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Merlin : Rencontre avec le co-créateur Julian Jones et l’actrice Katie McGrath

Claire Varin
Publié le 15/08/2011 à 17:15

En juillet dernier, la série britannique, Merlin, était à l’honneur lors du Comic Con de Paris 2011. A cette occasion, Julian Jones, un des créateurs, était accompagné de Katie McGrath, l’interprète de Morgane. Fiers de la série, ils évoquent ensemble son évolution et sa production, mais aussi la légende et la saison 4.

Comment vous organisez-vous avec les autres créateurs et scénaristes ?

Julian Jones : Nous devons travailler en collaboration étroite entre scénaristes et producteurs. Nous devons savoir comment cela se passe sur le tournage, car nous ne pouvons pas arriver avec une grande idée qui ne serait pas réalisable. Il y a des choses que l’on s’imagine très belles, mais qui apparaissent laides à l’image. Par exemple, faire voler Merlin sur le dos du dragon, ça n’a pas été possible d’un point de vue technique et financier, dans les premières saisons. Le budget de Merlin est très confortable, mais il en faudrait toujours plus. La magie coûte cher.

Avez-vous une idée ou un souhait concernant le nombre de saisons dont la série a besoin ?

Julian Jones : Nous espérions une saison 3, puis une saison 4. Dans la télévision moderne, une série peut être annulée si brutalement. Nous savons toujours où nous voulons aller et ce que nous voulons raconter avec Morgane. Mais il est dangereux d’avoir une vision trop avancée parce que d’autres personnes décident de votre destin. Cependant, la manière dont le public réagit et l’amour qu’il porte à la série, montre que nous pouvons être confiants quant à la volonté des gens de nous voir revenir. Nous avons une vision à long terme. Il ne faut pas tout raconter trop vite. Mais nous avons de belles idées en réserve.

A propos de la légende, comment décidez-vous de ce que vous allez utiliser ou non dans Merlin ?

Julian Jones : Il y a beaucoup de sources pour cette légende. Dès le début, nous ne voulions pas nous baser sur une version en particulier et nous nous sommes dit « Pourquoi ne pas créer notre propre version ? » Nous avons décidé de reprendre certains des éléments que tout le monde connait et de jouer avec. C’est une vieille histoire que nous avons voulu raconté à un public moderne. C’est pour cela que Merlin et Arthur ont le même âge. Et une fois que vous avez fait cela, les choses deviennent excitantes...

Katie McGrath : L’histoire de Merlin et Arthur - et cela vaut pour tout autre mythe populaire, qui a traversé les âges - reste un succès parce qu’elle est réadaptée et que cette version reflète aussi l’époque dans laquelle le public vit.

Allez-vous laisser partir Anthony Head en tuant Uther Pendragon comme dans la légende ?

Katie McGrath : C’est comme pour Morgane, il y a des choses que le public attend. La série donne les éléments de la légende que le public attend, mais jamais de la manière dont il pense que ça va se produire. Lancelot est présent dans la série, mais ce n’est pas le Lancelot auquel on s’attendait. La série Merlin est maline et pose un regard frais sur la légende. Donc Anthony Head pourrait rester aussi longtemps qu’il le souhaite (rires).


La saison 4 reprendra un an après la fin de la saison 3. À quels changements pour les personnages le public doit-il s’attendre ?

Julian Jones : Je crois qu’à chaque saison la qualité de la série se renforce. Chaque fin de saison va crescendo et le début de la saison suivante est toujours à ce niveau. La 4 est potentiellement plus sombre.

Katie McGrath : Julian [Jones, ndlr], Johnny [Capps, ndlr] et les autres sont formidables. Chaque année, ils se disent « Ok, cela fonctionne. Que pouvons-nous faire pour élever encore le niveau ? » Si on regarde les premières saisons, la série est très différente. Il y a une vraie évolution. Elle grandit et son public aussi. A chaque saison, ils repoussent les limites. Nous travaillons toujours plus dur et lorsque l’on pense que l’on ne peut pas aller plus loin, un nouveau scénario arrive. Cette 4e saison est énorme et cinématographique. Elle me fait penser à ses grands films épiques comme Willow. Il y a toujours plus de décors, de détails. C’est comme tourner un film ou plutôt treize films par saison. Julian et les autres scénaristes sont courageux de prendre ces risques alors qu’ils pourraient se contenter de prolonger une formule qui marche.

Julian Jones  : Maintenant que le public est familier de la série, nous pouvons avancer dans la création et aller plus loin. Les choses que nous rêvions de faire lors de la première saison, nous pouvons les faire aujourd’hui. Et comme nous n’avons pas cessé de rêver, nous continuons d’avancer.

Katie McGrath, avez-vous eu peur d’être comparée à Eva Green, qui joue Morgane dans la série Camelot ? [La série n’a pas été renouvelée pour une saison 2, ndlr]

Katie McGrath : Eva Green ! Est-ce une comparaison que l’on peut vouloir à son meilleur jour ? (rires) Lorsque j’ai appris qu’ils préparaient Camelot, j’ai été inquiète. Mais lorsque la série a été diffusée, j’ai vu qu’elle n’avait rien à voir avec Merlin. Les deux personnages s’appellent Morgane mais elles sont complètement différentes. Alors, je ne me suis pas sentie menacée, car ils ont essayé de faire quelque chose de très différent. Et puis, Merlin était déjà installé depuis trois ans, et les gens aiment ce que nous faisons. Cela donne confiance.