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Christophe Beaugrand : « A TF1, les animateurs ne sont pas interchangeables comme des paquets de lessive »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 11/09/2018 à 18:52

Rentrée chargée pour Christophe Beaugrand. L’animateur se confie sur la saison 3 de Ninja Warrior et son arrivée dans la matinale de Pascale de la Tour du Pin sur LCI. Il évoque également ses projets avec le groupe TF1.

Benoît Mandin : Depuis le vendredi 31 août, vous officiez dans la saison 3 de Ninja Warrior aux côtés de Denis Brogniart et Iris Mittanaere. Comment l’avez-vous préparée ?

Christophe Beaugrand : Avec Denis, nous nous sommes plongés dans nos fiches en apprenant par coeur toutes les épreuves et en s’intéressant à nos candidats. Cette année, la seule différence a été l’arrivée d’Iris Mittenaere suite au départ de Sandrine Quétier. C’est beaucoup de boulot et de préparation physique. Il faut y arriver d’attaque en étant bien reposer. Les tournages de Ninja Warrior sont particuliers puisque l’on est en horaire décalé. On commence généralement vers 20h30 pour terminer à 3 heures / 4 heures du matin. Il faut avoir la pêche, mais l’avantage est qu’on se stimule avec Denis.

Comment définiriez-vous votre rôle ?

On est très complémentaires avec Denis. J’ai plus un rôle de divertissement et lui plus un style sportif. En même temps, les rôles s’échangent puisque je me mets régulièrement à commenter les performances sportives quand Denis se lance dans les vannes. On a trouvé un très bon équilibre et on est potes aussi hors antenne. Je n’aurais pas pensé un jour me retrouver sur une émission avec Denis Brogniart, car le sport est loin d’être mon truc ! C’est un immense professionnel et ce n’est pas évident d’exister à côté de lui. On est sur la même longueur d’onde et je pense que le public le ressent.

Comment l’équipe impulse-t-elle des nouveautés pour se renouveler en permanence ?

Chaque année, les équipes de Ninja Warrior partent en Belgique où il y a un immense hangar dans lequel sont testés tous les nouveaux obstacles possibles. On a toujours une veille permanente sur ce qui se fait sur les versions internationales. On essaye de proposer le meilleur de ses épreuves. Les 9/10e des obstacles sont nouveaux même si certains comme le mur incliné sont de retour. On les customise en fonction du goût français en terme de décoration, couleur... L’idée est de proposer des parcours variés pour surprendre les participants et les téléspectateurs. Chaque saison, on se remet totalement en question pour offrir des choses différentes, spectaculaires et amusantes.

Vous avez souhaité rendre plus accessible la finale pour les femmes...

Ninja Warrior est une émission avec des obstacles quasiment infranchissables. Elle l’est encore plus difficile sans doute pour les femmes. On a mis en place une règle qui prévaut aussi aux Etats-Unis. À chaque épisode de qualification, la meilleure femme de toutes celles qui ont participé est directement sélectionnée pour la demi-finale. Il peut arriver que parmi les douze, il y a des femmes et ça s’est produit à deux reprises sur les tournages. C’était important que le public féminin puisse se reconnaître et s’identifier davantage. Il y a plein de filles qui sont exceptionnelles, mais c’est vrai que les épreuves sont parfois titanesques ! Cela ne remet en aucun cas en cause l’égalité des participants.

« Je me sens à plein temps journaliste »

À travers Ninja Warrior, Iris Mittanaere fait ses débuts d’animatrice sur TF1. Qu’en avez-vous pensé ?

Je la connais un peu puisque j’ai eu l’opportunité de l’interviewer à plusieurs reprises pour 50’ inside lorsqu’elle était Miss France et Miss Univers. Elle est loin de l’image que l’on peut se faire d’une reine de beauté. Iris est hyper sympathique, chaleureuse et « girl next door ». Elle a un côté très simple et accessible. Après des essais concluants, elle a beaucoup travaillé y compris avec Denis et moi. Je la faisais répéter régulièrement à l’hôtel pendant que Denis allait faire 50 km de vélo (rires). Cela a été très agréable de travailler avec Iris. On a été surpris de voir à quel point elle s’est d’emblée sentie à l’aise face à la caméra. Malgré des conditions de tournage tardives, elle n’a jamais eu un côté diva ou princesse. Je suis convaincu qu’elle a beaucoup d’avenir en tant qu’animatrice. J’ai eu le sentiment de retrouver l’étudiante en médecine qu’elle était.

En décembre, Sandrine Quétier a quitté TF1. Comment avez-vous réagi à son départ ?

J’ai été à la fois surpris parce que je ne m’y attendais pas et en même temps, comme je la connais bien, je sais qu’elle avait d’autres envies depuis un moment. Quitter la place d’animatrice numéro 1 de la première chaîne de France, ce n’est pas rien. Elle a fait preuve d’un sacré courage pour se frotter à la comédie et à la chanson. Elle s’amusait moins et le boulot que l’on a la chance de faire, c’est de prendre du plaisir et d’en donner aux téléspectateurs. Si on fait ça pour l’argent, c’est triste. Elle ne s’est jamais retrouvée dans cette situation. Je trouve que c’est hyper courageux et que ça ne manque pas de panache. Elle a joué dans une série qui va passer sur France 3, a enregistré un duo avec Corneille, et elle a plein d’autres projets au cinéma.

Le lundi 27 août, vous avez signé votre retour sur LCI. Comment êtes-vous arrivé dans la matinale de Pascale de la Tour du Pin ?

