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Dania Giò (Les Anges) : « Je découvre beaucoup de choses en regardant l’émission »

Tony Cotte
Publié le 04/05/2014 à 18:08 Mis à jour le 09/05/2014 à 12:51

Il y a un mois et demi déjà, Dania Giò, « ange anonyme » pour cette saison 6, revenait d’Australie. Sur l’aventure, la jeune femme tire un bilan positif, puisque son single « If U dont love me now » a fait son entrée dans les 50 meilleures ventes sur iTunes quelques heures après avoir été entendu une première fois dans l’émission de NRJ12. En revanche, la jeune femme avoue avoir des « regrets » sur la fin de son voyage où les choses ne se seraient pas passées pour le mieux…

Tony Cotte : Vous êtes l’une des « anges anonymes » de la saison. Comment s’est déroulé votre casting ?

Dania Giò : J’étais très naturelle et rigolote, égale à moi-même. Je ne me suis pas prise au sérieux. J’ai considéré ce casting comme un signe de la vie, mais j’ai été très discrète et je n’en ai parlé à personne, pas même à mes parents. Je ne pensais même pas être prise. Après tout, je n’ai pas le profil d’une candidate de télé-réalité : je suis chanteuse.

Comment ont réagi vos proches ?

Le jour même où j’ai été prise, je rentrais en Suisse avec ma mère et j’étais totalement aphone. Comme je ne pouvais pas parler, je lui ai écrit : « Maman, je refais mes bagages ». Pendant un an, j’étais sur Paris pour assurer la promotion de mon album. Repartir aussitôt trois mois pour l’Australie a été surréaliste et forcément difficile ; ça fait un laps de temps important en étant loin de ma famille.

Vos proches connaissaient-ils la marque Les Anges de la télé-réalité ?

À la maison, en dehors du journal ou La Petite maison dans la prairie, on n’allume pas la télévision. Ma mère n’a pas vraiment compris ce que c’était sur le coup. Je lui ai montré des extraits et elle m’a déconseillé de le faire. [Rires.] C’est quand même une mise à nu alors que je suis une personne réservée. En soi, c’était une grosse épreuve. Mais le bilan est positif : je réponds aux questions des journalistes aujourd’hui et mon nombre de followers sur Twitter ou Facebook a décuplé. Grâce à ça, j’ai aussi évolué humainement.

En quoi un programme comme celui-ci fait « évoluer humainement » ?

On peut le dire de façons différentes, mais j’ai vécu cette aventure de manière positive. Je parviens désormais à relativiser davantage les choses et je me sens grandie. Je me sens plus forte.

« Dans les derniers épisodes, tout ne sera pas rose pour moi… »

Parvient-on à « exister » quand on partage l’écran avec une Amélie, une Anaïs et d’anciens candidats des Marseillais ?

J’ai existé avec ma guitare, la seule qui ne m’a pas quittée. À chaque fois que je me suis attachée à quelqu’un, cette personne partait. Ce n’était pas évident de bien finir le séjour. Certains sont là pour faire le buzz, ils doivent donc se faire remarquer d’une façon ou d’une autre. C’est leur business. Le mien a été de rendre visible mon album, au sens propre comme figuré puisque je l’ai affiché de partout, même dans les toilettes. [Rires.] J’ai pu également enregistrer un single. Objectif atteint. Après, Les Anges a pour vocation de montrer la nature humaine dans toute sa splendeur. Et ça, on l’a assez vu. Dans les derniers épisodes, tout ne sera d’ailleurs pas aussi rose pour moi…

En termes de machisme, cette saison atteint des sommets. Comment le vit-on à l’intérieur ?

Je suis très naïve. Je n’ai pas tout vu sur le moment. De nombreux propos ont été dits en mon absence. Je découvre beaucoup de choses en regardant l’émission. Après, j’étais tellement dans mon monde que je n’ai pas prêté attention aux disputes. Le fait d’être trop dans ma bulle m’a d’ailleurs desservie pour la fin du séjour.

Partie 2 > Les comparaisons avec Maude et ses débuts avec Phil Collins


Compte tenu de votre arrivée en tant qu’anonyme et de vos ambitions, les comparaisons avec Maude sont inévitables. Comment le prenez-vous ?

J’ai dit que je voulais avoir son parcours et ça a été mal interprété. Quand je vois l’excellente visibilité offerte par le programme, c’est forcément un rêve pour une artiste. Mais il ne faut pas nous comparer, nous n’avons pas du tout le même univers. J’admire ce qu’elle fait et c’est une fille adorable ; elle m’a beaucoup soutenue quand elle était en Australie.

Avant Les Anges de la télé-réalité, vous aviez signé un contrat avec My Major Company...

J’ai réuni les 100 000 euros nécessaires en 3 mois, avec 1200 producteurs. C’est grâce à eux que je suis là aujourd’hui. J’ai eu quelque chose de concret à présenter à mes rendez-vous professionnels. Mon album est une carte de visite qui me correspond très bien. Et aujourd’hui, même si j’ai enregistré « If U dont love me now » avec La Grosse Équipe, je reste liée à My Major Company. Je suis une personne fidèle. [Rires.]

Votre premier single, «  S’il nous plaît  », n’a pas rencontré le succès escompté. Comment l’avez-vous vécu ?

Ce n’est pas évident de proposer au public un titre sans une vraie exposition. Et c’est d’autant plus frustrant quand on doit en vivre. La seule chose à faire alors : prier ! [Rires.] Mais mon single est sorti en juin 2013, l’album a suivi en octobre et tout s’est enchaîné avec le tournage des Anges. Je n’ai pas vu le temps passer.

« Si après 11 ans d’expériences je ne connais pas un minimum de choses, je n’ai rien à faire dans la musique »

Avec un léger recul, estimez-vous que l’image renvoyée par Les Anges de la télé-réalité est encline à vous offrir une crédibilité en tant que chanteuse ?

J’ai été dans la fondation Phil Collins. À la suite d’un casting, il m’a choisie parmi 1200 postulants. J’ai pu faire le Midem de Cannes ou encore le stade de Düsseldorf. C’est comme ça que j’ai pu vivre quelques années. Ça a été une très bonne expérience, notamment pour la scène. Quand je suis partie de la fondation, j’ai enregistré la bande originale des Totally spies. Ça fait onze ans que je fais ce métier. J’ai pu lire sur les réseaux sociaux que j’étais trop prétentieuse dans Les Anges. J’ai certes plein de choses à apprendre, mais être chanteuse, c’est mon métier et ce n’est pas de l’arrogance. Si après 11 ans d’expériences je ne connais pas un minimum de choses, je n’ai rien à faire dans la musique. Mais comme je suis très simple, lire certaines critiques est difficile. Je ne le prends pas très bien. Heureusement, il y a beaucoup de bons retours.