Au coeur du Chantier
Bélesta-en-Lauragais, une petite bourgade de 84 habitants, située entre Revel et Villefranche-de-Lauragais dans la Haute-Garonne, est bien connue pour son château du XVeme siècle et son observatoire astronomique... Mais depuis quelques mois, la joyeuse bande de M6 s’est installée pour y poser son Chantier, émission de jeu produite par Adventure Line Productions. Et le 22 juin dernier, c’était la grande finale.
Avec Le chantier, 9 couples candidats ont tenté de retaper et aménager une vieille ferme pastelière : 600 m2 de surface habitable, 2 étages et un terrain de 3500 m2... Semaine après semaine, béton, piscine, terrasse, carrelage, peinture, les avancements dans les travaux se sont traduits par quelques éliminations, recette classique pour une émission de real tv.
Et le dernier duel, qui opposait Eric et Sandrine à Steven et Raoul, s’est déroulé contre vents et bonnes vieilles vérités, en direct depuis la maison.
A quelques minutes de la prise d’antenne, la salle des fêtes, située à deux pas de l’église, bouillonne d’un brouhaha cosmopolite. A l’extérieur, les candidats éliminés quittent les lieux, serrés dans deux voitures, en direction de la scène médiatique. Pour les villageois et journalistes restants, les équipes de M6 ont installé un décor propice : échelle, échafaudage, mur de parpaing et autres perceuses et rouleaux de peintures à l’effigie de la chaîne privée.
20h50 : Véronique Mounier prend l’antenne sous un chapiteau ouvert, au bord de la piscine. Pendant quelques minutes, la jeune animatrice va braver bourrasques et insectes avec brio. Côté coulisses, les coupes de champagne s’entassent dans une humeur bien détendue...
Reportage après reportage, alors que les téléspectateurs apprennent que la spécialité de Cindy réside en le jet de carrelage, la tendance des votes est de 58% en faveur du couple Steven et Raoul... Première page de publicité, le moment de reprendre ses esprits.
Retour au Chantier. Jérôme, candidat fixé sur 100 000 volts, règle ses comptes à l’antenne. Une sombre histoire de manipulation aux courriers électroniques... Pendant ce temps, les derniers votes ne changent pas la donne. Il est 22h40, à 10 minutes de l’annonce des gagnants, le couple Raoul et Steven a toujours une longueur d’avance (59% contre 41%).
22h48, les débats sont clos. 145 000 voix auront été comptabilisées depuis le début des hostilités... Deux minutes plus tard, Véronique Mounier annonce les noms des gagnants. Pour la première fois, un couple homosexuel remporte un jeu de télévision. Le gain paraît colossal : une maison d’une valeur de 450 000 euros.
Et pour prendre bien conscience de l’enjeu de la partie, une petite visite de la fameuse ferme s’impose. Le générique fini, les équipes de M6 jouent les moniteurs de colo. Et surprise, la ferme est au bout de la route, à 200 mètres de la salle des fêtes.
Mais que d’aventures en 200 mètres ! Un Jérôme très en colère qui s’insurge, et d’autres - dont les noms échappent encore aux téléspectateurs - quittant précipitamment le « studio » sous les emportements des quelques fans courageux.
Sur place, une petite odeur nauséabonde semble d’abord refouler du plus profond des égouts de Bélesta... Qu’à cela ne tienne ! A l’intérieur, alors que le cocktail des victorieux bat son plein, la visite commence. Un détail est alors rappelé : les candidats n’ont travaillé que sur 120 m2 alors que 600 sont habitables... Laissons donc de côté les 480 m2 restants.
Une salle à manger cuisine, deux chambres avec salles de bain et des toilettes composent donc la partie habitable de la maison.
Hotte non branchée, cheminée non raccordée, salles de bains non isolées et porte des toilettes non installée : quelques petits travaux restent à prévoir. A l’extérieur, le point de vue est unique. La maison est ouverte sur un paysage rêvé, à l’entrée des Pyrénées. Au devant se trouve la fameuse piscine qui a donné bien du mal aux valeureux candidats. Surnommée d’abord le « trou de béton », la piscine est maintenant entièrement achevée.
Malgré tout, Le Chantier continue pour les gagnants. M6 ayant assuré un lot de 450 000 euros, une partie des travaux restants pourraient donc être offert par la chaîne privée, jusqu’à la somme promise. Après tout, « les candidats, non professionnels, n’ont travaillé que 23 jours » comme le souligne Gwen, l’architecte. Faute avouée à moitié pardonnée. Et pendaison de crémaillère en septembre !