Cela faisait plus d’un an que l’on se tournait autour et que j’avais envie de revenir sur LCI, car c’est ma maison de coeur. J’y ai commencé quand j’avais vingt-deux ans en 1999. Fabien Namias sait que j’ai toujours gardé un oeil journalistique et une passion pour l’actualité au-delà des émissions de divertissement que je peux présenter. Bien que j’ai plusieurs casquettes, je me sens à plein temps journaliste. Je propose tous les jours une chronique, baptisée Ca va faire du bruit, où je parle d’un phénomène ou événement d’actualité dont on va parler dans la journée. Je le présente à ma manière en donnant les clés pour comprendre avec un ton décalé.

Aimeriez-vous revenir à l’animation de JT ?

Je ne pense pas nécessairement, mais pourquoi pas un talk-show. Pour le JT, j’ai une identité sans doute un peu trop de divertissement. Quand je vois le parcours que fait Nikos Aliagas dont je m’inspire au quotidien, je me dis que c’est possible. On en parle beaucoup avec Nikos et même Denis Brogniart, car ce sont de purs journalistes. Quand on a été journaliste, on le reste ! Dans ma chronique matinale, je vais de temps en temps parler de politique. Je ne serais pas dans une case exclusivement people.

« 50’ inside est mon camp de base et le public y est très attaché »

En cette rentrée chargée, allez-vous poursuivre votre collaboration avec 50’ inside ?

Comme c’était le cas la saison dernière, je vais faire régulièrement des reportages. Ma présence ne sera pas aussi régulière que la chronique hebdomadaire que j’ai pu avoir. L’idée serait de s’axer sur une série de reportages. Cela me tient à coeur de rester dans cette émission où je suis présent depuis la création. 50’ inside est mon camp de base et le public y est très attaché.

En 2017, vous avez co-présenter Danse avec les stars avec Sandrine Quétier. Auriez-vous aimé lui succéder pour un duo avec Camille Combal ?

Bien évidemment, c’est une émission qui aurait pu m’intéresser, mais je suis déjà beaucoup occupé. Je suis convaincu que le tandem Camille Combal / Karine Ferri va super bien fonctionner. Je trouve très intéressant de la part de TF1 d’être aller chercher Camille Combal parce que personne n’attendait son type de profil à l’animation d’une émission comme celle-là. Il y a un vrai effet de surprise et ça va impacter en donnant un ton plus personnel et différent. La chaîne fait preuve d’audace en aller chercher des gens qui ont de la personnalité qu’ils expriment. A chaque fois qu’on m’a proposé des émissions sur le groupe, on est venu me chercher pour ma personnalité et mon petit truc en plus. A TF1, les animateurs ne sont pas interchangeables comme des paquets de lessives.

Vous avez été choisi par TF1 pour la co-animation de Big Bounce Battle. Votre rôle sera-t-il proche de celui de Ninja Warrior ?

Je n’ai pas encore eu de réunion de préparation, mais simplement un rendez-vous avec le producteur. L’émission sera différente en terme de tonalité bien qu’elle est un peu la cousine de Ninja Warrior. On ne sera pas sur un traitement de performance sportive, mais plus sur un style fun. Ça va être assez complémentaire de ce qu’on propose dans Ninja Warrior. On est plus sur des obstacles beaucoup plus accessibles donc on n’a pas besoin d’une capacité exceptionnelle pour y arriver. Le public pourra sans doute davantage s’identifier parce qu’on sera plus sur des gens du quotidien. Les trampolines parlent à tout le monde et ça va beaucoup amuser les téléspectateurs.

Laurence Boccolini sera pour la première fois à vos côtés...

Je suis très heureux de partager cette émission avec Laurence, je l’aime beaucoup. On s’entend très bien, mais on a jamais eu l’occasion de travailler ensemble. On va bien se marrer !

« J’ai la chance d’avoir une présence hyper complémentaire pour parler à tous les publics »

TF1 vous a promu comme l’une des incarnations de TFX. Outre les bêtisiers et La villa des coeurs brisés, avez-vous d’autres projets pour cette chaîne ?

Pour Confessions intimes, rien n’est acté. Il n’y avait plus d’animation depuis un an bien que le public me voyait encore à travers les rediffusions. Les bêtisiers continuent et on fait toujours des gros scores d’audience. J’ai enregistré deux nouveaux numéros et j’ai demandé à rajouter ma voix sur les images. L’avantage d’être dans un groupe TF1 est que je peux m’exprimer pour des publics ciblés sur des types d’animation différents via plusieurs supports. C’est un luxe incroyable d’être sur de l’info pure, d’être sur un public jeune et déconne avec la télé-réalité et sur une émission très grand public avec TF1. J’ai la chance d’avoir une présence hyper complémentaire pour parler à tous les publics. De temps en temps, je vais continuer aussi d’incarner le Loto.

Vous avez été la cible de virulentes critiques de la part de Gilles Verdez et de l’équipe de Touche pas à mon poste. Comment les avez-vous vécus ?

Quand on fait ce métier-là, il faut se préparer à être critiqué. Bien que cela fasse partie du travail, il ne faut pas que ça devienne du dénigrement systématique. Ce n’est pas très important dans l’absolu. Ce qui m’intéresse est que la plupart des gens qui regardent mes émissions apprécient, s’amusent et passent de bons moments. Les retours sont suffisamment bons sinon TF1 ne me ferait plus travailler. Ce n’est pas une société de charité publique ! (rires). Je ne travaille pas pour Gilles Verdez, mais pour les téléspectateurs.