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Amy Mymouse (Tattoo Cover) : « Au Canada ou à Londres, des gens tatoués de partout travaillent dans des banques, mais en France... »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 12/04/2018 à 18:34

Depuis le jeudi 29 mars, TFX propose le divertissement Tattoo Cover, sur l’univers du tatouage. Amy Mymouse est la seule femme du trio d’artistes. Pour Toutelatele, elle a décrit son univers, dévoilé ses inspirations et défini comment elle voyait l’évolution de son art dans les années à venir.

Joshua Daguenet : Comment définiriez-vous votre style de dessin ?

Amy Mymouse : Je dessine des poupées et des personnages de bande dessinée depuis toujours. J’ai intégré une école pour faire du cinéma d’animation et j’ai arrêté pour faire du tattoo. Mon style est tantôt mélancolique ou plus joyeux, selon moi finalement (rires).

Vous représentez beaucoup de femmes assez jeunes. Quelles sont vos inspirations ?

Mon maître absolu est Alessandro Barbucci avec « Sky Doll », en collaboration avec Barbara Canepa. Je m’inspire aussi beaucoup de la Renaissance italienne - Boticelli, Raphaël, Michel-Ange -. J’aime beaucoup les thématiques mythologiques et religieuses qui reviennent beaucoup dans le tattoo. Je peux aussi m’inspirer de quelque chose que je vois dans la rue, d’une femme maquillée, une photo…

Pour accepter un dessin, avez-vous besoin de ressentir des émotions ou un sentiment particulier entre vous, ce dessin et le client, pour accepter de le concrétiser ?

La réflexion ne va pas aussi loin. Les gens proposent des projets et cela dépend plutôt du moment. Il y a une période où j’aimais beaucoup représenter des choses « dark » avec des filles très blanches de peau. On adapte aussi de sorte à ce qu’un tatouage nous plaise et c’est à nous de créer ce ressenti dans le dessin que nous allons réaliser. Cet art est difficile à expliquer.

« Nous avons été totalement libres et nous nous sommes mis en situation comme si nous étions avec des vrais clients »

Qu’est-ce qui a pu convaincre Christophe Dechavanne de produire une émission de tatouage sur une nouvelle chaîne ?

Je n’en ai aucune idée. En Angleterre, aux Etats-Unis, en Espagne… Il y a beaucoup d’émissions de tatouages donc cela devait arriver en France. Moi, je ne suis pas très télé à la base. Nous avons été totalement libres et nous nous sommes mis en situation comme si nous étions avec des vrais clients dans la vie de tous les jours. Nous souhaitons montrer ce qu’est le tattoo.

L’émission se consacre au recouvrement. N’y a-t-il pas là une part importante de pédagogie apportée au thème du tatouage et l’importance de bien réfléchir au moment de se faire percer par une aiguille ?

Les gens vont toujours faire ce qu’ils veulent. Si une minette de 20 ans désire se faire tatouer le prénom de son copain avec qui elle est depuis deux jours, on montre l’image de tatoueurs consciencieux et on explique les choses. C’est un peu comme une éducation mais si quelqu’un veut le faire, ce n’est pas en regardant Tattoo cover qu’il ne le fera pas. On doit aussi montrer que le tatouage est sérieux et qu’il ne faut pas le faire n’importe quand, n’importe où et par n’importe qui.

Une femme et un homme ont-ils des motivations différentes à se faire tatouer ?

Par rapport à ma clientèle, la démarche est identique. Ce sont tous des gens qui aiment le tattoo et qui savent exactement ce qu’ils veulent.

« On doit aussi montrer que le tatouage est sérieux »

Puisque l’émission est sur le recouvrement, Matt Pokora ayant effacé plusieurs de ses tatouages, vous pourriez lui proposer vos services…

Non, je ne le connais pas (rires) ! Mais s’il veut une poupée, comme tous les clients, il peut m’envoyer un mail ! Je ne sais pas exactement pourquoi il s’est fait détatouer mais ta vie à 18 ans n’est pas la même qu’à 30 ans. J’ai moi-même une amie qui était en couple avec un homme et toute contente de se faire un tatouage avec une phrase mais leur histoire s’est vite terminée et elle a décidé de le faire retirer tout de suite (rires).

Les recouvrements concernent beaucoup de noms d’ex…

Oui pas mal, mais j’ai beaucoup plus de tatouages ayant mal vieilli et dont les gens veulent plus qu’il apparaisse.

Y a-t-il un risque que le tatouage ne soit qu’un épiphénomène dans la société ?

Au contraire, comme nos confrères en Outre-Atlantique, le tatouage va être de plus en plus accepté. Au Canada ou à Londres, des gens tatoués de partout travaillent dans des banques. En France, à présent, nous avons des publicités de parfum mais après…