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Capital > Besoin d’argent : enquête sur les nouveaux rois du système D

Tony Cotte
Publié le 26/04/2009 à 20:40 Mis à jour le 14/05/2011 à 18:07

Guy Lagache sur M6

C’est l’une des préoccupations majeures de la population ces temps-ci. En effet, avec des revenus stables et une menace de plus en plus grande sur l’emploi, les Français utilisent tous les moyens possibles pour booster leur pouvoir d’achat.

Que ce soit dans le domaine de la consommation, du travail ou du logement, nombreux sont ceux qui se mettent donc en quête de ressources supplémentaires pour améliorer leur quotidien. Entre des cartes de fidélité qui permettent de dépenser plus dans les magasins, les deuxièmes jobs pour augmenter les revenus ou encore la vente de trésors de famille, c’est le triomphe du système D !

Il faut dire, 68% des Français estiment que leur pouvoir d’achat a baissé par rapport à l’année dernière. Un sentiment appuyé par la hausse des prix. En 2008, le jambon a ainsi augmenté de 6%, le lait de 17% et les pâtes de 22%. Face à cette flambée, le phénomène des cartes de fidélité ne fait que s’accroître. On en compte ainsi 100 millions en circulation en France, avec une moyenne de 4 par personne. Les hypermarchés arrivent en tête du palmarès avec Carrefour et ses 10 millions de cartes écoulés, devant Leclerc et ses 9 millions de clients fidèles et Hyper U avec près de 5 millions de membres.

Les enseignes sont souvent les véritables gagnantes, et ce quel que soit le coût des offres pratiquées. En effet, un consommateur en possession d’une carte de fidélité revient deux fois plus souvent en magasin et le montant de son panier augmente jusqu’à 35%. De plus, les informations saisies sur les questionnaires à remplir obligatoirement à l’inscription permettent de récolter des informations précieuses et de cibler, par la suite, l’envoi de promotions.

On l’a bien compris avec cette rengaine devenue célèbre, il faut « travailler plus pour gagner plus ». Certains ont pris cela plus ou moins au premier degré en misant sur un deuxième job. Près d’un million et demi de Français ont eu recours à cette pratique. Boutiques sur Internet ou encore travail à domicile, les activités se multiplient en guise de « complément de revenu ».

Invité de Guy Lagache sur le plateau, Alexander Law, économiste à Xerfi, se veut quant à lui rassurant sur la situation actuelle et l’affirme : « La consommation ne s’est pas effondrée, au contraire ». Les statistiques du premier trimestre 2009 sont ainsi formelles : il n’y a pas de crise en matière d’achats. En revanche, les français appliquent le concept du « radin malin » et font la chasse aux bonnes affaires.