien accueilli. J’ai aussi enchaîné les concerts dans toute l’Europe pour essayer de séduire les téléspectateurs dans leur propre pays. Pour l’instant, ça fonctionne bien : les gens sont réceptifs. Est-ce que ce sera suffisant pour faire mieux qu’un mec qui danse avec un gorille ? Je ne sais pas.

Le représentant italien Francesco Gabbani est-il bien « l’homme à abattre » cette année ?

Oui, mais il faut se méfier des bookmakers. On l’a vu l’année dernière : le Russe était favori mais ça n’a pas suffi. Si on pouvait prédire le résultat à l’avance, l’Eurovision n’existerait plus.

« L’Eurovision est un show à l’américaine : si on veut créer de l’interaction, ça demande tout de suite un budget démentiel »

Un point commun avec Amir : commeJ’ai cherché qui concourait l’an dernier, Requiem a été composée par Nazim Khaled...

Oui, et j’ai écrit la partie en anglais qui a été ajoutée dans la version que j’interpréterai à Kiev. J’ai rencontré Nazim il y a trois ans (tous deux participaient à l’émission de France 3 Les chansons d’abord, NDLR) et il est devenu une partie importante de ma vie. Je suis fan de cet artiste, de sa manière de composer et d’écrire. Je lui fais entièrement confiance et j’ai beaucoup de chances d’avoir collaboré avec lui. Il est sur toutes les chansons de mon album (Ma peau aime, qui sort le 5 mai chez Warner, NDLR).

Vous avez été choisie par un comité interne à France Télévisions. Que pensez-vous d’une évolution de la sélection de la chanson française à travers un grand télé-crochet comme c’est le cas en Suède notamment ?

Je pense que c’est une bonne idée parce que ça pourrait créer de l’engouement chez les Français. À mes débuts, je ne sais pas si j’aurais été prête à affronter une telle exposition médiatique alors que le but est si difficile à atteindre. Aujourd’hui, je n’y vais pas toute seule : j’ai Warner, France Télévisions, toute une équipe sur laquelle m’appuyer. C’est ce qui me rassure.