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Anaïs Bouton : « Zemmour & Naulleau, c’est un peu Huguette et Raymond dans Scènes de ménages »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 13/06/2018 à 18:32 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Ce mercredi 13 juin, Anaïs Bouton referme la septième saison de Zemmour & Naulleau, à 20h50 sur Paris Première. L’occasion pour l’animatrice de faire le bilan de cette salve et ainsi se projeter sur les prochaines aventures, en présence du duo indéboulonnable du talk-show, que forment Eric Zemmour et Eric Naulleau. Rencontre.

Joshua Daguenet : Que retiendrez-vous de cette saison 7 de Zemmour & Naulleau ?

Anaïs Bouton : Je retiendrai le face-à-face entre Florian Philippot et Eric Zemmour (mercredi 18 octobre 2017, ndlr) qui fut étrange et passionnant. Le passage aussi de Daniel Cohn-Bendit (ce 13 juin) car cela faisait un moment qu’on lui demandait de venir et il hésitait. En général, tous les invités sont marquants car ils donnent des choses tellement différentes de ce qui font ailleurs. Le débat avec Alain Jakubowicz, l’avocat de Nordhal Lelandais, a été un grand moment, tout comme la présence en même temps des philosophes Bernard Henri-Lévy et Alain Finkielkraut. J’ai été épatée aussi par Malek Boutih et Sylvain Tesson que j’adore. Je regrette par contre que Jean-Luc Mélenchon ne veuille toujours pas venir.

Les résultats ont-ils été satisfaisants en audience ?

Les téléspectateurs ont été très nombreux. Comme la saison dernière, nous avons fait une très belle année avec une moyenne de 130 000 curieux et le chiffre augmente considérablement avec le replay. Nous rivalisons avec les chaînes d’information alors que nous sommes moins distribués.

L’une des forces de l’émission est la stabilité des chroniqueurs, à l’inverse d’On n’est pas couché...

Leur opposition est le principe de l’émission qui porte aussi le titre de ces deux chroniqueurs, donc ils peuvent me remplacer moi (rires)... mais eux deux s’aiment beaucoup. Ils ont du respect l’un pour l’autre et apprécient de débattre ensemble. Cela devient rare car maintenant, les gens sont dans le combat et le duel avec de la violence. Les deux Eric peuvent échanger avec virulence mais ensuite déjeuner ensemble sans problème.

« Je regrette que Mélenchon ne veuille toujours pas venir »

Ils sont aussi complices que leurs opinions sont contraires...

C’est marrant car chacun bouge. Naulleau devient « Zemmourien » sur des questions de territoire et Zemmour se préoccupe maintenant de l’écologie.

Quels événements vont marquer la saison 2018/2019 ?

Les élections européennes vont être démentes, tout comme la diplomatie, les problèmes géostratégiques et la gouvernance de Donald Trump à coups de tweets et d’énervement. Il nous donne un très bel espoir de passer une bonne année la saison prochaine (rires). Il y aura aussi tout l’aspect social car Emmanuel Macron a engagé lors de sa première année tout ce qui est flexibilité et maintenant il devra s’attarder sur la sécurité.

Si Eric Zemmour ou Eric Naulleau décidait de quitter l’aventure, l’émission pourrait-elle survivre ?

Tout peut s’envisager, mais cela impliquerait une autre émission. Leur relation s’inscrit sur la durée depuis leur rencontre chez Ruquier. Le sel de Zemmour & Naulleau réside à travers le débat entre deux personnalités souvent en désaccord mais qui ont une histoire ensemble, et une histoire partagée avec les téléspectateurs.

Cette dernière de la saison s’ouvre sur une question relatant leur bonne entente. Est-ce aussi pour rassurer le public sur la pérennisation de ce rendez-vous ?

La qualité de leur relation est l’un des éléments fondamentaux de l’émission. Dans beaucoup de programmes, les chroniqueurs se contentent de faire s’opposer la droite et la gauche. Ici, il y a un supplément d’âme caractérisé par ce vieux couple. On a l’impression de suivre Raymond et Huguette dans Scènes de ménages !

Sandrine Sarroche et Alba Ventura seront-elles présentes la saison prochaine ?

Absolument.

« Donald Trump nous donne un bel espoir de passer une bonne année »

Marine Le Pen a été reçue le mercredi 30 mai dernier. Avez-vous pris des précautions particulières avant de recevoir une telle invitée ?

Non, pas du tout. Marine Le Pen a été sereine et dans l’autocritique. Dans cette émission, nous n’avons pas d’idée préconçue sur les invités mais simplement de la curiosité. Nous portons de l’intérêt sur tous ceux que l’on reçoit et nous n’avons pas le cerveau préformaté sur ce qu’il faudrait penser de tel ou de tel. Cela facilite une qualité de débat que l’on ne voit pas ailleurs.

Vous concluez toutes les émissions par une phrase de méditation. Comment sont-elles sélectionnées ?

Au départ, j’utilisais des phrases prononcées pendant l’émission et cela marchait avec les nombreux propos de Zemmour. Après, je me suis rendue compte que c’était pas mal d’avoir la phrase d’un penseur, d’un historien, d’un artiste... car Zemmour et Naulleau aiment faire des références historiques et replacer les choses dans leur contexte. Et je voulais que cette citation soit liée à l’un des thèmes de la semaine. Je les sélectionne donc à travers des lectures et des recherches. Pour clore cette saison, j’ai demandé à toute l’équipe de ramener une phrase.